Opérations de révision de la liste électorale : Le RHDP prêt pour la bataille cruciale, l’opposition se cherche
L’opération de révision de la liste électorale est désormais sur toutes les lèvres. Annoncée par le président de la Commission électorale indépendante, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, pour se tenir du 30 septembre au 31 octobre 2024 soit un mois, elle préoccupe les uns et les autres. Depuis son annonce, les états-majors des partis politiques sont en mouvement. Si le RHDP a, avant même l’annonce de la CEI, engagé une vaste campagne de sensibilisation de ses troupes sur l’importance de cette opération visant une participation massive des militants et sympathisants, l’opposition quant à elle s'est inscrite dès l’annonce dans une dynamique de dénonciation de l’opération et de dénigrement du processus électoral. En effet, le parti au pouvoir conscient que la victoire à l’élection présidentielle résulte en partie de la capacité des forces politiques à mobiliser leurs militants autour de la révision de la liste électorale, à enrôler le maximum de nouveaux majeurs est depuis de longs mois sur le terrain. Ainsi, toutes les semaines, les régions, les départements, les sous-préfectures, les communes, les villes et même les hameaux sont pris d’assaut afin de mieux préparer cette opération dont l’importance n'est plus à démontrer. Du Nord au Sud en passant par le Centre, l'Est et l'Ouest aucun millimètre du territoire national n'échappe à cette offensive du parti houphouëtiste. Le pays tout entier est quadrillé.
Aussi, les coordinateurs régionaux, les secrétaires départementaux, les délégués de zones, les secrétaires nationaux, les secrétaires généraux de sections, les présidents de comité de base se sentent-ils tous concernés. De la haute direction à la base, les responsables ne ménagent aucun effort dans cette bataille cruciale. Ils multiplient donc les rencontres pour sensibiliser, recenser les difficultés des uns et des autres à l’effet de faciliter l’inscription des militants sur la liste électorale au moment venu. Ainsi, tout est mis en œuvre pour réussir cette étape très importante du processus électoral.
À l’opposé de ce travail minutieux, l’opposition ivoirienne qui croit naïvement que les élections se gagnent à la Commission électorale indépendante perd son temps dans des requêtes et autres revendications inutiles. Réunie au sein d’une plateforme, plusieurs partis de l’opposition ont animé un point-presse pour disent-ils, “ afficher ensemble leur volonté commune de construire un groupement uni, solide pour obtenir des réformes en profondeur du système électoral et pour exprimer leur désaccord relatif au processus électoral tel qu’engagé actuellement de façon générale et en particulier pour dénoncer l’opération de révision de révision de la liste électorale tel qu'elle est annoncée par la CEI”.
Selon ce groupement, l’initiative de la Commission électorale indépendante passe outre la recherche de solutions concertées à l’approche de l’élection présidentielle d'octobre 2025 et projette déjà le spectre d’une autre crise post-électorale aux conséquences imprévisibles en Côte d'Ivoire. “Nous demandons que la liste électorale soit ouverte jusqu'à à trois mois de l’élection présidentielle. C'est-à-dire jusqu'à la fin du mois de juillet 2025”, ont-ils affirmé.
Visiblement l’opposition en manque de moyens pour le financement de cette opération veut trouver des arguments fallacieux pour tenter de la saboter et même de la discréditer. On le voit, pendant que le RHDP prépare sérieusement la révision de la liste électorale, l’opposition se cherche. En témoigne, la levée de fonds lancée par le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). “Donnons à tous nos militants les moyens d'exercer leur droit de vote. Votre soutien est crucial pour faire entendre la voix de chaque citoyen. Faites un don aujourd'hui pour une Côte d'Ivoire où chaque voix compte”, invite le parti septuagénaire. Ceux qui croyaient que l’ancien directeur général du Crédit Suisse, Tidjane Thiam, président du parti doyen, allait tout prendre en compte une fois élu à la tête du parti doivent maintenant déchanter.
Lacina Ouattara