Processus électoraux en Côte d'Ivoire : Comment l'opposition joue un rôle néfaste 

Processus électoraux en Côte d'Ivoire : Comment l'opposition joue un rôle néfaste 
L'opposition doit sortir des procès d'intention et s'engager véritablement dans le processus électoral

Le bilan des trois premiers jours de l'opération de révision de la liste électorale n'est pas reluisant. En d'autres termes, la moisson est maigre. En effet, mardi dernier, lors du press-club de l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), le président de la Commission électorale indépendante (CEI) Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, 72h après le lancement de l'opération, a révélé que sur 75% (en raison des difficultés de connectivité) des lieux de recensement qui ont remonté les chiffres des deux premiers jours, l’on a enregistré  65 876 requérants dont 30 456 requérants de la catégorie des électeurs sollicitant des modifications de données personnelles ou des changements de lieux de vote, et 35 420 requérants primo électeurs. Poursuivant, il a ajouté que les 5798 lieux de recensement ouverts n’ont reçu aucun requérant, malgré les promesses d’engorgement. 
Il est en effet bon de rappeler que l'opposition, après la fixation de la période de recensement électoral, est aussitôt montée au créneau pour dénoncer un délai "trop" court. Selon elle, les trois semaines prévues sont insuffisantes étant donné l'objectif de 4,5 millions d'électeurs à enrôler et que les Ivoiriens n'ont pas de papiers. Pourtant, quand on est un parti sérieux, c'est en amont qu'il faut préparer les échéances qui se présentent. Et non pendant l'opération.  C'est bien avant qu'elle aurait dû commencer à aider ses militants à avoir leurs papiers. Toutefois au regard du bilan peu élogieux des premiers jours de l'opération d'enrôlement, on est tenté de dire que le problème est lié à un manque de sensibilisation qu'à autre chose. Ce que n'a de cesse de leur répéter le président de la CEI. Cependant, si nous en sommes à ce stade, il est bon de préciser que l'opposition est en quelque sorte fautive. Car nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, dit-on. Si le corpus électoral est faible, si les Ivoiriens sont sans papiers, elle y est pour une bonne part. Car il est bon de rappeler que toutes les initiatives émanant du gouvernement ou de la CEI aussi nobles soient elles pour pallier toutes ces insuffisances ont été sabotées par elle. Cherchant dans chacune d'elles la petite bête. Plusieurs opérations d'audience foraine ont, en effet, été conduites sous le Président Alassane Ouattara à l'effet de doter chaque Ivoirien de documents administratifs. Précisément de jugements supplétifs. Là encore, elle a chaque fois, crié au loup. Faisant croire que le gouvernement tente de donner la nationalité ivoirienne à des étrangers. Au finish, très peu de personnes se présentent pour bénéficier de ces opportunités. Et plusieurs de nos compatriotes restent sans papiers. Mais curieusement, c'est au moment des élections que l'opposition se rappelle que beaucoup d'Ivoiriens sont des " sans papiers dans leur propre pays", pour emprunter leur expression. C'est à cette occasion qu'elle se rend compte qu'il faut ce fameux sésame à ces derniers pour se faire enrôler sur la liste électorale. Oubliant qu'elle s'est opposée auparavant à ce que ces Ivoiriens aient des papiers.
 Le comportement de l'opposition ivoirienne est semblable à celui d'un « bébé gâté » qui ne sait pas ce qu'il veut. Elle déplore aujourd'hui la faiblesse du corpus électoral ivoirien. Oubliant qu'elle a opposé un refus catégorique à la proposition de basculement automatique des Ivoiriens de 18 ans sur la liste électorale. Là aussi, elle a vu derrière une volonté de fraude du pouvoir. Elle est encore montée sur ses grands chevaux. Finalement, cette proposition n'a pu prospérer. Mais ce n'est pas tout. La Commission électorale indépendante (CEI) elle-même est en permanence prise à partie par les membres de l'opposition. Qui l'accusent d'être partisane. Pour ainsi dire à la solde du parti au pouvoir. De sorte que tous les actes qu'elle pose sont frappés du sceau de la suspicion. Y compris des opérations de routine comme l'installation des CEL (Commissions électorales locales) ou la simple mise à jour de la cartographie électorale sont présentés comme des manœuvres dilatoires. Pourtant, elle a des représentants au sein de cette commission. Ce sont des accusations à n'en point finir contre l'organe électoral. Sans jamais fournir de preuves.  Il est donc grand temps que l'opposition s'élève au-dessus de ses petits calculs pour ne voir que l'intérêt général. 


Rahoul Sainfort