San Pedro : 30 communes littorales tirent la sonnette d'alarme devant la menace de l'érosion côtière

San Pedro : 30 communes littorales tirent la sonnette d'alarme devant la menace de l'érosion côtière
Des élus maires résolument engagés en vue d'endiguer cette menace d'érosion côtière.

L’érosion du littoral engendre une perte de terrain au profit de la mer, avec une avancée plus marquée de l’océan, menaçant la viabilité des activités économiques. Face à cette crise, des actions sont entreprises à divers niveaux pour atténuer les effets de l'érosion côtière en Côte d'Ivoire. Le Réseau des communes littorales de Côte d'Ivoire (RECOL-CI), dans le but de garantir la bonne gouvernance, a organisé du 17 au 19 octobre 2024 à San-Pedro, sa première assemblée générale extraordinaire couplée d'une sensibilisation des populations sur les effets néfastes de l'érosion côtière. Trente villes membres du RECOL-CI ont participé aux assises. A l'issue des travaux, la présidente du RECOL-CI, Cissé Nakaridja, maire de San-Pedro, et ses pairs ont examiné l'état actuel de l'érosion côtière en Côte d'Ivoire, ses impacts sur les populations littorales et l'économie, les actions et solutions en cours, avec un accent particulier sur les besoins des projets, tel que le projet WACA (West Africa Coastal Areas program), a été conçu pour répondre au besoin croissant d'intégration régionale. 
Pour la présidente du RECOL-CI, il y a urgence et il va falloir attirer davantage l'attention de l'Etat de Côte d'Ivoire et des bailleurs pour sauver les populations de l'érosion côtière. Le programme d'activité du RECOL-CI lancé à San-Pedro est motivé par le fait que la commune balnéaire dispose de plusieurs kilomètres de côtes maritimes, d’un port en eau profonde dédié aux exportations de matières premières et ressources extractives stratégiques du pays. Les activités touristiques, la pêche, le transport maritime, l'agriculture, la flore, l'écosystème, les infrastructures socio-éducatives sans oublier les habitations menacées par l'avancée de la mer due aux changements climatiques. De ce fait, les études réalisées sur les 566 km des côtes ivoiriennes, dans le cadre du projet d'investissement pour la résilience des zones côtières de l'Afrique de l'Ouest (Waca, Resip), montrent cinq stations balnéaires plus menacées, dont celle de San-Pedro. Ce, après ces quatre autres points chauds particulièrement affectés par l'avancée du trait de côte, à savoir Grand-Bassam, Assinie, Port-Bouët et Grand-Lahou. D'un coût de 400 millions FCFA, le programme bénéficie, dans sa première phase, de l'appui financier de la Taiwan, à travers le bureau de représentation de Taipei en Côte d'Ivoire avec à sa tête, Shin Chi-chih. Joignant l'utile à l'agréable, les maires ont marqué ce lancement par une opération de planting de 30 cocotiers sur la baie de San-Pedro, suivie d'une visite du somptueux complexe hôtelier Balmer, aujourd'hui à l'abandon du fait de l'érosion côtière. Pour rappel, la faîtière des maires des communes littorales a porté le RECOL-CI sur les fonts baptismaux en novembre 2022, avec l'appui technique et financier du WACA, dont le but est de lutter contre cette nouvelle crise environnementale de grande ampleur qui, s'ajoute aux nombreux défis du gouvernement ivoirien. L'on notait la présence du directeur de l'économie bleue et de l'environnement côtier, Yao N'Da Firmin, qui représentait pour l'occasion, Jacques Assahoré Konan, ministre de l'Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique et dont les conseils d'usage ont servi de boussole pour l'atteinte des objectifs du RECOL-CI. 

JEAN-LOUIS BLE (CORRESPONDANT)