Santé : 32 cas d'épidémie de la variole du singe confirmés en Côte d’Ivoire
La variole du singe ou Mpox continue malheureusement de progresser en Côte d’Ivoire. Une situation qui a amené le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle, N’Gou Dimba Pierre, président de comité de veille de cette épidémie, à tenir une conférence de presse le samedi 24 août 2024, à son cabinet, au Plateau. De cette conférence, il ressort que la situation actuelle de l’épidémie dans le pays se présente comme suit : 32 cas confirmés.
Le district sanitaire de Dianra le plus touché
Les cas notifiés proviennent de 15 districts sanitaires sur 113, notamment Tabou (1 cas), Yopougon (6 cas), Koumassi (1 cas), Cocody-Bingerville (3 cas), Abobo (1 cas), Sakassou (4 cas), Méagui (1 cas), Kani (1 cas), Dianra (9 cas), Daoukro (1 cas), Danané (1 cas), Yamoussoukro (1 cas), Soubré (1 cas), Bouna (1 cas).
Ces foyers, a indiqué le conférencier, n’ont pas de lien entre eux et fort heureusement, il n’y a pas de formes graves en hospitalisation. Et les cas notifiés sont sporadiques sans une véritable flambée localisée.
272 cas contacts, a-t-il poursuivi, sont suivis dans les 15 districts sanitaires concernés. Aussi, parmi les cas notifiés, à ce jour 6 personnes sont guéries à savoir : 1 à Tabou, 1 à Soubré, 1 à Meagui, 1 Dianra, 1 à Bouna et 1 à Sakassou. « Nous déplorons 1 décès survenu chez un patient ayant des facteurs de risque de sévérité. La principale cause de contamination est la manipulation et la consommation des viandes de brousse. La surveillance des cas contacts montre une contamination interhumaine notamment lorsque les malades ne sont pas isolés et ont des contacts fréquents avec les proches », a par ailleurs indiqué le premier responsable du système sanitaire ivoirien.
Vu que le district sanitaire de Dianra est le district le plus touché avec 9 cas confirmés et 8 cas suspects, une mission pluridisciplinaire avec un épidémiologiste, un hygiéniste et un infectiologue a été dépêchée sur les lieux pour appuyer les équipes locales afin d’apporter des solutions définitives et enrayer la contamination dans cette partie du pays.
Un plan de riposte mis en place
Globalement, le plan de riposte élaboré, a-t-il confié, comprend le renforcement de la surveillance épidémiologique et le suivi des cas, l’amélioration des capacités de diagnostic, la prise en charge, et la vaccination. La surveillance est faite dans les districts sanitaires et aux frontières par le contrôle de la température et l’observation des mains et des visages à la recherche d’éruptions cutanées. Le suivi des cas contacts est fait par l’Institut national de l’hygiène publique (INHP) et ses antennes sur toute l’étendue du territoire avec l’appui des districts sanitaires. Les cas contacts, eux, sont suivis pendant 21 jours afin d’observer leur évolution.
Le diagnostic de la maladie se fait par la PCR à l’Institut Pasteur.
Quant à la prise en charge des cas confirmés, le Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, a-t-il ajouté, a élaboré des directives qui sont disponibles dans les structures sanitaires publiques et privées.
Une formation des responsables des districts et régions sanitaires a été effectuée. La prise en charge des cas y compris le soutien psycho social est gratuite sur toute l’étendue du territoire.
Le ministère de la Santé, a rassuré le commissaire du gouvernement, a également pris des dispositions pour acquérir des vaccins dans les plus brefs délais afin de vacciner les personnes à risque.
La variole du Singe, faut-il le rappeler, est une maladie virale transmise par les rongeurs. Elle peut avoir une transmission interhumaine par les contacts avec les sujets malades. Cependant, détectée précocement et traitée, elle peut se guérir avec peu de séquelles.
C’est la raison pour laquelle le président du comité de veille a fait les suivantes recommandons à l’attention de toute la population :éviter la manipulation des rongeurs (agoutis, rats, écureuils) ; éviter le contact avec les malades, les cas suspects et leurs objets souillés ; se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon après tout contact ; isoler le malade à domicile ou à l’hôpital ; porter des équipements de protection individuelle pour la prise en charge des malades ; consulter le plus rapidement possible le centre de santé le plus proche devant tout cas de fièvre et/ou d’éruption cutanée.
Le Mpox a été déclaré par le CDC Africa et l’OMS comme urgence de Santé Publique de portée internationale, le 14 août 2024.
Le foyer en Afrique reste la République Démocratique du Congo (RDC), le pays le plus touché, à la date du 15 août avec 15 664 cas potentiels et 548 décès.
DM