Crise au sein de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo : Les clubs d'Abobo et de Yopougon montent au créneau
La situation au sein de la Fédération ivoirienne taekwondo (FITKD) continue de se détériorer, trois ans après l'élection de Jean Marc Yacé à la présidence. Des représentants des clubs et maîtres de salle de la commune d’Abobo et de Yopougon, ont ouvertement condamné la gestion de Yacé, le mercredi 29 décembre 2025, l'accusant de ne pas respecter les valeurs fondamentales du taekwondo et de détourner l'organisation à des fins non sportives. Dans une déclaration publique, ils dénoncent la gestion du maire de Cocody et appellent à une intervention constructive de la part du ministère de tutelle.
Une gestion controversée
La crise a pris de l'ampleur suite à une Assemblée générale extraordinaire tenue, le 19 octobre 2024, où 175 membres statutaires se sont réunis, invoquant le non-respect, par le président élu, des procédures réglementaires, notamment l'absence d'organisation de championnats nationaux depuis trois ans, et des accusations récurrentes de harcèlement sexuel. Des scandales de harcèlement et d'abus sexuels régulièrement rapportés dans les médias, ont fortement contribué à ternir l'image de l'organisation.
Une révocation contestée et un conflit persistant
Une crise de gouvernance sans précédent qui a conduit 175 membres statutaires à une prise de responsabilités face au péril de leur discipline. Face à ces manquements graves, ils ont voté la révocation de Yacé. Malgré cela, la crise interne s'est intensifiée, menant à la suspension de toutes les activités fédérales par la tutelle. La World Taekwondo, dans un courrier daté du 27 novembre 2024, a appelé à une collaboration des parties en conflit, sans toutefois prendre de décision définitive. Mais une chose est claire pour les acteurs : « Jean Marc Yacé n’a aucune légitimité pour parler et agir en notre nom ; nous ne nous sentons aucunement concernés par ses discours et ses actes ».
Des réactions mitigées et des appels à l'action
De son côté, le collectif des clubs et maîtres d’Abobo disent ne pas « se reconnaître dans les discours et actes » de Jean Marc Yacé (Ph Dr)
Les actions et le comportement de l’équipe de Yacé ont été vivement critiqués par les clubs d'Abobo et de Yopougon, qui dénoncent une polarisation croissante de la communauté du taekwondo nationale. Regrettant la marginalisation des causes profondes et l’exclusion d’une des parties en conflit, les maitres de salles d’Abobo et de Yopougon déplorent le non-respect des principes fondamentaux de la discipline par Jean-Marc Yacé, qui « manipule l'organisation à des fins personnelles et de négliger les intérêts du sport et de ses pratiquants ».
« Monsieur Jean Marc Yacé n'incarne en rien l’éthique ni les valeurs du taekwondo. Il ne respecte pas la famille du taekwondo en Côte d’Ivoire et agit contre l'intérêt de ce sport », ont déclaré les deux collectifs des clubs et maitres de salle d'Abobo et de Yopougon.
Un appel pressant au ministère de tutelle
Face à cette situation précaire, les clubs d’Abobo exhortent le ministère de tutelle à intervenir de manière décisive et concertée. Ils demandent une médiation entre les deux parties pour mettre fin à un conflit qui risque de compromettre la saison sportive de l'année 2025 et d'affecter négativement les athlètes.
La crise au taekwondo a trop duré et risque de s’enliser encore plus si la tutelle au vu de l’évolution de la situation, avec la composition du comité de pilotage mis sur pied conformément aux recommandations de la World taekwondo.
OUATTARA GAOUSSOU