Droits de l'Homme en Côte d’Ivoire : Namizata Sangaré fait un point complet de l’exercice 2023 aux députés 

Droits de l'Homme en Côte d’Ivoire : Namizata Sangaré fait un point complet de l’exercice 2023 aux députés 
Namizata Sangaré a présenté le point complet de la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire 

Namizata Sangaré, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), était hier face aux députés à l’Assemblée nationale. Elle présentait le rapport 2023 sur l'état des droits de l'Homme et le rapport d’activités de la structure qu’elle dirige.  Elle a indiqué que la présentation de son rapport aux institutions de la République permet de renforcer l’importance de l’INDH (Institution nationale des droits de l’Homme) dans la gouvernance des droits de l’Homme. « Nous vous donnons ainsi l’occasion de prendre connaissance du rapport annuel de l’institution en charge des droits de l’Homme et d’en débattre.  Il s’agit d’un débat consistant en une séance d’informations et de clarifications sur les préoccupations que peuvent susciter chez les sénateurs le contenu dudit rapport », a-t-elle indiqué. 
Relativement au droit des citoyens à la participation politique, elle a indiqué que le rapport analyse les progrès démocratiques et les dispositifs juridiques et institutionnels touchant au respect des droits de l’Homme en période électorale, notamment le droit d’être électeur, d’être éligible, et le droit à un recours effectif. « Du 1er au 15 juin 2023, le CNDH a mis en place une plateforme d’alerte précoce dénommée ‘’CNDHRCI.ewer’’ », a indiqué Namizata Sangaré.  
Cette activité a permis de recenser 573 incidents dont 529 vérifiés et 367 qui ont reçu une réponse rapide. Lors de la phase électorale le 2 septembre 2023, le CNDH a déployé un mécanisme via une plateforme numérique dénommée « CNDH RCI ». Cette application a permis de remonter tous les incidents en temps réel et de les traiter.  Elle a relevé  260 incidents électoraux notamment, l’ouverture tardive de certains bureaux de vote, la destruction du matériel électoral et le dysfonctionnement des tablettes biométriques dans certains endroits.
 Par ailleurs, Namizata Sangaré a indiqué que le rapport s’est penché sur la question des personnes privées de liberté tout en évoquant les actions du CNDH en leur faveur.  Le CNDH a, au cours de l’année 2023, procédé à la documentation de cas de détention au-delà des délais légaux, a-t-elle relevé.  
Le rapport fait cas de conflits intercommunautaires survenus dans plusieurs régions, notamment entre des jeunes des villages de Dihi et de Nagassérégué dans la région du Poro ; entre deux groupes de jeunes des quartiers Koko et Mistro de Man, dans la région du Tonkpi  et entre une famille propriétaire terrien et des orpailleurs clandestins sur un site situé entre le village de Kanangonon et Petionara, dans le Hambol . Le CNDH a documenté des dégâts importants dans certaines localités occasionnés par des pluies diluviennes et des inondations, à Yopougon Mossikro, Grabo, Séguéla, Man ayant entrainé des pertes en vies humaines.
Le CNDH a fait le monitoring de trois immeubles qui se sont effondrés les 8 février, 30 juin et 7 juillet 2023, suite à de fortes pluies et glissements de terrain, parce que n’ayant pas respecté les règles de conformité en matière de construction, dans les communes de Cocody et de Bingerville.
Le rapport a en outre, invité l’Etat à poursuivre les actions d’amélioration du cadre de vie des populations, en veillant au respect du code de l’environnement, du code de la construction, et à l’identification et au traitement de sites à risque habités par l’Homme. Et les échanges entre les députés et la présidente du CNDH ont permis d’approfondir la compréhension de certaines situations.


Thiery Latt