Interview-Charles Gnaoré (président de la FORCE 2015) : « Les Ivoiriens ne veulent pas prendre le risque de l’aventure, de l’inconnu en 2025 »

Député de la nation, Charles Gnaoré occupe à nouveau, depuis la mi-septembre, la présidence de la Force 2025, un mouvement de soutien au Président Alassane Ouattara et au RHDP. Dans cette première interview, après son retour aux affaires, l’ex-secrétaire national chargé de la jeunesse du RHDP donne les motivations de son choix. Il dévoile ses priorités. Tout en félicitant les nombreux Ivoiriens qui souhaitent que le Président Alassane Ouattara rempile en 2025.

Interview-Charles Gnaoré (président de la FORCE  2015) : « Les Ivoiriens ne veulent pas prendre le risque de l’aventure, de l’inconnu en 2025 »
« Il y a de nombreux Ivoiriens qui ne sont pas du RHDP mais qui aiment ADO »

Le Patriote : Après un break, vous venez de reprendre la tête de la Force 2015. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ?

Charles Gnaoré : La raison de ce retour est simple. Qu’il me soit donc permis, à travers vos colonnes, de dire à l’opinion nationale et internationale que nous ne sommes pas revenu à la tête de la Force 2025, par notre volonté. C’est plutôt la volonté de nos membres que nous avons exécutée. En effet, face à l’enjeu que représente l’élection présidentielle de 2025, nos membres ont pensé que j’étais la personne à même de relever cet autre défi. Ils m’ont donc fait appel. Pour ce grand challenge, nous avons décidé de conjuguer nos efforts pour être à la hauteur de la confiance qu’ils viennent à nouveau de placer en nous. Et ce, après les assises nationales tenues à Bouaké où l’ensemble de nos coordonnateurs se sont mis d’accord pour nous porter à nouveau à la tête de Force 2015.

Notre retour à la tête de notre mouvement commun pourrait, selon eux, aider à booster la dynamique et contribuer à la victoire belle, éclatante et écrasante du candidat du RHDP à cette élection. Ils l’ont voulu surtout que nous n’avons plus d’engagement au niveau de la direction du RHDP, notre grand parti politique, depuis la fin de notre mission au secrétariat national des jeunes. Je puis vous dire que c’est une joie pour nous de revenir prendre toute notre place au sein de la Force 2015.

 Je voudrais saluer et remercier le bureau national et le collège des coordonnateurs, tous conduits par notre prédécesseur Zanga Coulibaly.  Ce sont eux qui ont décidé ainsi. Et ce, après avoir  su faire grandir notre famille. Hommage à cet homme, ce frère, pour son humilité et son altruisme.

 

LP : Pour ce nouveau challenge, quels sont vos objectifs à court, moyen et long termes ?

CG : Il faudra simplement continuer l’œuvre de Zanga Coulibaly par le renforcement du sentiment de détermination, d’engagement, de volontarisme et de dévouement de nos membres pour la cause du Père ADO et du RHDP. Dans l’immédiat, nous devons savoir ce qu’il y a lieu de faire, à quels moments et comment le faire, pour continuer le travail de terrain. Ce travail d’action, élaboré dans un calendrier clair avec des objectifs précis, doit nous conduire à moyen terme à une présence accrue sur le terrain dans la quête des jeunes et des personnes qui voteront pour la première fois et de celles qui ne sont pas militantes du RHDP.

La Force 2015 ne va pas chercher forcément des militants au RHDP. Nous allons au-delà pour trouver des amis, des frères, des Ivoiriens du Sud, du Nord, de l’Est, de l’Ouest ou encore du Centre qui apprécient à sa juste valeur, l’immense travail qu’abat le Président de la République Alassane Ouattara pour faire d’eux nos premiers électeurs en 2025 . Ne l’ignorons pas, il y a de nombreux Ivoiriens  qui ne sont pas du RHDP mais qui aiment ADO.

Il y a de nombreux jeunes qui ne savent rien de la politique, qui ne connaissent pas l’histoire de ce pays, les difficultés traversées mais qui voient chaque jour le changement qualitatif de notre pays et qui veulent compter parmi les décideurs en octobre 2025. Ce sont en gros ces personnes-là qui nous intéresseront dans notre travail de terrain.

A moyen terme, notre mission sera de faire d’eux des membres de notre famille, de les rassurer à continuer à faire confiance au Président de la République et à son parti le RHDP. Enfin, à long terme en octobre 2025, il s’agira de faire d’eux des électeurs actifs qui voteront le candidat de notre parti, que nous souhaitons être le Père ADO.

 

LP : Avant votre retour, vous aviez été nommé secrétaire national chargé de la jeunesse du RHDP. Quel bilan pouvez-vous dresser de cette mission ?

CG : Il me sera difficile de faire un bilan réel. Je pense que les personnes les mieux placées pour faire ce bilan, ce sont celles qui m’ont mis en mission. Cependant, modestement, je me souviens avoir confié à la presse que notre bilan avait été négatif. C’est certainement pour cette raison qu’il a été décidé d’organiser rapidement l’élection du président des jeunes. Ceci étant, je crois que nous avons été mal remerciés. Avec mes jeunes frères Kragbé Philippe et Cissé Kader, nous avons fait ce qui était humainement possible.  Si nous avions eu un minimum de moyens et un peu plus de soutien de la direction de notre parti, je pense que nous aurions fait beaucoup mieux. Même si nous avons été mal remerciés, je peux affirmer que nous avons acquis une expérience qui nous sert aujourd’hui. Ce passage reste derrière nous. Nous en tirons les leçons et partons de plus belle avec la Force 2015 pour continuer l’œuvre d’enracinement des valeurs incarnées par notre unique boussole Alassane Ouattara, dans la conscience collective. C’est cela l’essentiel et le plus important.  Alassane Ouattara  est une personne magnifique et magique. Nous sommes fiers d’être ses apôtres.

 

« Alassane Ouattara est notre unique boussole »

 

LP : La présidentielle de 2025 approche à grands pas. Le premier défi du RHDP sera la révision de la liste électorale. Comment vous vous organisez pour réussir cette opération ?

CG : Il n’y a rien d’autre à faire que d’investir le terrain. Nous devons aller à la quête des nouveaux majeurs où qu’ils se trouvent. Nous devons aller au contact des personnes qui n’ont jamais voté mais aussi de nombreux autres électeurs.  Nous devons faire d’eux des amis et des frères. Au finish, il faut  faire d’eux des électeurs, mais surtout des électeurs qui votent pour le candidat du RHDP.  Pour l’atteinte de cet objectif, la Force 2015 prendra toute sa place. Nous engagerons le terrain par des actions de proximité, par une approche individuelle des Ivoiriens partout où ils se trouvent.

 

LP : Que pensez-vous des populations qui souhaitent que le président de la République se porte candidat à nouveau en 2025 ?

CG : Les Ivoiriens font bien de demander au Président de la République de se porter candidat en 2025. Ils font preuve de bon sens et de reconnaissance.  Tous ont compris qu’on ne change pas ce qui est bon et ce qui est bien fait. Aujourd’hui notre pays est beau. Le pays  se porte bien et fait envie.

L’architecte de cette belle santé de la Côte d’Ivoire s’appelle ADO.  Les Ivoiriens ont compris qu’ils ne doivent pas prendre le risque de l’aventure, de l’inconnu en 2025, alors que la famille et le pays se portent bien. En Côte d’Ivoire, le Président Ouattara  incarne la  stabilité et le développement.  Continuons la marche  avec lui.   D’ailleurs désormais, le slogan de la Force 2015  c’est : « Avec ADO continuons la marche ».

 

LP : L'opposition accuse le RHDP de préparer des troubles en refusant de réformer la Commission électorale indépendante. Que leur répondez-vous ?

CG :   Depuis que je fais la politique, je n’ai jamais vu dans le monde, à part quelques grand pays, des opposants satisfaits de l’organisation d’une élection. L’opposition est dans son rôle traditionnel de contestation et cela ne va pas finir avec ADO et le RHDP au pouvoir.  Sauf qu’en Côte d’Ivoire, il y a une dose de mauvaise foi dans les agissements de l’opposition. Qui demande souvent l’impossible. Elle demande un dialogue, alors que le dialogue est permanent dans ce pays. Concernant la réforme de la CEI, là encore, je pense que l’opposition fait fausse route. Quand elle remporte une élection dans une localité, c’est normal. Quand elle perd dans une autre localité, le bouc émissaire, c’est la CEI.  Ça ne fait pas sérieux.

Les dirigeants de nos partis politiques doivent comprendre que la Côte d’Ivoire ne se résume pas à  leurs petites personnes, à leur égo. Nous avons une nation à bâtir et un bel héritage à léguer à ceux qui viennent après nous. Ce qui s’est passé en 2010 et  2020 ne doit plus jamais se répéter. Quel que soit notre bord politique, comprenons que tout ce que nous envisageons comme programme de société pour notre pays, ne pourra être exécuté un jour que si le pays est en paix. Rien ne peut se construire dans  le chaos. Soyons animés  de bons sentiments et  ayant de  bonnes postures. Comment un parti au pouvoir, qui doit rendre compte de sa gestion, peut travailler à préparer des troubles ? C’est inconcevable et ça sort du bon sens. Le RHDP a gagné la présidentielle de 2010 de  façon démocratique.  Il a pris  le pouvoir au forceps dans la désolation, après le refus du FPI alors au pouvoir de reconnaitre sa défaite. Cette situation a créé la désolation, des morts, des blessés.  Aujourd’hui, de deux ponts qui traversaient  le sud et le nord d’Abidjan, nous sommes à cinq ponts. 2010 et 2020 ont été des pages noires de l’histoire récente de notre pays. Il ne faut pas qu’il y ait un troisième temps sale.  Chacun doit œuvrer à cela. La CEI fait un excellent travail et il faut continuer à lui faire confiance.  J’ai perdu l’élection municipale face à l’opposition à N’Douci. Le résultat a été proclamé, nous l’avons accepté et le monde continue. L’opposition devrait être dans cet esprit-là.

Réalisée par Thiery Latt