Reportage-Botro et Béoumi : Comment le programme emploi jeune a impacté la jeunesse
A Botro ou à Béoumi, ainsi que dans plusieurs autres localités du pays, de nombreux jeunes ne vivent plus aux dépens de leurs parents. Ils se prennent eux-mêmes en charge à travers de nombreuses activités. Et cela, grâce à la politique d'insertion de la jeunesse ivoirienne. En effet, le gouvernement, par le biais du ministère de la Promotion de la jeunesse et de l'Emploi des jeunes, s'est fixé comme l’un de ses objectifs majeurs, l’amélioration de l’employabilité et le développement de l’entreprenariat des jeunes âgés de 18 à 40 ans. C’est avec fierté que ces derniers parlent de leur nouvelle vie. Nous avons été édifié le mercredi 23 et jeudi 24 octobre 2024 lors des passages respectivement à Botro et à Béoumi. Reportage !
Ce mercredi 23 octobre 2024, il est 17h40, nous débarquons à Botro. La ville est très animée. Dans les environs de la mairie de la ville, nous sommes attirés par un attroupement de plusieurs personnes. Renseignement pris, il s’agirait de femmes, pour la plupart, venues s’approvisionner en bouteille de gaz chez Sanogo Mamadou, gérant d'un dépôt de gaz à Botro. L’air jovial, entre deux clients, l’homme décide de se confier à nous avec fierté. « Avant j'étais dans la débrouillardise. Je faisais donc les petits business. Après j'ai ouvert un petit coin de gaz qui ne marchait pas fort. Mais depuis que j’ai bénéficié d'un prêt d'un million de l'emploi jeune, aujourd'hui ça va nettement mieux. Je me suis même permis d'ouvrir deux autres dépôts portant donc mes dépôts de gaz à trois. J'emploie cinq personnes aujourd'hui. Je peux dire que ça va chez moi. Grâce à mes dépôts je m'occupe de la scolarité de mes petits frères et de toute ma famille. Je demande aux autres jeunes d'aller vers l’Agence Emploi jeunes. Je demande aux jeunes de faire confiance au gouvernement. Qu'ils ne restent pas à la maison pour dire des choses infondées », confie notre interlocuteur.
Dans cette même rue menant au foyer des jeunes, en partance pour la mairie de Botro, nous rencontrons Boua Anderson Kouakou, propriétaire d’un salon de coiffure pour hommes. Son témoignage est aussi édifiant que celui de notre premier interlocuteur. « Par le biais de l’Agence emploi jeunes, j’ai pu obtenir un prêt de 600 000 FCFA il y a quatre ans avec la Coopec. Cet argent m’a permis d’ouvrir un salon de coiffure hommes. Cette somme m'a vraiment beaucoup aidé. Depuis, mon activité prospère. À la maison, on ne me regarde plus comme le bon à rien d'avant. Aujourd'hui je force l'admiration et le respect de mes parents et amis. Avec mes économies, j'ai ouvert un autre salon à Béoumi », témoigne-t-il. Avant de confesser que par le passé, il ne croyait pas à l’Agence emploi jeunes. Aujourd’hui, il affirme que son regard a changé et invite même les autres jeunes à faire comme lui.
Rencontrée au centre culturel de Botro, Mlle N'dri Akissi Rosine est propriétaire du maquis “Plein air”. Elle ne tarit pas d’éloge à l’endroit de l’Agence emploi jeunes. « J’avais souscrit pour un financement d'un million. J'ai effectivement reçu cet argent. Je me suis donc lancée dans la restauration. Aujourd'hui j'emploie cinq personnes. Je remercie le gouvernement, l’Agence Emploi jeunes. Dans mon maquis, je propose essentiellement les mets ivoiriens (foutou, riz, poissons et poulets africains à la braise ou à la soupe, boissons… ). Je dis merci au Président Ouattara », a-t-elle indiqué.
Autre ville, même décor. A Béoumi où nous avons mis le cap le lendemain, les témoignages sont aussi élogieux que ceux de Botro. Amani Kouassi Parfait, réceptionniste à l'Auberge des jeunes, livre son histoire. « Je me suis inscrit en mai 2024. J’ai été retenu en juillet. Mon stage se passe bien. J’arrive déjà à subvenir à mes besoins et à épauler mes petits frères. J'encourage mes amis et mes frères à faire comme moi. Parfois il faut tout simplement essayer », a-t-il témoigné. Dame Soro Penin est copropriétaire d'une supérette à Béoumi. « J’ai bénéficié des fonds AGIR avec deux collègues en 2019. Nous avons commencé timidement, mais aujourd'hui grâce à Dieu, nous avons pu agrandir la supérette. Nous avons eu un fonds collectif de deux millions cinq cent mille francs. Nous embauchons en permanence deux personnes qui travaillent avec moi ici. Nous avons fini de rembourser pour permettre à d'autres demandeurs d’en bénéficier. Je demande aux jeunes de se diriger vers l'Agence Emploi jeunes. C'est bon, c'est vrai et c'est juste. Il suffit de rembourser pour se rendre crédible. Merci au gouvernement qui me permet d'être propriétaire d'une supérette. Il y a peu, je n'aurais pas cru en cela”.
In fine, on peut affirmer que pour la région de Gbêkê, le programme Emploi jeune est une réalité. Il a fait de nombreux heureux parmi les jeunes de Botro et Béoumi qui n'hésitent pas à faire des témoignages élogieux et à inviter leurs pairs jeunes à y croire.
Trois structures en action
Trois structures sous la tutelle du ministère de la Promotion de la jeunesse, et de l'Emploi des jeunes travaillent en synergie pour des résultats probants. Il s’agit de l'Agence Emploi jeunes (Aej) qui s'occupe de l'insertion et du financement des jeunes ; de l’Office du service civique national (Oscn) pour la réinsertion des jeunes ou en situation de vulnérabilité. Et du Bureau de coordination des programmes emploi (Bcpe) qui gère, quant à lui, des projets d'insertion divers tels que les Associations villageoises d’épargne (AVEC) et les Activités génératrices de revenue (AGR). La Coopec gère les fonds de l'État. C'est elle qui effectue les paiements aux bénéficiaires et reçoit les versements de leurs prêts. Le ministère de la Jeunesse n'aide pas que les jeunes. L'âge limite de la jeunesse est fixé à 35 ans en Côte d'Ivoire. Mais cet âge a été tiré jusqu'à 40 ans, de sorte que les projets individuels vont jusqu'à 40 ans et pour les projets collectifs, l'âge peut être poussé au-delà. Donc des personnes de plus de 40 ans en association avec des jeunes de 40 ans et moins, peuvent bénéficier du financement de l'Agence Emploi jeunes.
Agnès Kouhao (Correspondant)