Tiapoum -Festival Carrefour des allies 2024 : Plusieurs peuples de Côte d’Ivoire ont célébré "le vivre ensemble" à Edjambo

Tiapoum -Festival Carrefour des allies 2024 : Plusieurs peuples de Côte d’Ivoire ont célébré "le vivre ensemble" à Edjambo
Cette danse du peuple Lobi était en attraction pendant le festival (Ph DR) 

Après 48h d’intenses festivités, les lampions de la 9e édition du Festival Carrefour des alliés se sont éteints, le 17 août 2024, à Edjambo,  gros village d'environ 4 480 habitants, situé dans le département de Tiapoum, région du Sud-Comoé. 
Initié par l’ONG "Convergence culturelle", les festivités ont été l’occasion, pour les peuples Gouro et Niaboua du Centre-ouest, Tagbana du Centre-nord, Lobi du Nord-est, pour ne citer qu’eux, de célébrer le vivre-ensemble. Lancé officiellement, le samedi 17 août 2024, le festival s’est déroulé, du 14 au 18 août 2024. Un évènement qui était placé sous le parrainage de Hien Sié Yacouba, député-maire d’Adiaké, par ailleurs directeur général du Port autonome d’Abidjan et de Bakary Kamara, député de Tiapoum, président directeur général de Mediasoft Lafyette.    
Le festival a été une belle opération culturelle qui a contribué au rapprochement des groupes ethniques venus de plusieurs régions ivoiriennes et des communautés étrangères vivant en Côte d’Ivoire. En effet, trois régions étaient présentes à travers leurs danses et autres richesses culturelles. Celles-ci ont su donner tout son sens au jeu des alliances interethniques qui se trouvent au cœur de ce rendez-vous. Ces quatre jours de festivités ont été marqués, entre autres, par des danses du terroir, des parades et une cérémonie de remise de tableaux d’honneur et de diplômes aux « Trésors humains vivants », ces personnes qui ont mené une vie inspirante. Des diplômes ont également été remis à ceux des festivaliers qui ont pris part à la formation en peinture et décoration d’intérieur. 

Briser les stéréotypes !

Un hommage appuyé a été également rendu aux chefs traditionnels, garants de la pratique et de la survie du jeu des alliances interethniques, pour leurs actions de diplomatie coutumière qui contribuent à assurer un climat social apaisé où le vivre ensemble est une valeur cardinale.  
La nouveauté cette année, c’est la formation par la direction de la coopération culturelle internationale du ministère de la Culture et de la Francophonie, en partenariat avec l’ONG Convergence culturelle, des jeunes en peinture et en décoration d'intérieur. 
Le sénateur Famiè Akatia, au nom des populations d’Edjambo a confié que l’authenticité de ce festival se confirme aussi par le fait que les groupes artistiques invités viennent tous du terroir profond de notre pays et en reflètent la richesse culturelle. « Le festival des alliés vise à briser les murs de méfiances entre les hommes et les communautés et favorise ainsi l’esprit d’unité nationale et du vivre ensemble. Par ce fait, il s’agit aussi d’aider à la promotion de l’agriculture locale et nationale et faire d’Edjambo, une destination touristique prisée », a-t-il dit.  

Des actions de préservation de l’environnent 

L’honorable Kamara Bakary, député de Tiapoum, l’un des parrains de l’événement, tout en insistant que le festival fasse aussi la promotion de la région de Tiapoum, s’est également félicité de sa  contribution dans la consolidation de la paix, en choisissant de faire la promotion des alliances interethniques qui promeuvent « l’interdiction, entre alliés, de se battre, de verser le sang, d’ôter la vie et de porter atteinte à l’honneur, mais aussi, à travers l’obligation entre alliés de fraterniser, de s’assister mutuellement et de recourir au dialogue, dans la résolution de tout différend ».  
Hien Sié Yacouba, député-maire d’Adiaké, n’a pas manqué de donner les assurances de son soutien à la pérennisation de ce festival. « Nous serons là pour vous accompagner. Parce que, ce que vous faites est noble. Et est profitable à la communauté.  (…)  Nous sommes dans une logique de vivre-ensemble. Nous sommes heureux de recevoir d’autres cultures. Que les filles et fils d’Edjambo soient unis », a-t-il déclaré. 
Quant au commissaire général, Bourlaye Traoré, il a émis le vœu de voir ce projet fédérateur durer dans le temps avec le concours de tous. « Ce festival est un cadre de rassemblement, de brassage et de communion fraternelle entre tous les groupes ethniques vivant en Côte d’Ivoire. Les alliances interethniques sont des trésors inestimables à cultiver et à préserver », a-t-il relevé. 
Un concert géant qui a enregistré les prestations des artistes Aïcha Traoré et Yabongo Lova a tenu les festivaliers en haleine.   

Jean Antoine Doudou