5e édition des Assises nationales du foncier rural : Le lien entre autonomisation économique et droits fonciers des femmes exploré
« Le genre et le foncier en Côte d’Ivoire : Quels enjeux et perspectives pour une gouvernance inclusive et une paix durable ? » C’est autour de ce thème que s’est déroulée la 5e édition des Assises nationales du foncier rural les 19 et 20 novembre 2024 à Cocody. Au cours de ces assises, initiative conjointe de la Plateforme de la société civile dédiée au foncier en Côte d'Ivoire Alerte-Foncier, d'Inades-Formation et du Laboratoire Juridique du Foncier de l'Université Alassane Ouattara de Bouaké (LAJFO UAO), des experts et autres praticiens ont engagé un débat citoyen sur les problématiques et les dynamiques foncières rurales en lien avec le genre, dans toute sa diversité, de les décloisonner et les associer aux enjeux nationaux de cohésion sociale, afin d'aider les autorités politiques à mieux réguler la question.
Ainsi lors du panel sur « l’approche socio-culturelle des droits fonciers et prise en compte du genre en Côte d’Ivoire », les panélistes ont exploré le lien entre autonomisation économique et droits fonciers des femmes. Il a été démontré, à l’occasion, que l'accès à la terre constitue un levier fondamental pour améliorer les conditions de vie des femmes rurales, leur autonomie financière et leur indépendance économique.
La 5ème édition des Assises nationales sur le foncier rural en Côte d'Ivoire a également permis d'aborder les principaux défis liés aux droits fonciers des femmes en milieu rural. Les échanges ont mis en lumière les liens complexes entre les crises socio-politiques, les changements environnementaux et les inégalités de genre dans l'accès à la terre, tout en proposant des solutions concrètes pour améliorer la situation des femmes rurales. L'impact des changements socio-politiques et des crises militaro-sociétales sur les droits fonciers des femmes en Côte d'Ivoire a été également abordé.
À l’ouverture des travaux, le secrétaire général de Inades-Formation, Adessou Kwaku Sena, a révélé que 8 et 10 % des femmes seulement possèdent des terres en Côte d’Ivoire, malgré leur poids démographique et économique. D’où l’importance de lever les obstacles institutionnels et culturels pour garantir la sécurité foncière, un facteur clé pour réduire la pauvreté et promouvoir la cohésion sociale. Quant à Mme Zéhia Laetitia, représentant Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, elle a rappelé l’engagement de l’État à sécuriser l’ensemble du domaine rural ivoirien dans un délai de dix ans.
Yves Kalou