Blé Goudé aux candidats va-t-en-guerre : "Nous voulons l’alternance ou notre personne ?"

Blé Goudé et ses militants se sont retrouvés, samedi dernier à Yamoussoukro, pour célébrer les dix ans de son parti, le Cojep. À cette occasion, l’ex-leader de la galaxie patriotique, absent de la liste électorale, a qualifié cette situation d’« injuste » tout en affirmant l’« accepter ». Pourquoi ? Parce que, a-t-il soutenu, il existe d’autres figures capables de porter l’alternance au sein de l’opposition. « À côté de moi, il y a Simone Gbagbo, Don Mélo, Assalé Tiemoko, Toh Bi. Nous voulons l’alternance ou nous voulons notre personne (au pouvoir) ? C’est ça la question », a-t-il lancé devant ses partisans.
Des propos teintés de réalisme et de sagesse, qui contrastent avec l’attitude jugée va-t-en-guerre de certains leaders de l’opposition, notamment le président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, et celui du PDCI-RDA, Tidjane Thiam. Bien que se sachant inéligibles, ces derniers ont déposé leurs dossiers de candidature auprès de la CEI, adoptant une posture que certains observateurs qualifient de « moi ou le chaos ». Pour leurs partisans, la bataille se joue désormais devant le Conseil constitutionnel, qu’ils pressent de valider ces candidatures. Non sans menacer à demi-mot la présidente de l'institution. Mais, s’interroge-t-on dans l’opinion, par quel miracle une telle validation pourrait-elle avoir lieu ? C’est à cette frange de l’opposition que Blé Goudé a tenu à adresser un message de fermeté et d’apaisement. « La seule voie pour arriver au pouvoir, c’est celle des urnes. Si vraiment nous voulons le changement en Côte d’Ivoire, votre colère ne doit pas s’exprimer par la machette ou par le fusil. La seule arme que vous avez pour impacter votre vie et apporter le changement, c’est votre bulletin de vote », a-t-il martelé, rappelant aux va-t-en-guerre de l’opposition que la violence ne saurait être une solution.
Rahoul Sainfort