Bouaké : Lancement d'un projet de renforcement de la résilience climatique pour les communautés rurales du bassin du Bandama

Le ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Jacques Assahoré Konan, a lancé le vendredi 11 juillet 2025, le Projet de Renforcement de la Capacité d’Adaptation et de Résilience des Communautés Rurales au Changement Climatique dans le Bassin Versant du Bandama (PACCB). La cérémonie s'est déroulée à la salle de conférence du Stade de la Paix, en présence de plusieurs autorités.

Financé à hauteur de six millions de dollars, soit environ 3,3 milliards de FCFA par le FIDA, ce projet quinquennal vise à soutenir les communautés rurales des régions du Gbêkê, de la Marahoué et du Bélier, particulièrement exposées aux effets dévastateurs du changement climatique. Il devrait bénéficier à plus de 93 000 exploitants agricoles situés autour du bassin versant du Bandama, qui englobe les régions de Gbêkê, du Bélier et de la Marahoué.

Jacques Assahoré Konan aux côtés des autorités lors du lancement.

Lors de la cérémonie, le ministre Jacques Assahoré Konan, également président du Conseil Régional de Gbêkê, a exprimé sa gratitude envers les partenaires techniques et financiers : le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), pour leur soutien inestimable. Il a d'abord exhorté les acteurs de terrain et les partenaires à se mobiliser davantage pour le succès du projet, puis les bénéficiaires à se l'approprier. Selon lui, ce projet, conçu en 2021, constitue une réponse aux défis du secteur agricole, qui représente 22% du Produit Intérieur Brut (PIB) et emploie 60% de la population active.

« Les événements climatiques que connaît le pays pourraient, selon les spécialistes, entraîner une baisse de 13% de notre PIB d’ici à 2050 et faire basculer 1,63 million de personnes dans l’extrême pauvreté. Le bassin versant du Bandama, l’un des plus vastes du pays, constitue une zone agricole stratégique. Il est au cœur de la production de riz, de cacao, de manioc, de cultures vivrières et d’exportation essentielles à la sécurité alimentaire et à la stabilité économique de milliers de familles rurales. Cependant, cette région est frappée de plein fouet par les effets des changements climatiques », a-t-il précisé.

Selon le coordonnateur, Jean Yves Konan, le projet contribuera à augmenter la productivité agricole, à renforcer la résilience des producteurs, à protéger les moyens de subsistance alternatifs des jeunes et des femmes, et à créer un cadre réglementaire propice au renforcement des capacités institutionnelles. Il inclura également le renforcement des capacités des conseils régionaux en matière d'adaptation et de planification de leurs actions de développement, en intégrant l'adaptation et l'atténuation des effets des changements climatiques.

Il a précisé que toutes ces actions se déclinent en trois composantes majeures : la première concerne l’installation de systèmes d’information climatique et d’alerte précoce pour le renforcement des capacités d’adaptation, la planification et la programmation dans les chaînes de valeur du manioc, du cacao et du riz ; la deuxième porte sur la production agricole et post-récolte à l’épreuve du climat, associée à la diversification des moyens de subsistance ; enfin, la troisième est axée sur le renforcement des capacités institutionnelles, l'engagement politique et la gestion des connaissances.

Pour sa part, le directeur pays du FIDA, Messan Hermann, a salué cette initiative qui permettra à de nombreux agriculteurs d’améliorer leurs productions et de contribuer à la sécurité alimentaire dans les zones concernées.

Au nom des bénéficiaires du projet, la présidente de l’association Anouanzè, Kouadio Ahou Evelyne, a exprimé sa profonde reconnaissance envers tous les partenaires. « Nous sommes très heureux de cette initiative. Ce projet nous donnera les moyens d’améliorer nos rendements agricoles et d’assurer un avenir meilleur à nos familles », a-t-elle déclaré avec gratitude.

 

Coulibaly Souleymane, correspondant