Fédération ivoirienne de taekwondo : La crise se manifeste sur le terrain à Bouaké
La division est profonde au sein de la Fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD). La crise a pris une nouvelle dimension, ce dimanche 23 février 2025, à Bouaké, où les deux factions rivales ont orchestré des événements simultanés. D'une part, Jean Marc Yacé, ex-président de la FITKD destitué le 19 octobre 2024, a organisé les éliminatoires des championnats nationaux. D'autre part, Dr Ali Diomandé, désigné président du comité directeur de transition (CDT) par la majorité des membres actifs depuis le 19 octobre 2024, a supervisé un passage de grades qui a vu la participation de 221 candidats. Les épreuves se sont déroulées à la salle du foyer de Koko, un lieu qui a rapidement été comblé par une foule enthousiaste dès le lever du soleil.
Preuve de l'importance de ce sport dans la région du Gbêkê, la présence massive des maîtres de salles, des pratiquants et de leurs familles a marqué cet événement. Les tenues de taekwondo étaient portées fièrement par des candidats de tous âges, témoignant de la passion que porte la communauté à cette discipline.
Me N’Doua Brou, vice-président du comité de transition et ceinture noire 6e Dan Kukkiwon, a placé l'accent sur l'importance du Serment de l’adepte du taekwondo. Avant, pendant, et après les épreuves, il a encouragé les pratiquants à intégrer les cinq points du serment dans leur quotidien pour maintenir les valeurs de respect, de justice et de paix. Il a souligné que ces valeurs – à savoir, « j’observerai le credo du taekwondo, je respecterai mes instructeurs et mes seniors, j’utiliserai le taekwondo à de bonnes fins, je serai champion de la liberté et de la justice, je bâtirai un monde meilleur et pacifique » – doivent guider chaque pratiquant dans sa vie de tous les jours. Dr Ali Diomandé, par la voix de Me N'Doua, a transmis ses remerciements et son encouragement aux familles, aux maîtres de salles et aux pratiquants, les exhortant à être les ambassadeurs de ces valeurs tant dans le dojang que dans leurs vies personnelle et professionnelle.
Ville sportive par excellence, Bouaké a non seulement mis en évidence les compétences taekwondoïstes des participants mais a également révélé la profondeur des fractures au sein de la FITKD. Autrement confinée aux débats médiatiques, la crise a désormais pris un caractère tangible, avec deux factions claires qui continuent de façonner l'avenir du taekwondo en Côte d'Ivoire.
OUATTARA Gaoussou
