Guy Demel (sélectionneur national adjoint-Côte d’Ivoire) : "On est assez contents du bilan et du contenu" 

Le sélectionneur national adjoint, Guy Demel, était à la conférence après la victoire des Eléphants face aux Sao du Tchad (2-0), à Yaoundé, lors du match de la 2ème journée des qualifications de la Coupe d’Afrique des Nations-Maroc 2025. Un succès qui permet aux champions d’Afrique 2023 de garder la tête du groupe G avec 6 points+4 devant la Zambie (3 points+1). Sans faux-fuyant, le collaborateur d’Emerse Faé a répondu aux questions des journalistes. 

Guy Demel (sélectionneur national adjoint-Côte d’Ivoire) : "On est assez contents du bilan et du contenu" 
Demel :

Là où on s’attendait à un score fleuve face au Tchad, la Côte d’Ivoire s’en sort avec seulement 2-0. 
On a vu les résultats des autres matchs. On voit que, sur le continent, gagner un match n'est pas facile. On a su préparer l'ouverture du score. Ils ont ardemment défendu. Il fallait se montrer patients. On a marqué à un moment parfait, avant la mi-temps. Ça nous a permis aussi de bien rentrer dans la deuxième période.  

Le score reflète-t-il l'image de la Côte d'Ivoire, championne d'Afrique ? 
Je l'ai dit tantôt. Il n'est pas facile dans le football aujourd'hui de marquer énormément de buts, surtout en sélection. Après si nous regardons les deux matchs (contre la Zambie et le Tchad, tous deux remportés sur le score de 2-0, Ndlr), on a été moins performants dans la dernière passe, dans l'occupation de la surface de réparation. Je ne pense pas que, au regard des résultats, une nation a pu se procurer autant d'occasions, autant de situations que nous. C'est un processus, de notre but jusqu'aux trente mètres adverses, les joueurs commencent à assimiler ce que nous attendons d'eux. Maintenant, il faut aussi réussir dans les derniers trente mètres. Ce que nous attendons d'eux. On va continuer à travailler. Gagner deux matchs, à chaque fois, sur le score de 2-0, et gagner contre une équipe du Tchad valeureuse en première période et sur la fin, une victoire est respectable. Pour nous, ça va très bien !  

Après une première période bien maitrisée, solide, la défense ivoirienne a semblé plus fébrile en seconde période. Ndicka a même pris un carton jaune.  
C'est difficile de dire que la Côte d'Ivoire est devenue fébrile. On sort de deux matchs sans avoir pris de buts. On a concédé trois situations à l'adversaire. C'est difficile de dire que nous sommes devenus fébriles. Il y a des actions litigeuses en première mi-temps. On n'était pas forcément bien orientés. Je suis d'accord qu'après le deuxième but, il y a eu un de relâchement de notre part sur le plan technique, sur le plan du repli défensif. Bien évidemment, avec cette envie de revenir au score, les Gambiens ont pu avoir quelques situations. Ce sont des choses à corriger, il y a des améliorations à apporter. Cela ne nous rend pas fébriles pour autant. 

L'option de commencer avec quatre joueurs à vocation offensive n'était pas suicidaire ? 
On essaie de jouer un football avec beaucoup d'ambitions. Nous sommes au début d'un processus. Les trêves internationales, on n'en a pas toutes les semaines. On a déjà réussi à mettre certaines choses en place, notamment dans notre animation offensive, dans notre animation défensive. On était à l'extérieur et on avait à cœur de marquer très rapidement. On a joué avec quatre joueurs à vocation offensive mais on n'a pas été déséquilibrés. A partir du moment où l'équipe garde son bloc, je ne vois pas le souci.

  

Quel regard portez-vous sur l'adversaire ?
Elle a joué avec ses qualités. Cette équipe du Tchad a été valeureuse, organisée. Ce qui leur a manqué, c'est la possibilité de pouvoir garder un peu plus le ballon et de jouer dans notre camp. Ils avaient du mal à faire monter le bloc et à avoir une possession haute, donc à réellement nous poser des problèmes. On a vu sur transition, après le deuxième but, et profitant du temps de relâchement, ils se sont créés quelques situations. Sur le plan tactique, j'ai trouvé une équipe cohérente. Le fait de ne pas pouvoir garder le ballon dans le camp adverse ne leur a pas permis de se créer des situations sur des attaques placées.  

Si vous devriez noté les prestations d'Adingra et Krasso, quelle serait la note ? 
Forcément, Krasso a marqué, il serait assez haut dans la note. Adingra a été percutant, il nous a permis de gagner des mètres, de gagner des fautes. Il nous a permis aussi de fatiguer l'adversaire, de garder le ballon en possession haute. Sous nos critères, il ne fait pas de mauvaise rencontre. Bien au contraire. Comme tous les joueurs à vocation offensive, il manquait ce petit plus, ce geste juste qui nous permet de marquer ou d'attaquer le bon espace pour centrer un peu plus tôt. De là à dire qu'il a été en dedans en faisant référence au fait qu'il soit remplaçant à Brighton, ce n'est pas juste. Il faut regarder ses matchs avec la sélection. Il a été performant. C'est l'un des joueurs qui touche plus de ballons dans le camp adverse.

 

Comment s'est passé votre séjour au Cameroun ?
On est contents d'arriver chez les "Beaux" (Rires). Nous avons été bien accueillis. En plus, on repart d'ici avec la victoire. Forcément, on est contents parce que l'objectif était de prendre les six points. Ce n'est pas facile. Aujourd'hui, les équipes sont bien préparées physiquement, il y a des coachs intéressants. Pour nous, il a fallu se sortir du piège. 

Quels sont les grands chantiers pour que la Côte d'Ivoire soit une équipe redoutable sur le continent ?
Au sortir de ces deux matchs, on a inscrit quatre buts sans en encaisser. Il faut garder déjà cela. Après le deuxième but, il y avait un relâchement. Il faut garder cette exigence, la concentration du début à la fin. On va travailler sur cet aspect. Le plus difficile, c'est de pouvoir être au bon endroit au bon moment, avoir le bon geste, faire le bon choix. Ce sont autant d'aspects sur lesquels on va travailler. Je pense aussi qu'on peut voir l'évolution de la sélection sous les ordres du coach Emerse Faé. On est assez contents du bilan et du contenu.  

Doit-on s'attendre à un bouleversement de la hiérarchie au niveau offensif avec l'absence de Haller et un Krasso très pimpant, auteur de trois buts en deux matchs ?  
Notre philosophie, c'est de mettre en place une concurrence saine. Je pense que les joueurs l'ont compris. Si Krasso continue à jouer et à marquer au Parsis FC, s'il est décisif, c'est à Sébastien Haller d'en faire autant et de revenir gagner sa place.  

Le futur de Wilfried Zaha avec les Eléphants 
Il n'a pas encore pris sa retraire internationale. Il reste donc un joueur sélectionnable. Il y a quelques mois, le coach Emerse Faé et moi-même, nous nous sommes rendus en Turquie (il jouait en moment à Galatasaray, Ndlr). Nous lui avons dit si toutefois, il veut avoir la chance de porter à nouveau le maillot national, cela passe par le jeu. Nous espérons qu'il aura du temps de jeu.

 
Propos recueillis par OG à Yaoundé