Interview-Ibrahim Kalil Konaté (Président du conseil régional du Hambol): « Notre candidat est naturellement Alassane Ouattara »  

Après une tournée pour s’imprégner de l'état d'avancement de ses projets initiés au profit des populations locales, le président du conseil régional du Hambol, le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté nous a accordé un entretien. Dans lequel, il donne le secret de son efficacité à la tête du conseil, avant de se prononcer sur la candidature du chef de l'État, Alassane Ouattara, à l’élection présidentielle d'octobre prochain. Ibrahim Kalil Konaté apporte également la réplique au président du PDCI, Tidjane Thiam concernant certaines de ses déclarations.

Interview-Ibrahim Kalil Konaté (Président du conseil régional du Hambol): « Notre candidat est naturellement Alassane Ouattara »   

Le Patriote : Monsieur le Président, nous avons parcouru, avec vous, vos différents chantiers. Quels sont les sentiments qui vous animent après cette tournée ?

Ibrahim Kalil Konaté : C'est la satisfaction totale. Nonobstant le fait qu'il existe encore des questions à traiter, je suis satisfait, en tant qu'élu local, de bénéficier de certains grands investissements de l'État de Côte d'Ivoire. Vous voyez avec moi le bitume qui quitte Boniérédougou jusqu'à Foumbolo. Une distance de 35 km. Hier (ndlr, le dimanche 29 décembre 2024), j'étais à Darala ( commune de Dabakala) pour réceptionner un centre de santé flambant neuf qui a été complètement achevé grâce à des ressources de l'Etat de Côte d'Ivoire. Pour me rendre de Dabakala à Darala, j'ai fait à peine huit minutes de trajet.  Par le passé, nous parcourions cette distance longue de 12 ou 13 km en une voire deux heures parce que le tronçon était impraticable. Je me souviens qu’en 2012, j’avais dû stationner mon véhicule pour emprunter une moto pour m’y rendre et faire un don de ciment à nos parents.  Vous comprenez donc ma satisfaction de voir cette route bitumée.

Aujourd’hui, l’Etat produit suffisamment de ressources pour pouvoir adresser certaines questions qu'on n'adressait pas il y a 10 ou 15 ans. Je ne fais pas de l'autosatisfaction, mais je suis un contemporain à Dabakala où j’ai fait mes études primaires et secondaires.  Entre Dabakala et Kotolo, un joyau architectural a été bâti dans le cadre d'un programme de construction de sept établissements d'enseignement professionnel aux métiers de l'agriculture, la mécanique, la métallurgie. Il s’agit du lycée professionnel. Quand je m’y suis rendu, je me suis cru à l’INSET, à Yamoussoukro, du temps du Président Houphouët-Boigny. Je rappelle que j’y ai fait mes études supérieures.  Quand vous voyez cet ouvrage, vous êtes fiers d’être Ivoirien, tout simplement. Depuis que j’ai publié les images de ce lycée sur ma page Facebook, je reçois des appels de partout.  Les gens me demandent qui a fait ça ? Je leur réponds que c’est le Président Alassane Ouattara.  

 

LP : De Timbé à Niéméné en passant par Darala, nous avons vu beaucoup de vos réalisations en cours ou terminées.  Quel est votre secret ?

IKK : En réalité, le développement, c'est un art, il faut savoir planifier. La première des choses qu'on a faite, on a élaboré un plan régional de développement sur les 15 prochaines années, depuis 2019-2020. On sait ce qu'on va faire pour la région du Hambol, pour le département de Dabakala, pour la sous-préfecture de Niéméné, et celle de Foumbolo.  Les dix-neuf sous-préfectures ont un plan de développement qui est chiffré. Donc, quand des ressources arrivent, on sait exactement où il faut les mettre. Regardez la sous-préfecture de Niéméné en construction, c'est tellement beau. Ce n'est pas encore achevé mais on sent que ces réalisations vont donner un autre visage à cette localité. Idem pour la sous-préfecture de Timbé, celles de Sokala et Arikokaha. Tout ça, c’est Alassane Ouattara.  Pas nous. En tant qu’élu local, on nous conseille de planifier et structurer nos interventions de sorte que dès que vous avez des ressources, vous savez là où il faut les injecter pour toucher au maximum les populations. Voilà ce qu'on fait. Et comme je le disais, je le répète encore, la planification du développement, c'est un métier, quand tu sais le faire, tu impactes forcément le quotidien de ta population.

LP : Est-ce à dire que les populations de Dabakala ou du Hambol doivent s'entendre à plus de développement ?

IKK : Mais absolument.  Le budget de la Côte d'Ivoire est passé d'un point A à un point B. Aujourd'hui, nous sommes à 15 339 milliards de Fcfa. Vous savez ce que c'était ce budget, il y a 15 ans. Donc naturellement, quand on crée plus de richesses, on investit plus. Donc si on investit plus, c'est parce qu'on donne un peu plus de ressources aux collectivités déconcentrées, décentralisées. En tant que président du conseil régional, nous recevons un peu plus de ressources. Donc, les populations doivent s'attendre à en avoir un peu plus. Voilà le bitume qui va jusqu'à Foumbolo. Voilà le bitume qui va de Dabakala à Satama-Sokoro, voilà le bitume qui va de Bouaké à Satama-Sokoura, voilà le bitume qui va de Niakara à Tortia. Voilà le bitume qui va de Dabakala à Kong. Mais comment, après autant d'investissements, vous pouvez prêter attention à quelqu'un qui dit que la Côte d'Ivoire recule ? Vous ne pouvez qu'en rire, voilà pourquoi je souris quand certains disent que la Côte d'Ivoire recule.

LP : Justement, 2025 est une année électorale. L’opposition estime qu'une autre candidature du président de votre parti politique serait de trop et illégale. Que répondez-vous à cela ?

IKK : La démarche de l’opposition est absurde. Voici des gens qui sont dans leurs partis politiques et sont libres de choisir leurs candidats, sans notre interférence. Et qui, quand il s’agit du RHDP, jugent opportun de donner leur point de vue.  Qu’ils sachent que notre candidat, naturellement, c'est Alassane Ouattara. Et je vous le dis du fond du cœur, c'est le sentiment que j'ai : si on pouvait encore enlever 20 ans dans l'âge du Président pour qu'il fasse autant de mandats, je serai très heureux, tout comme de nombreux Ivoiriens. Nous sommes tous témoins de la belle reconstruction de la Côte d’Ivoire depuis 2011. Nous voyons bien comment le Président Alassane Ouattara a transformé notre pays. Il ne fait que copier ce que le président Félix Houphouët-Boigny faisait. Donc, pour moi, le débat n'a pas lieu d'être. Alassane Ouattara est notre candidat pour le deuxième mandat de la troisième République et s'il plaît à Dieu, le 2 décembre 2025, nous allons participer à son investiture en tant que président de la République. Je suis obligé de parler un peu avec passion quand je parle d'Alassane Ouattara. Parce que j'ai fait presque toute ma carrière au Bureau national d'études techniques et de développement (Bnetd). Moi, je définis le Bnetd comme la mémoire technique des investissements de l'État de Côte d’Ivoire, depuis plus de 60 ans. Le Bnetd a été créé en 1964. Des directeurs généraux se sont succédé à la tête de cette grosse structure et non des moindres. J'en veux pour preuve notre jeune frère Kinapara Coulibaly, qui est aujourd'hui le directeur général de cette entreprise publique. L'histoire du développement de la Côte d'Ivoire existe. Et ceux qui savent, savent ce qui s'est passé de façon successive dans le développement de la Côte d'Ivoire depuis 1967. Derrière chaque projet, il y a une histoire. Derrière la centrale d'Azito, il y a une histoire. Derrière la centrale de Ciprel, il y a une histoire. Derrière les premières conventions introduisant les IPP en Côte d'Ivoire dans le secteur de la production d'énergie, il y a une histoire. Ne tronquons pas l'histoire au gré de nos positions politiques. Vous savez de qui je veux parler. Et surtout, je demande un peu de pudeur. Quand on se retient à commenter la trajectoire de développement d'un pays comme la France, parce qu'on y a été absent pendant dix ans, la cohérence nous impose de la fermer complètement quand on a passé 23 ans hors d'un autre pays qui s'appelle la Côte d'Ivoire, qui s'est totalement transformée. Il faut avoir un peu de pudeur dans son discours. Mais, allez lui dire (ndlr, Tidjane Thiam) qu’en 1999,  quand il partait on n'avait pas encore réceptionné Azito 1 et Azito 2 et qu'on y a ajouté 300 mégawatts et après 450 mégawatts, puis le site combiné ; on n'avait pas encore fait Ciprel 2, 3, 4, 5, 6 ; on n'avait pas la mine d’or de Lafigué;  on n'avait pas la mine de Tongon etc. La  Côte d'Ivoire aujourd'hui,  c'est 29 millions trois cent quatre-vingt-neuf mille cent cinquante habitants, selon le Rgph 2021.

LP : Mais, le président du PDCI remet en cause tous ces acquis. Qu’en pensez-vous ?

IKK : Donc, quand on a quitté un pays alors que la population était de 10 millions et qu’on revient pendant au moment où cette population est de 30 millions ou 35 millions, on fait un peu attention à ses prises de positions, surtout quand on est allé à l'école. Parce que nous sommes aussi allés à l'école.  Nous sommes aussi ingénieurs. Mais, ça ne fait pas de nous les plus intelligents du monde.  Être ingénieur ne signifie pas qu’on est plus intelligent que tout le monde. On peut avoir tous les diplômes et puis raconter des choses qui sont complètement aberrantes comme le fait d'avoir construit la mosquée du Plateau. J’en ris parce que je pense que peut-être que les gens ont dû sortir ce qu'il (le président du PDCI, Tidjane Thiam) voulait dire de son contexte.  Je ne crois pas qu'il ait dit ça.  Parce que c'est l’Arabie saoudite qui a supervisé les travaux. C'est comme si quelqu'un disait qu’ à Dabakala le fonds koweïtien a donné de l'argent pour construire la mosquée et que c'est lui qui l’a bâtie.  C'est la même chose.  Non, c'est l'Etat de Côte d'Ivoire qui a reçu des ressources et qui, à partir de structures publiques, a conduit la maîtrise et a permis la réalisation de l'ouvrage. Donc je ne dirais même pas que la nouvelle sous-préfecture de Niéméné, c'est Kalil Konaté en tant que président de région qui l’a faite. Nous, nous assurons la mise en forme pour que l’infrastructure sorte de terre et profite aux populations. Mais l'argent est quitté où ? C'est 6,5 milliards de FCFA que nous dépensons depuis trois ans. C'est 94,4 millions de francs CFA qui sont investis pour la sous-préfecture. C’est le Président Alassane Ouattara qui nous permet d'avoir ces ressources-là pour construire ces ouvrages. Donc, c'est pourquoi, lorsque je vois sur les chantiers, lors de mes visites, l’inscription « Don du conseil régional", je rectifie cela en demandant qu’on écrive plutôt « Réalisé par le conseil régional » en mentionnant la date. On ne fait pas un don aux populations, c'est notre travail de le faire. Un don a une autre connotation. 

Réalisée par Lacina Ouattara, envoyé spécial dans le Hambol