OIA Cacao : Des producteurs dénoncent une manipulation des exportateurs

OIA Cacao : Des producteurs dénoncent une manipulation des exportateurs
La mise en place de l’OIA Cacao connait des difficultés

Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières travaille ardemment à organiser le secteur cacao afin d’en faire un pilier essentiel de l’agriculture ivoirienne, mais surtout, un maillon fort de l’économie nationale. A cet effet, l’Organisation interprofessionnelle agricole (OIA Cacao) en cours de constitution prévoit la création de trois collèges dont le collège des producteurs, celui des transformateurs, incluant les industriels locaux et étrangers, et le collège des commerçants qui regroupe à la fois les acheteurs (traitants et coopératives) et les exportateurs (nationaux et multinationales). Ce sont ces collèges qui, dorénavant, prendront toutes les décisions importantes pour les acteurs de la filière, une fois l’OIA Cacao installée et fonctionnelle.  

«  Aujourd’hui, il y a souvent, trop de gens qui se lèvent pour parler au nom des producteurs de café-cacao sans en être ou sans être représentatifs. La mise en place de l’OIA va nous permettre de régler ces problèmes et de nous adresser directement aux producteurs et à leurs représentants officiels », a indiqué un cadre du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

En attendant, des producteurs dénoncent, depuis quelque temps, certaines manœuvres des multinationales et des exportateurs visant à retarder la mise en place de l’organisation et de ses organes, en exigeant la création de deux autres collèges : un collège pour les nationaux et un autre pour les multinationales membres du Groupement professionnels des exportateurs de café-cacao (GEPEX). Ce qui, aux dires de Kouamé Koffi Anatole, planteur de cacao à Bouaflé, serait préjudiciable aux producteurs. «  Nous connaissons les manœuvres des entreprises du cacao qui font tout leur possible pour nous tenir loin des décisions importantes de la filière parce que nous ne sommes rien. Cette manœuvre de déstabilisation ne vise qu’un seul objectif : continuer de régner et régenter la filière. La mise en place de l’OIA Cacao, telle que prévue par le ministère, réduira l’influence des multinationales occidentales », a souligné Kouamé Koffi Anatole.

 Il est donc important et primordial que le gouvernement, par l’entremise du ministère de l’Agriculture, reste vigilant et inflexible sur la composition des collèges et leur nombre qui figure dans le décret de mise en œuvre de l’interprofession cacao, a-t-il fait savoir. « Nous ne voulons pas d’autres collèges qui va rendre les exportateurs plus dominants. Le gouvernement a prévu trois collèges depuis le début et il faut respecter cela. Aujourd’hui, nous les planteurs, n’avons aucune voix devant ces exportateurs et les acheteurs qui ne pensent qu’à leurs intérêts et profits », a ajouté Adama Konaté, planteur de cacao à Divo.

Sogona Sidibé