PDCI : La gestion de Thiam décriée par un membre du bureau politique
Malaise. Le PDCI, depuis quelques jours, traversent des tourments en interne. C’est en tout cas, le constat que fait Guy Tressia, membre du bureau politique du parti doyen. Pour ne pas se faire complice du grand malaise que traverse le parti doyen, il a décidé de s’adresser via une lettre ouverte à Tidjane Thiam, le nouveau président du parti doyen. La situation qu’il dépeint est très alarmante. Elle montre à la lecture du courrier, le vrai visage du successeur d’Henri Konan Bédié. « On veut faire du PDCI non plus un parti démocratique mais un parti dictatorial. Il suffit d’avoir une pensée contraire à certaines personnes du parti qu’on vous accuse de traitrise, si on ne vous demande pas de démissionner du PDCI-RDA pour aller voir ailleurs », a écrit ce membre du bureau politique. En effet, selon lui, désormais c’est la pensée unique qui est érigée en mode de gestion de cette formation politique. « Il suffit qu’un cadre affiche ses ambitions pour le parti ou au sein du parti qu’il est voué aux gémonies », dénonce-t-il. Avant de conclure que le PDCI-RDA est comme un œuf, beau à l’extérieur et pourri de l’intérieur. Trop de palabres de leadership, des clans sont formés et c’est un secret de polichinelle. Plus grave, selon lui, tous les militants doivent se comporter comme des bénis oui-oui. Car, toute personne qui exprime ses ambitions est prise pour ennemie du parti ou du président. Une attitude qui met en veilleuse l’essence de la démocratie et repose sur la compétition saine et équitable, où chaque candidat a la chance de présenter ses idées et sa vision pour l’avenir, y compris dans sa propre formation politique. Des pratiques qui, selon Guy Tressia, sont aux antipodes de ce qui s’est toujours passé, avec Henri Konan Bédié. Qui, au dernier congrès du parti, était opposé au professeur Alphonse Djédjé et Konan Kouadio Bertin (KKB). En réalité, ce membre du bureau politique et d’autres militants du PDCI ne pouvaient s’attendre à mieux de la part de leur nouveau président. Ils devraient se souvenir de la manière dont leur président est arrivé à la tête de leur parti. Au décès d’Henri Konan Bédié, cinq cadres du PDCI s’étaient portés candidats pour prendre la place occupée pendant plus de vingt-huit ans par celui que les Ivoiriens surnommaient le Sphinx de Daoukro. Trois d’entre eux se sont retirés de leur plein gré ou sur pression du parti : la direction ayant décidé, depuis le début de la campagne, de rechercher à tout prix le consensus.
C’était en réalité une manœuvre pour imposer Tidjane Thiam qui a fini par être le candidat unique. Bien qu’au départ, selon les textes du parti, il ne devrait pas être éligible. La candidature de Maurice Kakou Guikahué a été rejetée du fait du contrôle judiciaire dont il faisait l’objet. « Cette décision injuste, arbitraire et non fondée au regard des statuts du Pdci », avait-il dénoncé. Avant de conclure : « J‘estime, en définitive, que le Comité électoral du 8ème Congrès extraordinaire m’a sanctionné pour mon engagement et mon zèle à la cause du PDCI, là où les institutions de la République m’ont qualifié, des responsables de mon parti m’ont disqualifié ». La suite, on la connait. Tidjane Thiam a été candidat unique.
Thiery Latt