Présidentielle 2025 : Convaincue de sa défaite, l’opposition crie déjà au loup

Présidentielle 2025 : Convaincue de sa défaite, l’opposition crie déjà au loup
Cette posture est une manière de justifier une éventuelle défaite

Dans sa parution d’hier, notre confrère Le Nouveau Réveil titrait en Une : « Que fait le pouvoir RHDP pour la transparence de la présidentielle de 2025 ? » Un titre qui, à première vue, laisse transparaître une manipulation manifeste. En effet, l’organisation des élections en Côte d’Ivoire n’est pas du ressort du RHDP, mais bien de la Commission électorale indépendante (CEI), une institution indépendante créée pour garantir la neutralité, l’équité et la transparence dans le processus électoral. La CEI regroupe des représentants des partis politiques, de la société civile, ainsi que des institutions étatiques, et son rôle est de s’assurer que chaque étape des élections, de la constitution de la liste électorale à la proclamation des résultats, se déroule dans le respect des normes démocratiques.

Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Alassane Ouattara, les processus électoraux en Côte d’Ivoire ont été marqués par une volonté manifeste d’inclure toutes les sensibilités politiques. Cette transparence s’est traduite par des avancées concrètes, notamment une réforme de la CEI visant à équilibrer sa composition et à renforcer la représentation de l’opposition. Grâce à ces réformes, l’opposition a pu accéder à des postes clés dans les institutions électives, notamment à l’Assemblée nationale, où elle occupe des sièges significatifs, témoignant de la crédibilité des scrutins.

Un autre indicateur de la transparence des élections en Côte d’Ivoire réside dans les résultats des scrutins locaux et régionaux. Si les élections étaient manipulées en faveur du parti au pouvoir, il serait inconcevable que des cadres influents du RHDP, tels qu’Ahoussou Jeannot, ancien président du Sénat et du conseil régional du Bélier, ou Ahoutou Emmanuel, ministre et directeur de cabinet du vice-président, aient subi des défaites dans leurs circonscriptions respectives. Ces échecs, bien qu’ils soient des revers pour le RHDP, sont la preuve d’une compétition électorale ouverte où la voix des électeurs est respectée, quelle que soit leur affiliation politique.

En Côte d’Ivoire, chaque candidat à une élection présidentielle a le droit de désigner des représentants dans tous les bureaux de vote du pays. Ces représentants jouent un rôle clé dans le contrôle des opérations électorales, notamment en veillant à ce que les votes soient comptabilisés de manière correcte et transparente. Cette disposition garantit une surveillance mutuelle entre les partis et limite les risques de fraude. Rien n’indique que la présidentielle de 2025 dérogera à cette règle. De plus, l’opération récente de révision de la liste électorale, une étape cruciale dans tout processus électoral, s’est déroulée en toute transparence. Les partis politiques, les organisations de la société civile et les citoyens ont pu y participer activement, sans qu’aucune irrégularité majeure ne soit signalée. Cette étape confirme que les préparatifs se déroulent dans un cadre apaisé et inclusif. Malgré ces garanties, certains acteurs politiques semblent anticiper une défaite et choisissent de remettre en cause un processus qui n’a encore révélé aucune faille. Lorsque le Nouveau Réveil interroge la transparence de la présidentielle de 2025 en ciblant directement le RHDP, cela pourrait révéler une stratégie politique visant à semer le doute dans l'esprit des électeurs. Ce qu’elle recherche, c’est d’organiser une élection à ses propres conditions, en espérant ainsi influencer le cadre légal ou les règles du jeu pour obtenir un avantage. Crier au loup à ce stade du processus électoral, alors que tout se déroule dans la légalité et la transparence, ne relève pas d’une inquiétude légitime, mais plutôt d’une tentative de préparer le terrain à des contestations futures. Cette posture pourrait être perçue comme une manière de justifier une éventuelle défaite ou de mobiliser une base électorale autour d’un discours alarmiste.

Rahoul Sainfort