Présidentielle 2025 : Les assurances du Président Ouattara aux Ivoiriens et à la communauté internationale

C’est un fait : les élections sont bien souvent sources d’inquiétudes pour les populations africaines. Car elles cristallisent tensions et frictions. La Côte d’Ivoire, malheureusement, n’échappe pas à cette réalité. Le pays, que l’on croyait sorti du cycle infernal des violences électorales après la présidentielle apaisée de 2015, a replongé dans ses travers en 2020. À l’époque, l’opposition, arguant d’un troisième mandat jugé illégal du chef de l’État, avait lancé une désobéissance dite « civile ». Une campagne qui, au final, s’est traduite par des violences meurtrières et des dégâts matériels importants. Le bilan officiel fait état de 85 morts et 484 blessés. Le sang venait de couler à nouveau, comme en 2010, lorsque le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara avait plongé le pays dans une crise postélectorale meurtrière. Les Ivoiriens étaient ressortis profondément traumatisés de cette expérience, encore présente dans les esprits.

 À l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, les tensions refont surface. Plusieurs figures majeures de l’opposition, notamment Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, se retrouvent forclos de la course en raison de décisions judiciaires. Une situation qu’ils contestent ouvertement. Le président du PPA-CI a promis de donner dans les prochains jours des mots d’ordre à ses partisans. Lors de son dernier meeting, il a déclaré sa détermination à se battre pour réintégrer la liste électorale, condition sine qua non pour se présenter. « S’ils veulent qu’on se batte, nous allons nous battre », a-t-il lancé, annonçant ainsi les couleurs et laissant craindre de nouvelles crispations.

Face à ce climat potentiellement explosif, le chef de l’État, en tant que garant de l’ordre républicain, affirme ne pas vouloir que ses compatriotes revivent les douleurs du passé. Dans son message à la Nation à l’occasion du Nouvel An, le Président Alassane Ouattara s’est engagé à organiser une élection présidentielle « apaisée, transparente et démocratique » en 2025. Dimanche dernier, lors du meeting de clôture du 2ᵉ congrès ordinaire du RHDP au stade d’Ebimpé, il a réaffirmé cette promesse devant des milliers de militants :« Le 25 octobre 2025, lors de l’élection présidentielle, nous irons défendre notre bilan et nos idéaux dans les urnes. Je voudrais à nouveau vous rassurer et vous dire que ces élections seront apaisées, démocratiques et transparentes. Tout se passera bien, dans la paix et dans le calme. La sécurité des populations sera assurée. Faites-moi confiance ! »

Ces propos résonnent comme un engagement solennel à garantir des élections sans violence, mais aussi comme un message clair adressé à tous ceux qui nourriraient des intentions de troubles.

Rahoul Sainfort