Tonkpi : Des fourneaux améliorés pour soulager les femmes rurales

Tonkpi : Des fourneaux améliorés pour soulager les femmes rurales
Les femmes et les autorités Apres la cérémonie de remise

Un souffle nouveau pour des centaines de ménages vulnérables dans le Tonkpi. Le mardi 22 juillet 2025, dans la salle de réunion du conseil régional à Man, le Centre ivoirien de recherche économique et social (CIRES) a lancé officiellement la distribution de fourneaux améliorés à des femmes rurales. Une initiative qui vise à alléger la pénibilité de leurs tâches domestiques, souvent épuisantes et invisibles. Ce projet, soutenu par le Centre de recherche pour le développement international (CRDI) du Canada à travers le programme Scaling Care Innovations in Africa, s’inscrit dans la dynamique « TIKA », du nom du fourneau amélioré introduit dans plusieurs régions du pays.

 Après le Tchologo et le N’Zi, c’est désormais le Tonkpi – plus précisément les sous-préfectures de Ziogouiné, Yapleu et Goulaleu – qui bénéficie de cette action. Pour la phase pilote, 500 femmes sont ciblées. Le fourneau TIKA n’a rien d’anodin. Il consomme jusqu’à 60 % de bois en moins, réduit l’exposition aux fumées toxiques et fait gagner environ deux précieuses heures par jour aux femmes. Un changement de taille, selon N’guessa Coffie José, directeur adjoint chargé de l’administration au CIRES. « Deux heures par jour, c’est énorme. Ce temps peut désormais être consacré à des activités génératrices de revenus, à l’éducation des enfants ou tout simplement à se reposer », a-t-il expliqué. La cérémonie a été marquée par une remise symbolique de foyers à quelques bénéficiaires, en présence des autorités locales. La secrétaire générale 2 de la préfecture de Man, Bley Rolande, a salué un projet porteur de transformation sociale. « Ce projet est pour vous, mais il est surtout avec vous. Votre implication est la clé de son succès. En tant qu’autorité, je m’engage à le soutenir pour l’épanouissement des femmes de notre région », a-t-elle assuré. Du côté des bénéficiaires, les visages parlaient plus que les mots. Mais certaines ont tenu à s’exprimer, comme Loué Solange et Goty Salomé, deux mères de famille visiblement soulagées. « Avant, on utilisait les fagots, ça prenait du temps, c’était fatigant. Aujourd’hui, avec ce fourneau, on gagne en temps et on respire mieux. Moi, je compte profiter de ça pour lancer un petit commerce », a confié Mme Goly, un large sourire aux lèvres. Au-delà de la cuisine, c’est toute une chaîne de changements qui s’enclenche : amélioration des conditions de vie, réduction de la déforestation, allègement de la charge mentale des femmes, et contribution à la lutte contre les inégalités de genre. Le fourneau TIKA, c’est bien plus qu’un outil. C’est un levier d’autonomisation silencieux, mais puissant.

 

Junior Oulai (Correspondant)