Banque Africaine de Développement : Voici les « quatre points cardinaux » de Sidi Ould Tah

Banque Africaine de Développement : Voici les « quatre points cardinaux » de Sidi Ould Tah
Légende : Le nouveau président de la Banque africaine de Développement, Sidi Ould Tah s’est engagé à remplir ses missions avec loyauté, discrétion et conscience

« L’Afrique nous regarde, la jeunesse nous attend, le temps est à l’action. » En prononçant cette phrase, le 1er septembre 2025, juste après sa prestation de serment, le 9ème président de la Banque Africaine de Développement, Sidi Ould Tah, ouvre une nouvelle page de l'histoire de l’institution financière. Il s’est dit conscient des multiples défis auxquels est confronté le continent. Notamment les incertitudes liées aux bouleversements géopolitiques, la réduction de l'aide au développement, le poids pesant de la dette sur les pays membres de la banque et le grand retard sur les Objectifs du Développement Durable.

Face à ceux-ci, le nouveau président du Groupe de la BAD a présenté une vision stratégique articulée autour de quatre axes majeurs, qu’il appelle les « Quatre points cardinaux », en complément des High 5. A savoir, renforcer l’accès au financement et optimiser la mobilisation des ressources africaines ; moderniser les systèmes financiers et développer les compétences ; exploiter le dividende démographique pour stimuler la croissance économique ; et développer les infrastructures résilientes face aux défis climatiques et valoriser les matières premières.

Sidi Ould Tah a réaffirmé que la banque demeurera un guide pour le continent qui reste confronté à de nombreux défis en matière de démographie, de technologie et de changement climatique. « L'Afrique doit regarder vers le nord, le sud, l'est et l'ouest, non pas pour imiter, mais pour puiser la sagesse et la force dans toutes les directions, tout en définissant sa propre voie. À l'instar d'un navigateur guidé par sa boussole, la Banque devrait aider l'Afrique à naviguer vers une autonomie accrue, une ambition accrue et une plus grande capacité d'action », a-t-il suggéré. Et d’ajouter : « la Banque africaine de développement ne doit pas chercher à être tout pour tout le monde. Elle doit se concentrer sur les domaines où elle peut avoir le plus d'impact, toujours dans un esprit de partenariat. » 

Pour les cent premiers jours de son mandat, Sidi Ould Tah accordera une attention particulière à l’écoute et la concertation, à la mise en place d’un programme de réformes accéléré, à l'approfondissement des partenariats et à l'accélération des solutions concrètes. Avant d’être élu, le 29 mai dernier, avec plus de 76 % des voix des actionnaires, M. Tah était président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), où il a supervisé une transformation institutionnelle historique. Sous sa présidence, les actifs de la BADEA sont passés de quatre milliards à près de sept milliards de dollars, les approbations annuelles ont été multipliées par douze et les décaissements par fois ; l'institution a obtenu la notation de crédit AA+/AAA. Il a également occupé les fonctions de ministre de l'Économie et des Finances de Mauritanie entre 2008 et 2015, et de gouverneur de la Mauritanie au sein des conseils d'administration de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale et de la Banque islamique de développement, entre autres.

 

Sogona Sidibé