Commanditaire présumé des actes de violence de Yopougon : Lida Kouassi Moïse, l’homme des sales besognes

Commanditaire présumé des actes de violence de Yopougon : Lida Kouassi Moïse, l’homme des sales besognes
L’ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo a été mis sous mandat de dépôt 

Encore lui. Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, est une nouvelle fois cité dans une affaire trouble. Cette fois, il est soupçonné d’être l’un des commanditaires des violences survenues à Yopougon dans la nuit du 1er au 2 août 2025. Selon un communiqué du procureur, ces actes incluent l’incendie d’un bus de la SOTRA, la dégradation d’un véhicule de la police nationale et le passage à tabac de ses occupants. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que l’objectif était de semer la terreur et d’intimider la population, dans la foulée de l’annonce de la candidature du Président de la République Alassane Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre 2025.

Le plan aurait consisté à incendier des bus, des stations-service, le siège de la Commission électorale locale (CEL) de Yopougon Niangon, ainsi que les locaux de la mairie annexe de Yopougon Niangon à gauche. Une véritable stratégie de guérilla, visant probablement à faire pression sur les institutions judiciaires pour rendre Laurent Gbagbo électeur et éligible. Lida Kouassi n’en est pas à son premier fait d’armes. Pour de nombreux observateurs de la scène politique, il incarne l’homme des basses besognes. Son nom revient régulièrement dans les affaires liées à des discours xénophobes et tribalistes. Exemple marquant : lors de la campagne législative de 2021, il avait déclaré à Lakota - fief des Dida -  : « Les Dida n’ont pas besoin de Kouyaté Abdoulaye, parce qu’ils ont de nombreux cadres. Ici, c’est Lakota. Un Kouyaté n’a pas de pédigrée ici. Pour que les Dida soient représentés à l’Assemblée nationale, ils n’ont pas besoin de Kouyaté Abdoulaye. »

Lida Kouassi est également souvent cité dans des tentatives de déstabilisation du pays. Le 7 juin 2012, il avait été arrêté à Lomé (Togo) avant d’être extradé vers la Côte d’Ivoire. L’acte d’accusation précisait que, courant février 2012, la Direction de la surveillance du territoire (DST) avait reçu des informations sur un projet de déstabilisation du régime du Président Alassane Ouattara. Ce projet aurait été porté par des officiers en exil au Ghana, réunis au sein d’une plateforme militaire, avec l’implication de civils et de proches de l’ex-président Laurent Gbagbo. Lida Kouassi Moïse et trois co-accusés militaires avaient été condamnés à 15 ans de prison ferme pour « complot contre l’autorité de l’État ». La cour avait déclaré Gnatoa Katé Paulin, Zadi Gbaka Samuel, Lida Kouassi Moïse, Brou Serge Pacôme Durand alias Stone coupables d’avoir, à Abidjan en 2012, formé un complot visant à détruire ou changer le régime constitutionnel, suivi d’un acte ou amorcé par une tentative d’exécution.

Les faits évoqués témoignent d’une certaine constance : Lida Kouassi semble bel et bien habitué aux manœuvres subversives.

Thiery Latt