Faillite de Crédit Suisse : Les Suisses toujours très remontés contre Tidjane Thiam

Les Suisses continuent de garder une très mauvaise image de Tidjane Thiam, actuel président du PDCI. Ils le prennent pour responsable de la faillite de la deuxième banque de leur pays. Selon un reportage la Radio Télévision Suisse (RTS), le verdict est sans appel pour eux. « En Suisse, il (Tidjane Thiam ndlr) aurait toutes les peines du monde à se faire élire tant son nom est entaché à la crise de Crédit Suisse, crise dont on parle encore », résume un confrère de ladite radio. Conseiller national Vert et ancien député, Raphaël Mahaim est très remonté contre l’ancien président du Crédit Suisse. Interrogé par notre confrère, il ne cache pas sa colère. « Se prévaloir d’une image de banquier suisse à succès pour sa carrière politique en Côte d’Ivoire, cela me parait un peu déloyal, voir un peu trompeur. En Suisse l’image que j’en garde, n’est pas une image positive. Il a beaucoup cherché à nier sa responsabilité dans la chute de Crédit Suisse en dépit des faits qui ont été présenté. De là à dire qu’il serait un mauvais président de la Côte d’Ivoire, il y a un pas que je ne peux pas franchir. Mais, je vois cela d’un œil critique », confie-t-il. Pourtant en Côte d’Ivoire, devant ses partisans, il se présente comme un poche de moralité venue redresser les torts auraient vécu par les Ivoiriens sous le régime Ouattara. Ses partisans vont jusqu’à le comparer à Alassane Ouattara par son brillant parcours international. « Il aurait refusé le poste de directeur général du Fonds monétaire ivoirien», selon l’un d’entre eux. Délibérément, ils n’évoquent pas l’épisode du Crédit Suisse. Justement, de la faillite du Crédit Suisse, parlons-en. Le 19 mars 2023, la deuxième banque helvétique, en faillite, était rachetée pour une bouchée de pain par sa rivale, UBS. Selon le Courrier International, pas moins de 32 milliards de francs suisses (33 milliards d’euros) : des bonus et dividendes avaient été versés sur dix ans par Crédit Suisse à ses gestionnaires de risques et à ses actionnaires, alors même que la banque perdait de l’argent. « Même les primes des dirigeants étaient payées à crédit », a révélé en 2024 la SonntagsZeitung. « Quel que soit l’état des finances de Credit Suisse, 1 557 banquiers ont touché chaque année 1 million de francs chacun. De même, le groupe n’a pas dérogé à sa politique de dividendes », écrit l’hebdomadaire zurichois. Et les autorités fédérales ont attendu le printemps dernier pour interdire à la banque de rémunérer ses actionnaires alors que les pertes s’accumulaient depuis des années. Pour financer ces mirobolants bonus, les dirigeants de Credit Suisse ont procédé à des montages financiers, explique la Tribune de Genève. La banque a ainsi largement mis à contribution ses filiales, en particulier la branche suisse, « restée jusqu’au bout le joyau de la couronne ». Sur la période 2016-2020, « ce sont 3,4 milliards de francs qui ont été pompés de la filiale suisse vers la holding qui versait les dividendes sous forme de prêts à court terme ».
Tidjane Thiam a occupé le poste de directeur général de Credit Suisse entre juillet 2015 et février 2020.
Thiery Latt