Gbagbo est vraiment fini !

À bientôt deux mois de l’élection présidentielle d’octobre prochain, Laurent Gbagbo tente, avec son parti politique, de raviver les tensions dans le climat socio-politique ivoirien. Une semaine après la marche co-organisée par le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire–Rassemblement démocratique africain à Yopougon, l’ancien chef de l’État s’est à nouveau adressé à ses partisans, samedi dernier, dans cette même commune.
Avant ce rendez-vous, les responsables du PPA-CI avaient promis à leurs militants un « message important et historique » de leur leader, espérant ainsi galvaniser les troupes et réussir une mobilisation d’envergure. Certes, les pro-Gbagbo ont répondu présents, entonnant comme à leur habitude des refrains aux relents xénophobes, mais la montagne a accouché d’une souris. Au lieu du message tant attendu, le public a eu droit à un monologue décousu de plusieurs minutes, dont la seule ligne directrice était un « Non » au supposé quatrième mandat du Président Alassane Ouattara. Durant toute son envolée, Laurent Gbagbo n’a cessé de marteler : « Il n’y aura pas de quatrième mandat », sans jamais expliquer comment il compte s’opposer à la volonté de la majorité des Ivoiriens et à une candidature autorisée par la Constitution. Va-t-il, rongé par la rancune, jeter une fois de plus ses fidèles dans la rue pour semer le chaos ?
Prudemment – ou malicieusement, c’est selon – il s’est abstenu d’en dire plus, se contentant de déclarations tonitruantes, un exercice dans lequel il excelle depuis toujours. Disons-le franchement : Gbagbo a fait du Gbagbo. Il a discouru pour amuser la galerie. Et au final, rien de concret ne ressort de son intervention. Juste des paroles creuses.
En vérité, Laurent Gbagbo est un homme du passé, dépassé par les enjeux de la Côte d’Ivoire moderne, bien différente de la République bananière qu’il a dirigée entre 2000 et 2010. Manifestement, l’ex-Président ne peut plus rien apporter à ce pays. Il ne peut incarner une nouvelle espérance pour la Côte d’Ivoire. Pour deux raisons majeures.
Primo : il a plongé le pays dans un chaos indescriptible, érigeant la violence et la prédation des deniers publics en mode de gouvernance. Son règne a exacerbé le tribalisme et la xénophobie, le tout enveloppé dans une dictature brutale où la liberté de marcher ou de s’exprimer était réprimée dans le sang. C’est sous son autorité que des jeunes désœuvrés, nourris à la sève de la haine et pompeusement appelés « jeunes patriotes », ont semé la terreur, s’arrogeant le droit de vie ou de mort sur ceux qu’ils considéraient comme des adversaires. Sous Gbagbo, la Côte d’Ivoire a touché le fond du désespoir et de la décrépitude.
Secundo : il n’a aucune vision pour l’avenir. Il ressasse sans cesse les querelles du passé, s’accroche à une rhétorique souverainiste éculée, teintée de populisme mal digéré. Ni le poids des années ni son séjour carcéral ne l’ont assagi et fait changer de posture. Toujours les mêmes diatribes contre Alassane Ouattara, comme s’il se prenait encore pour un « combattant » alors qu’il n’a rien à proposer, si ce n’est la bagarre et la chienlit. Aucune idée concrète pour améliorer le quotidien des Ivoiriens, faciliter l’accès aux soins, promouvoir l’emploi des jeunes et des femmes. Rien. Juste des mots. Des mots pour endormir les consciences. Des boutades pour faire rire l’assistance, comme dans un spectacle d’humour. Et puis, c’est tout.
À l’analyse, Laurent Gbagbo n’a pas compris que la Côte d’Ivoire a changé. Elle s’est métamorphosée qualitativement sous le leadership éclairé du Président Alassane Ouattara. Routes, ponts, autoroutes, centres de santé : les infrastructures majeures sont devenues des symboles de fierté nationale et ont un impact réel sur la vie des citoyens. L’économie dynamique a repositionné le pays parmi les locomotives de la sous région, aux côtés du Nigeria. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’une des économies les plus performantes d’Afrique. À cela s’ajoute le retour précieux de la paix et de la stabilité, que les Ivoiriens chérissent profondément. Ce que Gbagbo a d’ailleurs reconnu à demi-mot, en admettant que « des choses ont été faites » par son successeur.
De toute évidence, le chef du clan des " bagarreurs " se trompe d’époque et de pays. Le temps des agitations est révolu. Place au développement responsable, à la confrontation d’idées constructives. Les Ivoiriens ne veulent plus de troubles. Ce qu’ils souhaitent, c’est la continuité de cette tranquillité dans la sécurité. Et pour eux, celui qui incarne ce bonheur retrouvé, c’est Alassane Ouattara. Dans leur esprit, les choses sont claires : « on ne change pas une équipe qui gagne ». Même si Laurent Gbagbo refuse de l’admettre, c’est cela la vérité.
Charles Sanga