Interview - Mélanie Doffou (Cheffe de service Détection et Formation à l’OISSU) : « Nous avons beaucoup appris des FEASSSA Games »

Du 12 au 23 août 2025, l’OISSU (Office ivoirien des sports scolaires et universitaires) a engagé des élèves aux FEASSSA Games, au Kenya. Cheffe de service Détection et Formation à l’OISSU, Mélanie Doffou, qui a conduit la délégation ivoirienne, dresse le bilan de cette première participation et évoque l'avenir.
Le Patriote : La Côte d'Ivoire a participé à la 23e édition des Jeux scolaires. En tant que cheffe de délégation, pouvez-vous nous en dire plus sur la nature de ces Jeux ?
Mélanie Doffou : Du 12 au 23 août 2025, nous étions à Kakamega, la 8e ville du Kenya, pour les Jeux scolaires appelés FEASSSA Games. Il s'agit des compétitions sportives de la Fédération des associations sportives des écoles secondaires de l’Afrique de l’Est. La Côte d’Ivoire y a été spécialement invitée.
LP : Combien d'athlètes accompagnaient la délégation et dans quelles disciplines les Ivoiriens étaient-ils engagés ?
MD : Nous avons présenté des équipes de handball et d'athlétisme. Initialement, 14 athlètes étaient prévus pour le handball, mais l'un d'eux n'a malheureusement pas pu faire le déplacement pour des raisons d'études. Nous y sommes donc allés avec 13 joueurs en handball et 5 athlètes. Trois ont participé au 100 m. Une jeune fille a concouru au 100 m et au 200 m. Parmi les garçons, deux ont disputé le 200 m, et un autre le 400 m. Cet athlète du 400 m a également participé au saut en hauteur.
LP : Comment s'est faite la sélection ?
MD : La sélection s'est faite à l’issue des compétitions organisées par l’OISSU en fin d’année scolaire. Ces jeunes ont ensuite été détectés et formés en vue de participer à ces Jeux.
LP : Les athlètes étaient-ils tous issus d’Abidjan ?
MD : Non ! Nous avions des élèves venant de l'intérieur du pays. Un athlète est même originaire de Nassian, dans le Nord-Est de la Côte d’Ivoire. Le processus de détection s'est déroulé en toute transparence.
LP : Pour cette première participation de la Côte d’Ivoire, quels enseignements tirez-vous ?
MD : Nous tirons un immense enseignement de notre première participation. Sur le plan sportif, les résultats n’ont pas été à la hauteur de nos attentes, mais l'expérience a été extrêmement formatrice, tant pour l'encadrement que pour les jeunes. Je tiens à remercier le Directeur général de l’OISSU, Adama Doumbia, qui s'est énormément impliqué pour garantir la présence de la Côte d'Ivoire à cet événement. Il est important de souligner que, bien qu'il s'agisse de la 22e édition de ces Jeux, c'était la toute première participation de l’OISSU, et ce, grâce à l'engagement du DG. Il a veillé à ce que les participants soient exclusivement des élèves, et cela a été respecté.
Les jeunes ont ainsi pu vivre une expérience d'apprentissage complète. Nos jeunes se sont mesurés à des athlètes expérimentés. Au-delà de l'aspect purement sportif, ils ont acquis des valeurs essentielles comme la cohabitation et l'esprit d'équipe, ainsi que des connaissances spécifiques aux joutes scolaires internationales.
LP : Qui a fait la détection ?
MD : Elle a été menée par des spécialistes issus de structures de formation reconnues. L'entraîneur d'athlétisme est un professeur de l’INJS, et l'encadreur de handball est un professeur d’EPS de Djékanou. Ce sont de véritables spécialistes qui assurent le suivi de ces jeunes afin de les aider à acquérir le niveau requis pour la compétition.
LP : Êtes-vous convaincue que les enfants ont appris quelque chose en participant à ces Jeux ?
MD : Absolument, oui. Nos résultats sportifs ont évolué positivement tout au long de la compétition. Cette progression constante témoigne de la capacité d'apprentissage des enfants.
Toutefois, les deux derniers scores ont été en baisse. Cela s'explique par des blessures : deux de nos athlètes, dont les trois meilleurs de l'équipe, ont été touchés, ce qui a impacté la progression. Par mesure de précaution, les médecins ont demandé qu'ils ne terminent pas les Jeux. Nous avons donc terminé la compétition avec l'équipe réserve.
Je tiens à souligner que nos jeunes se sont bien battus, mais il est clair que le manque d'expérience ne leur a pas permis d'atteindre les phases finales. Cette première expérience nous sera très utile pour les prochaines éditions. De plus, le mot d'encouragement du DG Adama Doumbia a eu un effet très positif sur leur état d'esprit. La preuve : le score de la défaite lors du match qui a suivi son message a été vraiment minime.
LP : En tant que responsable de la formation, quelle est votre appréciation ?
MD : En tant que responsable de la détection, de la formation et des stages, je félicite et encourage le Directeur général. La formation est la clé de l'excellence, elle seule permet d'aller de victoire en victoire. Je réitère mes sincères remerciements au DG de l’OISSU, Adama Doumbia, pour son engagement à redonner ses lettres de noblesse à cette structure. Bien qu'il ne soit en poste que depuis quelques mois, son impact est déjà visible.
Zana Coulibaly