Meeting de Laurent Gbagbo à Yopougon : Rien de nouveau sous le soleil !

Meeting de Laurent Gbagbo à Yopougon : Rien de nouveau sous le soleil !
Un meeting qui s'apparente à un coup d'épée dans l'eau

Le 16 août 2025, Laurent Gbagbo a animé un meeting à l'espace Ficgayo à Yopougon. Annoncé par ses partisans comme l'occasion d'un « important message à la Côte d'Ivoire », ce meeting a été qualifié de simple coup d'épée dans l'eau par tous les observateurs du marigot politique ivoirien. Rien de nouveau sous le soleil. À moins de deux mois de la présidentielles 2025, Laurent Gbagbo pensait marquer son retour en première ligne dans les rangs de l'opposition ivoirienne qui, en réalité, n'a rien de concret à proposer de meilleur qu'Alassane Ouattara et son parti le RHDP aux Ivoiriens.

Mais, ce meeting s'est présenté comme une tribune à laquelle Laurent Gbagbo voulait, surtout, montrer à son allié du Front commun, le PDCI-RDA, que c'est lui le chef de file de l'opposition ivoirienne. A ce meeting de Yopougon présenté, au dire des organisateurs, comme l’apothéose de son fameux “côcôcô”, Laurent Gbagbo dit dénoncer « la candidature pour un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara » ! Fidèle à son style, il a mêlé humour et contradictions dans son adresse.

Il a surtout abordé plusieurs points au nombre desquels sa propension au patriotisme creux. Car, pour les observateurs de la vie politique ivoirienne, le discours de Laurent Gbagbo est teinté d'une arrière-pensée autre que la défense de la souveraineté ivoirienne. Quand il dit: « La Côte d’Ivoire doit appartenir à tous ses enfants. Nous devons tourner la page des rancunes et bâtir une nation forte, indépendante et démocratique », Gbagbo, insidieusement, embouche encore la trompette de sa rengaine anti étranger. Pour lui, la Côte d'Ivoire est aujourd'hui aux mains des étrangers. Et ses partisans ne s'en cachent pas en traitant le magistrat suprême d'être national d'un pays voisin.

Loin de s'arrêter à cela, Laurent Gbagbo pousse le bouchon loin en rapportant que le chef de l'Etat ivoirien « prend des ordres à l'Elysée », présidence de la République française, avant d’annoncer sa candidature à ses partisans et à la Côte d'Ivoire.

Au-delà de ça, Laurent Gbagbo invite ses partisans à rester debout devant ce qu’il qualifie de « dérives du pouvoir actuel ». Et pour riposter contre cela, il les charge d’aller « dire à Alassane Ouattara que je n'accepterai pas un 4ème mandat ».

A peine a-t-il fait cette déclaration que des voix s'élèvent pour rétorquer au président du PPA-CI les incongruités de son message! « Ouattara est son voisin à Cocody. Il le laisse là-bas et c'est à  nous qui résidons à Yopougon de lui porter ce message? » ironise FK, venu de Niangon, un sous-quartier de Yopougon.

« S'il a le contact de Ouattara, pourquoi ne l'appelle-t-il pas pour lui dire ça ? Aujourd'hui, de quels moyens Gbagbo dispose-t-il pour empêcher Ouattara (d’être candidat). Laurent Gbagbo n'a vraiment rien à dire », tranche Alex S.

Une fois encore, Laurent Gbagbo a réuni ses partisans dont le groupe a été gonflé à bloc par des militants du PDCI et du FPI. Rien que pour les envoyer encore balader et dire, certainement à certains leaders de l'opposition tels qu'Affi N'guessan, Tidjane Thiam qu'il est le chef de fil de l'opposition. Même s'il n'a rien à proposer aux Ivoiriens pour bonifier leur vie.

 

Jean Antoine Doudou