Mobilité urbaine d’Abidjan : Le BRT va transformer le transport public
La ligne Bus rapid transit (BRT) sur le corridor Ouest-Est est l'une des activités phares du Projet de mobilité urbaine d'Abidjan (PMUA). Le mardi 26 novembre dernier au Plateau, la tribune "Tout Savoir sur " du Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG) a reçu Aristide Gahié, directeur de la planification et des études de l’Autorité de la Mobilité urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA). L’expert a présenté le Projet de mobilité urbaine d’Abidjan (PMUA), une initiative ambitieuse visant à transformer le transport public dans la capitale économique ivoirienne. Le PMUA, dont la mise en service est prévue pour 2027, introduira le BRT moderne et efficient, avec un réseau de 20 kilomètres reliant la commune de Yopougon à celle de Bingerville. Ce système comptera 21 stations et permettra aux usagers de voyager avec un seul ticket. L’objectif, selon Aristide Gahié, est de réduire les coûts et le temps de déplacement tout en améliorant les conditions de vie des populations. Le projet inclut également des mesures pour promouvoir les mobilités douces, notamment les déplacements à pied, l’utilisation de véhicules électriques et la construction de 150 kilomètres de pistes cyclables. Ces initiatives visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à renforcer la lutte contre les effets du changement climatique. D’ici 2030, le trafic du BRT sera d’environ 485 100 voyageurs par jour, un chiffre qui souligne l’importance stratégique de ce projet pour décongestionner la ville. En parallèle, la ligne de métro Nord-Sud d’Abidjan, prévue pour fonctionner en 2028, viendra compléter ce dispositif. Un projet aux impacts multiples. « Le BRT est un projet pour améliorer le quotidien des populations. Il va créer 1000 emplois directs», a fait savoir Aristide Gahié. Le PMUA apportera des bénéfices significatifs à différents niveaux : renforcement de la Société des transports abidjanais (Sotra) et restructuration du réseau d’autobus des bateaux bus, des gbaka ; professionnalisation du secteur artisanal du transport ; développement du capital humain grâce à des formations et une amélioration des systèmes de protection sociale des chauffeurs et rabatteurs (gnambro). Le projet, d’un coût total de 540 millions de dollars US, est cofinancé par la Banque mondiale (300 millions USD), l’Agence française de développement (100 millions USD) et le secteur privé (130 millions USD). Aristide Gahié a souligné que ce financement s’inscrit dans une vision globale visant à repenser le système de transport public en Côte d’Ivoire. En effet, selon l'invité, le transport constitue la troisième dépense la plus élevée dans le budget des ménages d’Abidjan, après l’alimentation et le logement. Les pertes économiques dues aux embouteillages représentent environ 5 % du PIB. «Avec la mise en service du BRT en 2027 et du métro en 2028, Abidjan se positionne comme un modèle de modernité et d’innovation en Afrique», a conclu l'émissaire d'Amadou Koné, ministre des transports.
Malaoua Bertin