Retour en Côte d’Ivoire de Djidji Ayokwé et plusieurs biens culturels : Le Musée des civilisations d’Abidjan fait peau neuve

Retour en Côte d’Ivoire de Djidji Ayokwé et plusieurs biens culturels : Le Musée des civilisations d’Abidjan fait peau neuve
La ministre de la Culture, Françoise Remarck et Sem Jean-Christophe Belliard étaient entourés de toutes les parties prenantes au projet

La Côte d’Ivoire s'active ! En vue du retour, en terre ivoirienne, de biens culturels détenus ou exposés dans des musées à travers le monde avec, au premier chef, le tambour sacré Djidji Ayokwé de la phratrie Bidjan du peuple Atchan, le pays prend toutes les dispositions idoines.

Dans cette optique et en cohérence avec le projet de coopération muséale qui lie la Côte d’Ivoire et la France, des travaux de réhabilitation du Musée des civilisations d’Abidjan-Plateau qui ont cours, depuis près d'un an, ont été officiellement lancés hier  par la ministre de la Culture et de la Francophonie, Mme Françoise Remarck et l'ambassadeur de France près la Côte d’Ivoire, Sem Jean-Christophe Belliard.

Les deux personnalités, pour symboliser ce lancement officiel des travaux de rénovation du Musée des civilisations d’Abidjan ont, respectivement, donné les premiers coups de pioche et de pelle au sein de la salle des expositions de l’édifice.

Au-delà du retour de Djidji Ayokwé et des autres biens culturels, cette opération entre dans le cadre global du lancement officiel des travaux de réhabilitation et de rénovation du plus important musée de la Côte d’Ivoire. Musée créé en 1942 sur les cendres de "la salle des fêtes municipales" de l'époque.

 

Fruit de la bonne coopération Côte d’Ivoire-France

Par-dessus tout, cette réhabilitation est également un aspect de la poursuite de la politique culturelle de la Côte d’Ivoire que campe, à l’envie, Françoise Remarck, par la réhabilitation et la construction d’infrastructures culturelles, surtout des musées, dans plusieurs régions du pays.

Pour la première responsable de la culture, il est important de célébrer l'excellence et la qualité des rapports de coopération entre la France et la Côte d’Ivoire. « Le retour du tambour sacré Djidji Ayokwé est un symbole matérialisé par l'accompagnement, notamment, financier assez important qui voit la réhabilitation et la rénovation du Musée des civilisations de Côte d'Ivoire. Cet accompagnement se fait aussi à travers un transfert de savoir-faire, puisque le retour, mais aussi la transformation et la réhabilitation du tambour sacré Djidji Ayokwé au Musée des civilisations de Côte d'Ivoire permettront d'avoir un nouveau musée aux normes internationales, numériques. Dans cette veine, beaucoup de transferts de technologies, de transferts de connaissances se font », a-t-elle rapporté.

Expliquant les enjeux de cette réhabilitation, la ministre n’a pas manqué de saluer le caractère  « extrêmement inclusif de ce qui est en train d'être réalisé qui, je pense, sera un modèle mondial. Puisque ce retour et la transformation du Musée des civilisations de Côte d'Ivoire se font aussi au profit des communautés qui accompagnent le projet, qui sont membres du Comité de pilotage, du Comité scientifique qui veillent à ce que ce retour se fasse dans les normes, dans les valeurs, dans ce que représente le tambour ».

Et c'est en cela qu’elle se réjouit du fruit « d'une très belle coopération que je voudrais ici saluer. Je profite de l'occasion pour remercier l'ambassade de France, toutes les équipes impliquées qui, aujourd'hui, nous accompagnent au-delà de la réhabilitation, la scénographie, sur la stratégie muséale ».

 

Un coût global de 2,200 milliards de francs CFA

L’ambassadeur Jean-Christophe Belliard, quant à lui, s’est félicité du fait que « les choses avancent vite et bien. L'objectif, c'est de terminer les travaux engagés au mois de février 2025. Et d'accueillir, le plus vite possible, le tambour Djidji Ayokwé, qui représente beaucoup pour les peuples de ce pays ».

Cette cérémonie de premiers coups de pioche et de pelle, à la réalité, est une manière, pour Françoise Remarck, de donner un coup d’accélérateur aux travaux qu’elle suit avec minutie afin que les Ivoiriennes et les Ivoiriens puissent visiter le nouveau musée qui, d'après la présentation faite, « magnifique, ultra moderne avec les techniques les plus modernes, les plus contemporaines avec des pièces exceptionnelles, bien présentées où l'honneur de la Côte d’Ivoire sera ainsi mis en avant ».

Evoquant à son tour l’engagement de la France, son pays, dans ce processus de retour de Djidji Ayokwé et des autres biens culturels, le diplomate s’est voulu sans ambages : « Singulièrement, pour la France, faire revenir le tambour sacré Djidji Ayekwé, est très important. C'est un moment de l'histoire qui correspondait à un moment particulier de notre histoire où les administrateurs coloniaux prenaient les pièces sans, parfois, se rendre compte de l'importance qu'elles pouvaient avoir pour les peuples locaux. Surtout le tambour, celui-là qui a une très grande importance pour les Ivoiriens. Et, au fond, cette question des restitutions est aujourd'hui une des priorités du président Emmanuel Macron ».

Il est bon de noter que beaucoup d’autres pays, notamment le Bénin, Madagascar, pour ne citer qu’eux sont concernés par la restitution de biens culturels ravis pendant la colonisation.

Le projet de réhabilitation du Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire est d’un coût global de 2,2 milliards de francs CFA avec un apport de 1,3 milliard de francs CFA de la France  et 900 millions FCfa de l'État ivoirien.

Les travaux portent sur la rénovation des bâtiments, l’aménagement d’espaces modernes et interactifs, l’introduction de technologies de pointe, la mise en récit de l’histoire de Djidji Ayokwé et l’organisation de colloques et autres rencontres internationales.

Jad