Santé et nutrition infantile : Seulement 34% des enfants de 0 à 5 mois sont nourris exclusivement au sein
Il y a encore du chemin à parcourir. En Côte d’Ivoire, tous les enfants de 0 à 5 mois ne sont pas exclusivement allaités au sein conformément aux directives de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Selon le rapport 2024 sur la situation de l’enfant dans le pays, seulement 34% des enfants de cet âge étaient exclusivement nourris au sein en 2021. Et, parmi les 14 districts du pays, seuls 2 ont des taux d’allaitement exclusif supérieurs à 50%, le taux national projeté. Il s’agit du Zanzan (61,70%) et de la Comoé (52,70%). Les districts de Sassandra-Marahoué (16,40%) et des Lacs (19,30% ) affichent les plus faibles taux. Quant aux enfants de 12 à 23 mois actuellement allaités, le niveau national affiche 58,60%. Les districts qui enregistrent les taux les plus élevés sont ceux du Denguélé (78,40%), du Zanzan (78,10%) et du Woroba (72,60%). Les districts d’Abidjan (39,30%), de Yamoussoukro (45,80%) et de la Comoé (48,80%) enregistrent les plus faibles taux. Enfin, les pourcentages d’enfants de 0 à 23 mois nourris au biberon sont faibles dans l’ensemble (9,50%), en dehors du district d’Abidjan où il est un peu plus marqué (21,50%). Des statistiques pas satisfaisantes, note le rapport qui a pris à son compte les données de l’Enquête démographique de santé (EDS-CI 2021).
Fait surprenant, les statistiques en matière d’allaitement exclusif sont plus satisfaisantes en milieu urbain qu’en milieu rural. Soit 35,60% contre 32,40%. Par contre, l’alimentation mixte lactée est plus pratiquée en milieu urbain.
En ce qui concerne la malnutrition, le taux national de prévalence de l’anémie modérée chez les enfants est de 38,90%. Jugé déjà plus ou moins élevé, ce taux est plus alarmant en milieu rural (44,80%) qu’en milieu urbain (32,20%). Pour ce qui est de l’anémie sévère, le taux national est fort heureusement moins alarmant (3,10%). « L’anémie qui est le dérivé de la malnutrition doit être combattue sous toutes ses formes, afin d’assurer une bonne croissance et un développement harmonieux de l’enfant », souligne le rapport.
D’une manière plus générale, au plan sanitaire, la couverture vaccinale chez les enfants de 12 à 23 mois est satisfaisante. En effet, parmi les personnes en charge d’enfants interviewées, 95,10% ont déclaré posséder un carnet de vaccination. Pour 77,70% d’enfants, le carnet de vaccination a été effectivement vu par l’agent enquêteur. Pour les enfants âgés de 24 à 35 mois, les données sont aussi satisfaisantes. 94,20% des personnes en charge d’enfants, interviewées, ont déclaré posséder un carnet de vaccination. Pour 68,90% enfants, le carnet de vaccination a été effectivement vu par l’agent enquêteur.
Cependant, le rapport note qu’en dépit de cette satisfaction globale de la couverture vaccinale nationale des enfants, il faut poursuivre et accentuer la sensibilisation des populations en général et en particulier les mères sur les avantages de la vaccination des enfants et la bonne conservation des carnets de vaccination. Car chez les enfants de 12 à 23 mois, 4,9% n’ont jamais eu de carnet de vaccination. Et pour 22,3%, le carnet n’a pas été vu par l’agent enquêteur. Chez les enfants de 24 à 35 mois, 5,8% n’ont jamais eu de carnet de vaccination. Et pour 31,1%, le carnet n’a pas été vu par l’agent enquêteur.
Une analyse descriptive du niveau d’instruction de la mère et la vaccination de l’enfant n’a laissé entrevoir de lien entre le niveau d’éducation de la mère et la vaccination de l’enfant. En effet, pour les enfants de 12 à 23 mois, les données sur la disposition d’un carnet de vaccination indiquent une situation meilleure en milieu urbain comme rural. Par contre, pour les enfants dont le carnet de vaccination a été vu, le taux en milieu urbain est relativement faible (75,40%) par rapport au milieu rural (80,20%). C’est pourquoi le rapport recommande que la sensibilisation des mères se poursuive partout, peu importe leur niveau d’instruction. Cela, indique le rapport, est important pour la bonne santé des enfants quand on sait que la vaccination réduit le risque de contraction de maladies en travaillant sur les défenses naturelles de l’organisme (le système immunitaire) pour établir une protection préventive contre les maladies.
Dao Maïmouna