Bilan 2024 du monde de la culture et des arts : Un secteur de plus en plus professionnel !
La culture ivoirienne est plus que debout ! C’est l’avis des acteurs et observateurs de ce secteur d’activités.
Pour les aficionados de la créativité et des œuvres de l’esprit, la Côte d’Ivoire, tout au long de l’année 2024, qui fera place à 2025 dans quelques jours, la culture ivoirienne est, de plus en plus, professionnelle de sorte qu’elle s’impose comme un vigoureux pilier du développement du pays et ses acteurs vivent désormais, de mieux en mieux, de leur art.
La Côte d’Ivoire sur le toit du monde !
L’un des domaines qui a permis, au crépuscule de l’an 2024, à la Côte d’Ivoire de glaner des lauriers et briller sur le toit du monde, c’est le secteur de la gastronomie. En effet, dans ce domaine, la Côte d’Ivoire vient de battre le "Record Guinness" de la cuisine.
C’est un marathon culinaire mondial de 119h 57mn, détenu par l’Irlandais Alan Fischer, que vient de battre l’Ivoirienne, la cheffe cuisinière Mélanie Zeinab Bancé, propriétaire du restaurant "l’Otre Rive" situé à la Riviera Palmeraie-Cocody à Abidjan.
En effet, pendant cinq jours, du 17 au 22 décembre dernier, à l’espace Agora de Koumassi, dans le Sud d’Abidjan, Zeinab Bancé qui comptabilise 17 années d’expérience dans le métier de la cuisine, a totalisé 131 h, non-stop, en confectionnant environ 16 000 plats représentant 293 menus des différentes régions de la Côte d’Ivoire. Des repas légers aux mets consistants, elle a produit tous ces repas qui ont été distribués au public présent et aux familles de couches défavorisées, surtout, en cette période de fêtes de fin d’année.
L’une des idées de la participation de la championne ivoirienne à ce concours, est de donner espoir à la jeunesse sur la possibilité de se réaliser en étant en Côte d’Ivoire avec des valeurs de persévérance et de foi en ce que l’on entreprend. Et cela répond aux nouveaux repères que le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, donne à la jeunesse ivoirienne avec son leitmotiv de "l’Ivoirien nouveau" qu’il appelle de tous ses vœux.
Zinab Bancé a réalisé un marathon de cuisine non-stop de 5 jours, réalisant un nouveau Rceord Guiness (Ph DR)
Avec ce sacre mondial, Zeinab vient consolider le palmarès mondial, combien reluisant, de la Côte d’Ivoire qui rafle désormais tout sur son passage. C’est le cas de la 33ème Coupe du monde de Dictée remportée, le 19 mai dernier, au Canada par l’élève Krecoum Loevan Niels Samuel.
Il en est de même du concours mondial de Slam remporté par la jeune Noferima Fofana à Paris en France le 11 mai 2024. Que dire de la Coupe du monde de disc-jockey remporté le 19 octobre dernier par Silver DJ !
Un pilier du développement national
C’est désormais perceptible ! La volonté politique du chef de l’Etat qui est de faire de la culture un solide pilier du développement intégral de la Côte d’Ivoire s’affirme avec l’embellie que connait ce secteur au plan national.
Ainsi, pour la vitalité culturelle de la Côte d’Ivoire, Mme Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie est à fond dans la structuration du secteur. Et cela porte ses fruits qui sont perceptibles et probants.
Dans cette optique, le 12 septembre 2024 marquera un jour important, en particulier, pour les arts vivants. En effet, une convention a été signée entre le Centre national des arts et de la culture (Cnac), le Palais de la Culture de Treichville, les deux entités sous tutelle du ministère de la Culture. Cette initiative est une avancée notable pour les acteurs.
Il s’agit de la mise à disposition, gratuitement, de la salle "Niangoran Porquet" de 3000 places du palais de la Culture, dédiée aux spectacles et formations.
Cela a l’avantage d’alléger les dépenses de location de salle aux artistes. Subséquemment, c’est un encouragement, non seulement, à la créativité, mais surtout, facilite l’accès du public aux produits culturels.
Cinéma : Les séries ivoiriennes cartonnent toujours
S’agissant du domaine du cinéma, particulièrement les séries ivoiriennes, ces dernières continuent leur ascension à travers l’Afrique et le monde. Ainsi, le jeudi 12 septembre 2024, Mme Françoise Remarck a assisté à "la grande première" de la série "Buzz". Ce jour-là, elle a rappelé son ambition de faire de la Côte d’Ivoire, « une terre de tournages ». Surtout que plusieurs salles de cinéma sont désormais fonctionnelles, elles pourront abriter la projection de ces séries et bien d’autres créations du septième art ivoirien.
Des séries à succès telles que «Les 3 lascars", "Djagassa", "Marabout chéri", "Obatanga" et "Eki" sont des productions qui ont réalisé les meilleures entrées en salle de cinéma en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest. Et elles caracolent en tête d’audiences sur le petit écran des chaines de télévisions.
C’est dans cette optique que s’inscrit le Sica (Salon international du contenu audiovisuel) qui était à sa 2ème édition du 5 au 7 novembre dernier à Abidjan.
Espace privilégié pour les professionnels de l’audiovisuel et du cinéma, le Sica visant à renforcer la coopération, stimuler les opportunités d’affaires dans le domaine a été un point de jonction de tout l’écosystème de l’audiovisuel et du cinéma africain et mondial.
Le résultat d’une vision éclairée !
La culture figure dans le pilier numéro 1 du Plan national de développement (Pnd 2021-2025) par la volonté du Président de la République, Alassane Ouattara car, pour lui, c’est un secteur à haute intensité de main d’œuvre. Un secteur pourvoyeur d’emplois décents et de retombées économiques pour le pays. Ce qui fait que le chef de l’État est totalement engagé pour la promotion de la culture qui concourt au rayonnement de la Côte d’Ivoire. C’est en cela que Françoise Remarck et ses équipes ne lésinent sur aucune niche pour pousser le secteur à se professionnaliser et permettre, aux acteurs, de vivre décemment du fruit de leurs créations.
Les résultats de cet engagement, à fond, c’est aussi la signature de la Convention entre la Côte d’Ivoire et l’Afd (Agence française de développement), dans le cadre du 3ème C2D d’un montant de plus de 11 milliards de FCfa qui prend en compte la Culture (une première pour la Côte d’Ivoire). C’est aussi la « récompense » d’un peu plus de deux ans d’une révolution dans la gestion de ce secteur qui peut être un réel « soft power » !
Et, pour offrir le mieux être aux artistes, la Côte d’Ivoire est désormais dans une autre dimension. Cela se traduit par la bonne tenue du secteur du droit d’auteur.
Il est clair, le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) depuis l’avènement d’Alassane Ouattara à la magistrature suprême est bien tenu. L’on n’entend plus les appels au secours et à l’aide des artistes dans la détresse.
La preuve de cette bonne santé financière de l’institution, c’est la dernière répartition trimestrielle de 2024 de la rondelette somme de plus de deux milliards FCFA distribuée aux créateurs sociétaires du Burida, le 13 décembre dernier à son siège provisoire à Cocody-Angré-7ème Tranche.
Au-delà des lourds chèques que les créateurs encaissent désormais au Burida, il faut noter la vitalité probante du secteur de la musique.
Abidjan, en plus de consolider sa place de « plaque tournante de la musique africaine » continue d’abrier les concerts et prestations de grands artistes. Le pays est, par ricochet, le pays africain dont les artistes essaiment le monde pour faire le bonheur des mélomanes.
Ainsi, pour les artistes Roselyne Layo, Yodé et Siro, Magic System, Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly, la Team Paya, Didi B, les mythiques salles du Palladium, AccorHôtel Arena, le Bataclan, Follies Bergères de Paris ; Apollo Theater, Times Quare et bien d’autres salles des Etats-Unis n’ont plus de secret pour eux qui y ont presté, plusieurs fois, au cours de l’année 2024.
Himra a réalisé le concert le plus populaire de l'année 2024 en Côte d'Ivoire avec plus de 20000 personnes au Parc des Expositions (Ph DR)
S’agissant du patrimoine de l’Unesco, il est bon de noter que l’Attiéké, une denrée alimentaire ivoirienne, à base semoule de manioc, vient de faire son inscription sur la liste du patrimoine immatériel de l’institution onusienne, le 05 décembre 2024.
L’autre activité culturelle d’envergure de l’année 2024, c’est la remise officielle, par l’Unesco, des certificats d’inscription de huit mosquées de style soudanais du Nord ivoirien sur la liste de cette institution.
Dans le domaine de la mode, la 17ème édition d’ Afrikfashion week qui a eu lieu du 14 au 17 novembre a également fini par faire de la capitale ivoirienne le hub sous-régional de la mode.
Par-dessus tout, l’année 2024 a permis de mettre sous les projecteurs plusieurs niches, dans le domaine des arts et de la culture, qui ont fini par positionner la Côte d’Ivoire, comme l’un des pays à fort rayonnement culturel, tant sur le plan national qu’international.
Jean Antoine Doudou
Bon à savoir !
La Côte d’Ivoire solide au sein de la Francophonie
Les 4 et 5 octobre dernier, le 19ème sommet de la Francophonie s’est tenu à Villers-Cotterêts en France.
Moment idéal de réflexion des chefs d’Etats et de gouvernements, le dernier sommet de la Francophonie a permis à la Côte d’Ivoire, sous le leadership d’Alassane Ouattara, de montrer sa résilience et sa capacité à s’affirmer comme un pays robuste sur le plan socioéconomique, culturel et sportif, qui est en train de tracer les sillons d’un avenir prospère et inclusif.
Les attentes !
L’une des plus grosses attentes de la Côte d’Ivoire culturelle et de la communauté Atchan, c’est bel et bien le retour, sur les bords de la lagune Ebrié du "Djidji Ayokwé", le tambour parleur de ce peuple arraché par le colon en 1916 et qui est exposé au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris.
Pour le retour de ce bien culturel à la Côte d’Ivoire, la ministre de la Culture et de la Francophonie de la Côte d’Ivoire, Françoise Remarck et son homologue française, Mme Rachida Dati ont paraphé, le 18 novembre dernier à Paris, la convention de restitution du tambour.
Médias : situation morose
C’est peu dire que le secteur de la presse est toujours, du point de vue économique et social, exsangue. Pour faire face à la disparition des titres, avec les entreprises de presse qui mettent la clé sous le paillasson, l’Agence de soutien et de développement des médias (Asdm), le 8 août dernier, a présenté aux acteurs du secteur un plan stratégique, 2024-2026, de 12 milliards de FCfa. Pour l’écosystème de la presse, cet autre plan, s’il est savamment implémenté, peut constituer le souffle de résurrection d’un secteur à l’agonie.
A nos disparus !
Plusieurs noms et figures emblématiques de la culture et des arts ont, au cours de 2024, été rappelés à Dieu. Ce sont, entre autres, les plasticiens Monnè Bou, Jacques Samir Stenka.
Dans le monde du cinéma et de la musique, la Côte d’Ivoire pleure encore Stéphane Zabavy.
Jad