65 ans : héritage et… espoir !

65 ans : héritage et… espoir !

Ce jeudi 7 août 2025, la Côte d’Ivoire célébrera le 65e anniversaire de son indépendance. Depuis quelques années, le pays a renoué avec les festivités tournantes, à l’image de l’époque du Président Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. Après Yamoussoukro et Grand-Bassam, c’est Bouaké, capitale du Gbêkê, qui accueillera cette commémoration nationale. Un choix hautement symbolique, au cœur du pays, dans une ville qui fut autrefois épicentre de la crise, et qui aujourd’hui incarne la résilience et la reconstruction. 

Comme à l’accoutumée, la cérémonie sera marquée par le défilé des Forces de défense et de sécurité, aux côtés des armées invitées : France, États-Unis, Nigeria, Afrique du Sud. Mais au-delà de la solennité militaire et du faste protocolaire, cette célébration doit être une occasion de faire le point : sur le chemin parcouru, les épreuves traversées, les victoires engrangées et les défis à venir. Car comme le dit si bien le proverbe africain : « Si tu ne sais pas où tu vas, retourne d’où tu viens. »

La Côte d’Ivoire a connu, sous Houphouët-Boigny, une période de stabilité exceptionnelle. Trente-trois années de paix, de développement et de rayonnement. Le pays s’est doté d’infrastructures modernes : routes, ponts, barrages, écoles, universités, hôpitaux. L’économie, portée par une agriculture dynamique (café, cacao, palmier à huile), s’est hissée au rang de modèle régional.

Grâce à une vision politique éclairée, Houphouët-Boigny a fait de la Côte d’Ivoire la locomotive de l’UEMOA, représentant à elle seule, 40 % du PIB de la zone. Il a su conjuguer développement matériel et paix sociale. « La paix n’est pas un mot, c’est un comportement », disait-il. Et il l’a incarnée, en instaurant une culture de tolérance et de fraternité entre les peuples.

Mais à la mort du « Vieux », le pays bascule. Henri Konan Bédié, son successeur, introduit le concept de l’ivoirité, une dérive identitaire aux relents d’exclusion. Par peur de voir émerger Alassane Ouattara, ancien Premier ministre et économiste reconnu, Bédié engage le pays dans une impasse politique. Le coup d’État du 24 décembre 1999 marque une rupture brutale.

La transition militaire, conduite par le général Robert Guéi, vire au cauchemar. En 2000, Laurent Gbagbo accède au pouvoir dans des « conditions calamiteuses », selon ses propres mots. S’ensuivent dix années de violences, de corruption, de guerre civile. Le pays est coupé en deux : le nord aux mains des Forces nouvelles, le sud sous contrôle gouvernemental. Les exécutions sommaires, les violations des droits humains, la chute économique… tout concourt à faire de cette période l’une des plus sombres de l’histoire nationale.

En mai 2011, Alassane Ouattara est investi président de la République, après une crise postélectorale de quatre mois. Il hérite d’un pays meurtri, divisé, appauvri. Mais il engage immédiatement une politique de reconstruction ambitieuse. Quatorze ans plus tard, les résultats sont là : une croissance économique soutenue de 7 %, un taux d’électrification de 94 %, une baisse significative de la pauvreté, des infrastructures modernes (ponts, échangeurs, CHR, universités), et une sécurité retrouvée.

La Côte d’Ivoire se projette désormais vers l’émergence. Le métro d’Abidjan, le BRT, la Tour F, l’exploitation du pétrole et de l’or à grande échelle, l’opérationnalisation de la couverture maladie, la lutte contre la pauvreté, les réformes sociales et l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs… tout indique un pays en marche. Et surtout, la Côte d’Ivoire a toutes les raisons de croire en un avenir radieux, portée par une stabilité politique consolidée et la poursuite méthodique du programme de transformation impulsé par le Président Alassane Ouattara, véritable artisan du développement national. Sous sa gouvernance, le pays a renoué avec la croissance, modernisé ses infrastructures, renforcé ses institutions et restauré la confiance des investisseurs. Son leadership visionnaire, salué tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, incarne une promesse de progrès durable. Comme il le répète souvent : « Le développement n’est pas un luxe, c’est une exigence pour notre peuple. » En misant sur l’éducation, la santé, l’industrialisation et l’inclusion sociale, le Président Ouattara trace les sillons d’une Côte d’Ivoire émergente, forte et solidaire.

  « L’émergence n’est pas un slogan, c’est une réalité que nous construisons chaque jour », a déclaré le Président Ouattara lors de son discours à la Nation en 2024.

Alassane Ouattara marche indéniablement dans les pas de son mentor Houphouët-Boigny. Il a su restaurer l’autorité de l’État, relancer l’économie, et surtout réconcilier les Ivoiriens. Le pays est aujourd’hui plus uni, plus ambitieux, plus confiant. Mais le chemin reste long. Il faudra consolider les acquis, renforcer les institutions, garantir les libertés, et surtout préparer la relève.

À 65 ans, la Côte d’Ivoire n’est plus une jeune nation. Elle est une puissance régionale, une terre d’opportunités, mais aussi une démocratie en construction. Le devoir de mémoire nous oblige à ne pas oublier les erreurs du passé. Le devoir d’espérance nous pousse à croire en un avenir meilleur. Cet avenir, désormais, ne se rêve plus, il se construit, avec rigueur et ambition.

« L’indépendance ne se célèbre pas seulement, elle se mérite chaque jour », dit-on.

Alors, fiers Ivoiriens, « le pays nous appelle, si nous avons, dans la paix, ramené la liberté, notre devoir sera d’être un modèle de l’espérance promise à l’humanité. En forgeant, unis dans la foi nouvelle, la patrie de la vraie fraternité », dit l’Abidjanaise, notre hymne national. 

Charles Sanga