Contribution - Alassane Ouattara : après le serment, l’heure des attentes
Communicateur de formation et stratège en communication institutionnelle, Norbert Kobenan a été conseiller technique chargé de la Communication au cabinet du ministre Charles Koffi Diby. Il a activement contribué à l’obtention de la certification ISO 9001 du Trésor public. Dans cette contribution, il jette un regard sur la Côte d’ivoire des jours à venir, après la prestation de serment du Président de la République Alassane Ouattara le 8 décembre dernier.
Il y a des moments où une Nation cesse de redouter le chaos et commence à réclamer l’avenir.
Après la prestation de serment du Président Alassane Ouattara, c’est dans cette nouvelle phase que la Côte d’Ivoire entre : un temps où la stabilité ne suffit plus, où le peuple veut désormais voir les fruits concrets de la croissance, où l’État est attendu non pour rassurer… mais pour transformer.
Un pays qui a tenu, un peuple qui veut avancer
Depuis 2011, la Côte d’Ivoire a été reconstruite comme on rebâtit une maison après l’orage : pierre après pierre, pilier après pilier, en gardant toujours un œil sur le ciel.
Le pays a retrouvé l’ordre, la sécurité, la confiance des partenaires.
Les infrastructures ont poussé, les indicateurs ont repris des couleurs, l’économie a renoué avec la vigueur.
Mais comme le dit la sagesse ivoirienne :
« Quand le grenier est plein, le village ne demande plus la semence, il demande la distribution. »
Nous en sommes là.
Le peuple ivoirien veut que la stabilité devienne bien-être, que la croissance devienne pouvoir d’achat, que les grands projets deviennent opportunités pour tous.
Un Président attendu sur un nouveau registre
Longtemps présenté comme l’homme du redressement et de la rigueur, Alassane Ouattara ouvre un quinquennat où les priorités changent.
Il ne s’agit plus seulement de bâtir l’État ;
il s’agit désormais de protéger les familles, de soutenir les foyers face au coût de la vie, de rapprocher les services publics, de renforcer la justice sociale, de créer des emplois réels pour la jeunesse.
La Côte d’Ivoire n’attend plus seulement un économiste.
Elle attend un père de Nation.
Un dirigeant capable de dire non seulement où va le pays, mais comment chaque Ivoirien peut s’y inscrire.
Le PND 2026–2030 : transformer la promesse en progrès
Le prochain Plan National de Développement sera la feuille maîtresse de ce tournant.
Il doit être plus qu’un document : un contrat social.
Les attentes sont claires :
- alléger le coût de la vie ;
- renforcer le pouvoir d’achat ;
- accélérer la lutte contre la corruption ;
- créer des emplois solides, pas seulement des activités de survie ;
- améliorer les mobilités et le cadre de vie ;
- moderniser les services publics pour que l’État soit plus proche, plus rapide, plus juste.
Le peuple veut sentir la croissance dans son assiette, dans son transport, dans sa santé, dans l’avenir de ses enfants.
Une région secouée, un pays attendu comme un repère
Autour de nous, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso traversent des transitions incertaines.
Les institutions régionales vacillent, les opinions grondent, les jeunesses s’impatientent.
Dans ce paysage troublé, la Côte d’Ivoire fait figure d’îlot stable.
Mais un îlot, s’il ne s’élève pas, peut être submergé.
La stabilité ivoirienne doit désormais s’accompagner d’une stabilité du quotidien : sécurité des revenus, équité, emploi, opportunités pour les jeunes, confiance pour les ménages.
Car la paix durable n’est pas seulement affaire d’armée et d’institutions.
Elle est affaire de vie améliorée.
Le mandat de la maturité : préparer l’avenir, apaiser les attentes
À l’orée de ce nouveau mandat, une évidence s’impose :
le pays attend non seulement de continuer à avancer, mais aussi de se préparer à l’avenir.
Le défi d’Alassane Ouattara est double :
délivrer un mieux-être pour aujourd’hui,
et préparer une transition apaisée pour demain.
Comme le dit un proverbe baoulé :
« Le bon chef est celui dont l’ombre protège même lorsqu’il n’est plus là. »
Un bon mandat, désormais, est celui qui prépare l’après.
Après le serment, le contrat
Le Président a prêté serment.
Le pays, lui, attend ses promesses.
Ce quinquennat ne sera pas celui du rattrapage, ni celui de l’urgence.
Ce sera celui de la redistribution,
de la justice sociale,
de la cohésion nationale,
et de la prospérité partagée.
La Côte d’Ivoire entre dans une phase décisive :
elle ne demande plus seulement à être protégée,
elle demande à être élevée.
Et c’est à cette hauteur que sera jugé le mandat qui commence.
Par Norbert KOBENAN
