Crise à la Fédération ivoirienne de taekwondo : Comment Balla Dieye entache la crédibilité de l’AFTU et des JOJ Dakar 2026
Sur l’exercice 2022, 38,79% des 232 058 585 FCFA sortis des caisses sont sans justificatifs, soit 90 020 025 FCFCA. Le gap est plus important en 2023 avec 98 949 147 FCFA sortis de la caisse pour une destination inconnue. Ce qui représente 46,88% des 211 065 487 FCFA dont le décaissement a été autorisé par Jean Marc Yacé. Des sommes importantes pour une fédération sportive et pour lesquelles, le secrétaire général de l’AFTU, au nom d’un quelconque apaisement, a demandé de ne pas en faire une tartine.
« C’est le secrétaire général de l’AFTU qui est venu nous voir de faire en sorte que les choses puissent continuer dans un climat plus apaisé. Sinon, on a tiré notre conclusion. La conclusion, c'est qu’on a constaté qu’une bonne proportion des dépenses n'a pas trouvé de justificatifs et donc nous ne nous trouvons pas dans la possibilité de valider, de certifier, ces comptes-là. Maintenant, dans un souci d'apaisement, pour que les choses puissent continuer, on a juste libéré tout le monde mais sous réserve que ces justificatifs nous reviendrons après », a clamé le commissaire aux comptes de la FITKD.
Une ode à la malversation
Cette déclaration de Boty Bi Cham pose de sérieuses interrogations sur la crédibilité du secrétaire général de l’AFTU et l’éthique qui devrait caractériser un dirigeant d’une instance internationale de sa trempe. Ces propos sont une ode à la malversation. Alors que l’AFTU qui était aux premières heures de cette crise devrait exiger les justificatifs des sommes sorties des caisses de la Fédération, son représentant a opté pour le proverbe des trois singes : « ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire ». En quelque sorte, le dirigeant sénégalais qui a la responsabilité de la réussite des sports des JOJ Dakar 2026 a, pour des raisons qui lui sont propres, décidé de « ne pas voir le mal, ne pas entendre le mal et ne pas dire de mal », à cette rencontre des taekwondoïstes ivoiriens.
Par cette attitude, il donne raison aux 175 membres qui ont fustigé la gouvernance de Jean Marc Yacé et ont opté pour l’avènement d’un comité directeur de transition (CDT), aux fins de sauver leur discipline face au « péril qui la guette ». En effet, en plus de l’inorganisation des assemblées générales pour rendre compte de sa gestion, le premier sport ivoirien, champion olympique, baigne dans des affaires extra-sportives, notamment des abus d’autorité et scandales sexuels.
Pis, le dernier séjour de Balla Dieye, si ce n’est pas le cas pour le moment, conforte encore plus tous ceux qui le soupçonnent de rouler pour le président révoqué par les clubs, le samedi 19 octobre 2024. Et plus, les agissements du directeur des sports de JOJ 2026 amènent à s’interroger sur l’authenticité et la véracité des recommandations faites au ministère en charge des Sports et à la famille du taekwondo ivoirien.
Le juste combat du CDT
D’ailleurs le Dr Ali Diomandé, président du comité directeur de transition, avait noté le « caractère informel, biaisé et non transparent » des recommandations de l’AFTU qui a proposé « la non reconnaissance de l’assemblée générale extraordinaire (tenue 19 octobre 2024, Ndlr) ainsi que des résolutions y afférentes ». Face à l’incapacité de l’instance panafricaine de donner les raisons invalidantes l’AGE ayant conclu à la révocation de Yacé, le CDT est en droit de penser que le Sénégalais a floué tout le monde. Au sortir de la première AGO organisée suite à la révolte des membres statutaires, et au regard des malversations constatées par le commissariat aux comptes, Jean Marc Yacé a-t-il encore de crédit pour continuer à présider la première fédération, championne olympique ? En plus de faire face aux abus d’autorité et scandales sexuels, il est confronté à des sorties non justifiées de fonds des caisses de la fédération. La mauvaise gouvernance caractérisée à la FITKD sous le règne du premier vice-président du PDCI et maire de Cocody.
En ce qui concerne les JOJ 2026, le Comité international olympique (CIO) songerait à mieux regarder du côté de Balla Dieye dont les agissements sont sujets à discréditer les Jeux de Dakar.
OUATTARA Gaoussou