Interview-Bolou Tui (Président de la Fédération Ivoirienne de jeu de Dames)  : "Le ministre Metch a été un grand artisan de l’unité retrouvée au jeu de dames" 

Président de la Fédération ivoirienne de jeu de dames (FIJD), depuis le 10 février 2024, après quatre ans de crise, Bolou Tui dévoile son programme fédéral pour cette année. Il exprime, dans cet entretien, sa gratitude au ministre délégué des Sports et du Cadre de vie, Adjé Silas Metch pour sa forte contribution dans le retour de la paix dans la famille du jeu de dames.  

Interview-Bolou Tui (Président de la Fédération Ivoirienne de jeu de Dames)  : "Le ministre Metch a été un grand artisan de l’unité retrouvée au jeu de dames" 
Bolou Tui : “Pour nous, le premier mandat commence cette année après l’élection du 10 février 2024” 

Le Patriote : Vous avez récemment inauguré le nouveau siège de la fédération suivi de votre installation officielle dans le fauteuil de président de la FIJD. On peut dire que la discipline a retrouvé la paix et que la crise est désormais derrière ? 
Bolou Tui : Merci de l’opportunité que vous m’offrez pour dire merci à Monsieur Adjé Silas Metch, ministre délégué en charge des Sports et du Cadre de Vie.  C’est grâce à son implication personnelle que la paix est revenue au jeu de dames après quatre ans de turbulences. Cette crise ayant paralysé les activités de promotion de la discipline est désormais un vieux souvenir. Je voudrais au nom de tous les acteurs lui dire infiniment merci. L’une des conséquences de la crise a été la perte du siège se trouvant à Yopougon aux Toits-rouges. Grâce à l’apport du ministre, nous avons pu obtenir un nouveau Siège à Yopougon Niangon-Sud. La réalisation de cette diligence a été salutaire pour nous. Je renouvelle une fois de plus, ma gratitude à la tutelle qui a été représentée à la cérémonie par Touré Mamadou, sous-directeur de la vie fédérale. Oui, aujourd’hui, la crise est désormais derrière nous. 

LP :  Sous quel signe placez-vous votre second mandat avec l’unité retrouvée ? 
BT : Nous voudrions juste apporter un rectificatif. Nous ne sommes pas reconduits pour un second mandat, ce n’est maintenant que nous venons d’être élu pour le premier mandat. Pendant ce que vous appelez premier mandat, bien que la majorité des clubs dont la fédération est l’émanation soit avec nous et aussi la reconnaissance des instances internationales de jeu de dames, nous n’étions pas reconnus par la tutelle en charge des Sports d’alors. Pour nous, le premier mandat commence cette année après l’élection du 10 février 2024. Nous bénéficions désormais de la reconnaissance de la tutelle pour un mandat de quatre ans. Et ce premier mandat est placé sous le signe de l’unité et la cohésion retrouvées. Le premier championnat que nous avons démarré, depuis le 9 août, est également placé sous le signe de la cohésion et du rassemblement de tous les auteurs. 

LP : Ce qui nous donne à savoir un peu plus sur vos activités de l’année.  
BT : Après le championnat national individuel (il a été remporté par Atsé Joël pour la 8e fois, le samedi 17 août, Ndlr), la coupe nationale, le championnat interclubs et le championnat paramilitaire seront organisés. La nouveauté est que des tournois personnalisés seront également de mise. Par exemple, il sera organisé dans un futur très proche une compétition portant le nom du ministre Adjé Silas Metch, pour sa grande contribution à la cohésion et à l’unité dans notre fédération. Il devra se jouer à Dabou. Le ministre Metch a été un grand artisan de l’unité retrouvée au jeu de dames. Aujourd’hui tous les acteurs, que ce soit les présidents de ligues, de clubs et les athlètes de tous bords, sont tous rassemblés !  

LP : Combien de clubs affiliés compte la Fédération ? 
BT : Pour l’heure, il nous sera difficile de vous donner un chiffre exact. Nous sortons d’une crise, et comme vous le savez, après toute sortie de crise, il faut un nouveau départ, une remobilisation. Des missions d’identification et de recensement seront entamées sur toute l’étendue du territoire national. Ils seront invités à s’affilier à la fédération afin de participer à la vie de notre association. Cette action nous permettra de disposer d’une base de données fiable des clubs. Nous avons déjà installé 25 ligues sur le territoire national que nous allons parcourir et appeler à se mettre au travail. 
C’est comme nous demander le nombre de pratiquants. Parce que ce n’est pas évident de sortir un chiffre et le balancer sans un travail préalable de recensement et d’identification. Mais retenez que le jeu de dames est pratiqué dans toute la Côte d’Ivoire, dans toutes les grandes villes, dans tous les villages. Nous dirions même que le jeu de dames est le sport ayant plus d’adeptes car il est pratiqué à tout âge. Ce qui n’est pas le cas pour de nombreuses disciplines sportives. Le travail de recensement dont nous avons parlé tantôt nous permettra d’avoir le nombre exact des joueurs de dames.  

LP : Quel rang occupe notre pays au niveau continental ? 
BT : La Côte d’Ivoire est un pays majeur de jeu de dames au niveau africain. Il convient de situer cette place à deux niveaux, c’est-à-dire aux plans individuel et étatique. Au niveau individuel, l’actuel champion d’Afrique est ivoirien. Il s’agit d’Atsé N’Cho Joël, communément connu sous le sobriquet “Académicien”. Il a remporté le titre africain à trois reprises, en 2012, 2018 et 2022. En novembre 2024, il ira défendre son titre lors du prochain championnat d’Afrique à Ouagadougou, au Burkina Faso. Nous voudrions rappeler qu’en 2013, Atsé Joël a été champion du monde des parties rapides.  
Au titre du championnat d’Afrique par équipes, la Côte d’Ivoire a été deux fois vice-championne en 2009 et 2021, et une fois troisième en 2015. Au jeu de dames, la classification se fait en termes de grade. Nous avons ainsi un athlète ayant le grade de GMI (Grand maître international), deux joueurs ont le grade de MI (Maître international) et cinq athlètes qui ont le grade de MF (Maître fédéral). C’est vous dire que le jeu de dames en Côte d’Ivoire regorge de joueurs de qualité. C’est une grande fierté pour nous en tant que président. Nous voudrions préciser, au passage, que les joueurs que nous venons d’énumérer sont ceux en activité. 
Avec tous ces joueurs de qualité, le défi que nous avons à relever est de récolter des médailles sur le plan mondial. L’équipe du Cameroun a été sacrée championne du monde en 2021 et les athlètes ont été reçus et décorés par le président de la République. Notre vœu le plus cher est de travailler afin de glaner des lauriers et pourquoi pas être aussi honorés par nos autorités.  

LP : Vous êtes beaucoup élogieux avec la tutelle. On en déduit qu’elle vous soutient. 
BT :  Bien sûr ! Pendant la crise, nous financions les compétitions avec nos propres moyens. Mais aujourd’hui, les choses ont changé. La tutelle a commencé à nous appuyer. Nous avons déjà reçu la parafiscalité au titre des deux premiers trimestres de l’année 2024. Nous exprimons toute notre reconnaissance au ministre. Il est vraiment nourri par l’ambition de développement du jeu de dames et du sport de façon générale en Côte d’Ivoire. Pour les compétitions internationales, nous espérons bénéficier du soutien de notre tutelle car n’ayant pas soumis à temps notre budget au titre de ces compétitions. Le challenge le plus proche est le championnat d’Afrique qui se déroulera dans le mois de novembre 2024 au Burkina Faso. Dès réception du cahier de charges rédigé par la Confédération africaine de jeu de dames, nous entrerons en contact avec le ministère afin de lui présenter le projet et demander son soutien pour pouvoir prendre part à cette compétition. 

LP :  Le sport, ce sont aussi les partenaires et sponsors. Quelle est votre politique à ce niveau ? 
BT : Par le passé, certains sponsors ont accompagné la fédération mais avec les soucis que nous avons eus, évidemment, ils ont préféré se mettre en retrait. Le jeu de dames est un jeu de masse, il draine du monde. A ce titre, il intéresse fortement les sponsors. Il nous appartient désormais de nous lever et aller à la rencontre de ces derniers, les mettre en confiance et les persuader d’associer leur image à celle de la fédération pour plus de visibilité. La crise étant désormais derrière nous, nous devons reprendre la collaboration là où nous l’avons laissé. 


Par Zana Coulibaly