Lutte contre le changement climatique : Ces initiatives de l’ANADER pour soutenir le monde rural

Dans la lutte contre les effets du changement climatique en Côte d’Ivoire, il faut compter avec l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER). A la faveur d’une session de formation des journalistes, les 19 et 20 septembre 2024, dans son centre de Gagnoa-Lakota situé à Gagnoa, l’ANADER a présenté ses initiatives d’adaptation au changement climatique. La première initiative développée par l’agence est l’agroforesterie.

 L’agroforesterie, a expliqué Vincent Ehouman, coordonnateur national de la filière café-cacao à l’ANADER, est un nom collectif pour désigner les systèmes et pratiques d'utilisation des terres dans lesquels les arbres sont délibérément intégrés simultanément ou de façon séquentielle avec les cultures et/ou les animaux sur la même unité de gestion des terres tout en apportant aux communautés locales des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux.

Comme avantages, on note la création d’interactions bénéfiques entre les cultures améliorant les rendements de chacune des espèces présentes ; le maintien ou l’amélioration de la fertilité des sols ; la maximisation de l’espace, en exploitant les différentes strates aériennes (étages de végétation) et souterraines (strates racinaires) et la création d’ombrage nécessaire à la culture de certaines espèces. L’agroforesterie permet également de lutter contre l’érosion, de réguler les ravageurs, de créer un part-vent protecteur pour les cultures et de générer des produits secondaires. Notamment du bois de chauffe, des matériaux de construction, des aliments, des médicaments, etc.

Par ailleurs, les producteurs qui s’y adonnent constatent, entre autres, l’amélioration de la teneur en carbone et de la structure du sol par le maintien d'une couverture, l’augmentation de l'infiltration et de la vie biologique des sols.

Plus de 800 000 producteurs sensibilisés à l’agroforesterie

Ainsi plus de 800 000 producteurs ont été sensibilisés à l’agroforesterie. 500 000 producteurs ont été formés aux techniques agroforestières et plus de 8 000 000 plants distribués aux producteurs. Et plus de 255 000 ha de superficie agroforestière à base de cacao ont été mis en place.

Autre initiative d’adaptation au changement climatique développée par l’ANADER, c’est la transformation des sous-produits agricoles. « Dans la lutte contre le changement climatique, il faut anticiper, être proactif », a fait savoir le chef du centre de formation Gagnoa-Lakota, Kouakou Kouadio Léonard qui a présenté les différents sous-produits que développent l’Agence nationale d’appui au développement rural.

Depuis 2007, a-t-il fait savoir, l’ANADER s’est ainsi lancée dans la transformation des graines d’hévéa en biocarburant. Elle fabrique également du vinaigre et des champignons comestibles à partir de résidus de cacao, manioc et banane. Ainsi que des briquettes faites à base de cabosses de cacao. « Les briquettes ont un pouvoir calorifique très puissant. Elles font cuire la sauce graine plus rapidement que le charbon de bois », a-t-il souligné. Et d’indiquer que toutes ces initiatives contribuent à la transformation des déchets, présentent de multiples avantages écologiques. « La production de briquettes est rentable. C’est une opportunité d’affaire pour les petites entreprises », a-t-il révélé.

L’atelier a été mis à profit pour présenter l’approche de la santé communautaire promue par l’ANADER. Pour Dr Kouassi Jean-Pierre, directeur central chargé de l’appui à la santé communautaire et à la lutte contre les pandémies de l’ANADER, la santé communautaire se réfère à une approche de la santé publique qui vise à améliorer la santé des populations en s'appuyant sur les besoins locaux et la participation active des communautés. Elle intègre les soins de santé primaires et la prévention.

L’approche de l’ANADER a permis, entre autres, la conduite de 825 diagnostics communautaires, l’élaboration de 612 plans d’action communautaires, la sensibilisation de 71 595 personnes sensibilisées à l'assainissement du cadre de vie et de 1 195 340 personnes sur les maladies émergentes (COVID-19, autres). 91 194 populations vivant en milieu rural ont été sensibilisées sur le VIH/IST et 34 029 femmes enceintes et mères d'enfants de moins de 5 ans sur les actions essentielles en nutrition.

« Les journalistes peuvent jouer un rôle déterminant en Côte d'Ivoire pour informer les populations sur les programmes de santé communautaire, les campagnes de sensibilisation, et les initiatives gouvernementales », a-t-il fait savoir.

A l’ouverture des travaux, le directeur général de l’ANADER Dr Sidiki Cissé, a expliqué que cette session de formation vise à imprégner les journalistes des concepts clés et des démarches de l'ANADER pour leur permettre de mieux informer le public sur ces sujets essentiels. A travers cette formation, a souligné Mme Diaby Aïssata, directrice de la Communication et des Relations Publiques de l'ANADER, l’agence poursuit ainsi ses efforts pour renforcer la visibilité de ses actions dans le monde rural.

Yves Kalou