Projet COSO : 4,4 milliards FCFA investis pour le bien-être des populations du Bounkani

Projet COSO : 4,4 milliards FCFA investis pour le bien-être des populations du Bounkani
Les habitants de Minateon n’avaient plus accès à l’eau potable depuis… 1960 suite à la panne de leur pompe hydraulique

Des mines radieuses. Des regards qui brillent de gratitude. Des conditions de vie qui se sont nettement améliorées grâce aux infrastructures réalisées. L’impact positif du projet de Cohésion sociale des régions Nord du golfe de Guinée (COSO) sur les populations cibles de la région du Bounkani est indéniable. C’est le constat fait, les 24 et 25 mars dernier, à Koroho, Kourenou, Minateon et au marché à bétail de Bouna. A la faveur d’une visite sur les traces des réalisations du projet.

 A Minateon, village situé à la frontière avec le Ghana à proximité du fleuve Volta noire, à 28 km de Bouna, les habitants reviennent de loin. Et pour cause, cela faisait une éternité qu’ils n’avaient pas accès à l’eau potable. Avant l’intervention du COSO, seuls quelques doyens du village dont le chef avaient eu le privilège d’avoir vu couler de l’eau potable dans ce bourg. Et cela remonte à l’année… 1960. Une véritable éternité. L’unique pompe du village était un héritage des colons qui a fonctionné pendant près de deux ans avant de tomber en panne. Depuis lors, les villageois devaient se contenter d’une eau boueuse recueillie à 7 km de Minateon pour leurs besoins.

« Il y avait un problème d’eau ici. Le COSO nous a sauvés. C’est difficile de gérer un village quand il n’y a pas d’eau. Le village n’est pas propre.  La pompe qui alimentait le village a été laissée par les colons. Elle est tombée en panne après deux ans d’activités. Depuis 1960, il n’y avait plus d’eau potable à boire dans le village », témoigne Dan Monfaté, le chef du village.

C’était donc le calvaire comme le souligne Sib Daré, président du comité de développement de tous les projets COSO dans le village. Il fallait parcourir 7 km pour puiser une eau de mauvaise qualité. « Il fallait bouillir l’eau avant de la boire. Quand il fait nuit, les femmes dorment en brousse pour espérer avoir de l’eau. Cela engendre des conflits avec leurs maris qui ne supportent pas cette absence », fait savoir Mme Som Minateou, membre du comité de gestion de l’eau, qui se réjouit de pouvoir, désormais, offrir de l’eau potable à ses visiteurs.

Sur les conflits engendrés par le manque d’eau, Dan, fils du chef du village, fait cette confidence : « Même si tu as trois femmes, tu dors toujours seul parce qu’elles sont toujours parties à la recherche de l’eau. Ce qui n’est pas fait pour nous plaire ».

Aussi, à l’unisson, les villageois ont-ils exprimé leur gratitude au COSO et au Président de la République Alassane Ouattara pour ce changement qualitatif intervenu dans leurs conditions de vie grâce à la pompe à motricité humaine (PMH) installée dans le village par le projet. Une infrastructure qui a coûté 14,9 millions FCFA. Ils en ont profité pour placer une autre doléance : avoir une deuxième pompe.

 

 

 

Fini les longs kilomètres à parcourir pour se rendre à l’école

La nouvelle pompe à motricité humaine offerte par le COSO

A Kourenou, village de la sous-préfecture de Doropo, ce sont des villageois qui ont également vu leurs conditions de vie s’améliorer avec l’installation d’une pompe à motricité humaine par le COSO. Fini, dans ce village, les disputes autour des points d’eau à cause de la rareté du précieux breuvage.   En plus de cette infrastructure hydraulique, ce village qui accueille des réfugiés venus du Burkina Faso, a été doté d’un bâtiment de trois salles de classe avec bureau, latrines et espace vert pour un montant de 47,2 millions FCFA. L’école accueille 131 élèves dont 62 filles.

« On a vraiment souffert. Avant, nos femmes devaient parcourir des kilomètres pour avoir de l’eau. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nos enfants peuvent aller à l’école. Nous sommes heureux de voir que l’Etat pense à nous. Nous remercions le Président de la République Alassane Ouattara et le COSO », confie Ouattara Hewo, chef du village de Kourenou, qui a tenu à relever que la cohésion sociale s’est renforcée grâce à ces infrastructures.

 « Le COSO nous a fait du bien. Il nous a offert une école, une pompe. Nous sommes très contents. Avec la pompe, il n’y a plus de palabre comme avant. L’école était à 7 km. Un enfant de six ans ne peut effectuer un tel trajet. Beaucoup de choses ont changé grâce à cette école. Les enfants parlent le français. Ils sont beaucoup plus éveillés. Ça nous fait plaisir », indique dame Ouattara Minawo, de la communauté Koulango qui plaide pour la construction d’un dispensaire dans le village.

 Le village de Koroho, toujours dans la région, est également bénéficiaire d’une école et d’une pompe hydraulique. Noufé Sié Martin, président de la jeunesse communale de Doropo, en compagnie de Kambiré Sansan, président de la jeunesse lobi du département de Doropo, a exprimé sa gratitude aux initiateurs du COSO. Qui ont vu juste d’installer une école dans le village pour permettre aux enfants de 6 et 7 ans d’aller à l’école.

« Nous ne pouvons qu'être satisfaits de cet appui que nous apporte le projet COSO dans notre mission de développement local. Le projet épouse la volonté constante du gouvernement de placer la population au centre du processus de prise de décision pour garantir une cohésion sociale durable, et partant, faire reculer la pauvreté (…) Je précise que les projets ont été choisis par les populations, sans influence politique », souligne Ismaël Dosso, directeur général de l’administration du conseil régional du Bounkani.

Dans la région, ce sont 4,49 milliards FCFA qui ont été investis dans 170 infrastructures dont 42 infrastructures d’éducation, 100 infrastructures d’hydrauliques. Le projet a renforcé les capacités organisationnelles du parc à bétail de Bouna en le dotant de bureaux, d’un préau et d’une pompe hydraulique villageoise à motricité humaine. Le tout pour un montant de 49,4 millions FCFA. Selon Mme Kouassi Mlan Estelle, cheffe d’antenne régionale du COSO dans le district du Zanzan, cela entre dans la composante 2 du projet qui vise à renforcer les bases et les capacités pour des communautés inclusives et résilientes.

Lancé en novembre 2022 à Korhogo, le Projet de cohésion sociale des régions Nord du golfe de Guinée est une initiative de 4 pays (Côte d’Ivoire, Bénin, Ghana et Togo) soutenue par la Banque mondiale en vue de contribuer à atténuer les risques et effets des situations de fragilité, de conflit et de violence auxquels sont exposées les régions Nord des Etats du golfe de Guinée.

Yves Kalou (Envoyé spécial)