Rapport 2024 de la BAD : L’économie ivoirienne toujours résiliente
Malgré les difficultés économiques mondiales, du fait de la crise en Ukraine ou encore du conflit entre Israël, la Palestine et le Hezbollah, basé au Liban, l’économie ivoirienne continue d’être robuste. Le rapport 2024 de la Banque africaine de développement (BAD) l’atteste. Selon ce rapport, le PIB réel de la Côte d’Ivoire a connu une hausse de 6,5 %, contre 6,2 % en 2022. Cette prouesse, selon le rapport, est soutenue par l'investissement (public et privé) et la consommation du côté de la demande, ainsi que les secteurs secondaire et tertiaire, du côté de l'offre. Ce même rapport ajoute que l'inflation connait un ralentissement. Son taux est passé de 5,2 % en 2022 à 4,4 % en 2023. Et cela, grâce à la politique monétaire restrictive mise en œuvre par la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) dans le cadre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et aux mesures économiques et fiscales temporaires de lutte contre la cherté du coût de la vie (subventions temporaires et contrôle des prix de certains produits de première nécessité).
De même, le rapport note que le déficit budgétaire a été ramené de 6,8 % du PIB en 2022 à 5,2 % en 2023, grâce à l'amélioration de la mobilisation des recettes intérieures. Le rapport note également que le taux de pauvreté a reculé, passant de 39,4% en 2018 à 37,5% en 2021. Il reste néanmoins élevé selon les experts de la BAD.
L’autre bon point du rapport, ce sont les perspectives économiques pour 2024. Il indique une croissance du PIB réel projetée à 7 % en moyenne sur la période 2024-2025. Elle est portée par une demande intérieure soutenue, ainsi que par tous les secteurs, du côté de l'offre. Toutefois, ces perspectives restent exposées à des risques majeurs, dont la fragilité de la situation sécuritaire dans le nord du pays et la persistance de chocs multiples, le durcissement des conditions financières internationales et les risques climatiques. Pour garder le cap, le rapport fait plusieurs suggestions aux autorités ivoiriennes. Par exemple, elles devraient accélérer, premièrement, la mise en œuvre des programmes visant à accroître la production et la productivité agricole. Deuxièmement, la Côte d’Ivoire doit poursuivre la mise en œuvre de la stratégie de gestion active de la dette publique, couplée avec un renforcement des capacités de gestion dans ce domaine. Troisièmement, le rapport recommande aux autorités ivoiriennes d’intensifier la mobilisation des ressources internes pour préserver la viabilité des finances publiques et de la dette. Enfin, et c’est la quatrième recommandation, le pouvoir d’Abidjan doit renforcer les réformes tendant à améliorer le climat des affaires, la lutte contre la corruption et la résilience au changement climatique. Le petit point noir de ce rapport reste le déficit du compte des opérations courantes. Il s'est creusé. Son taux est passé de 7,7% du PIB en 2022 à 8,2 % en 2023, imputable aux déficits des services et des revenus.
Pour le reste, on peut écrire que le Président de la République vient de marquer de précieux points pour son pays.
Thiery Latt