Rapport 2024 sur l'indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique  : La Côte d'Ivoire enregistre des progrès dans plusieurs domaines 

Rapport 2024 sur l'indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique  : La Côte d'Ivoire enregistre des progrès dans plusieurs domaines 
Des avancées significatives sont enregistrées dans les domaines de la sécurité , santé, éducation etc

L’Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique (IIAG) 2024 qui mesure et surveille les performances de 54 pays africains en matière de gouvernance a été publié le mercredi 22 octobre 2024. Plus globalement, il révèle que les progrès en matière de gouvernance sur le continent africain ont connu un coup d’arrêt en 2023. Cette situation résulte essentiellement de la détérioration de la sécurité et de la démocratie dans de nombreux pays du continent. 
S'agissant particulièrement de la Côte d’Ivoire, bien que n’intégrant pas le top 10 africain, elle conserve sa 16e place parmi les 54 pays évalués avec un score de 56,7 sur 100. Ce classement reflète une légère progression par rapport au rapport précédent, où le pays obtenait un score de 56,2. Notons toutefois que sur cette question de bonne gouvernance, la Côte d’Ivoire se situe au-dessus de la moyenne continentale (49,3) et de la moyenne régionale de l’Afrique de l’Ouest (52,6), témoignant de la stabilité des efforts entrepris par Abidjan. 
Dans le domaine de la « Sécurité et État de droit », comprenant des aspects cruciaux tels que la justice, la lutte contre la corruption, la transparence et la redevabilité, la Côte d'Ivoire se positionne à la 20e place avec un score de 53,8. Ce classement reste inchangé par rapport à l'année précédente, signalant un défi persistant pour le pays à améliorer ces aspects fondamentaux de la gouvernance. Les initiatives en matière de transparence et de lutte contre la corruption devront être intensifiées pour maintenir la confiance publique et renforcer l'État de droit. 
Dans la catégorie « Participation, droits et inclusion », la Côte d'Ivoire conserve sa 18e place avec un score de 58,3. Cette dimension, axée sur la participation citoyenne et les droits fondamentaux, reste stable mais montre que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour répondre aux attentes de la population en matière de droits civiques et d'inclusion sociale. Renforcer la participation des citoyens et l’égalité des chances reste essentiel pour un développement harmonieux. 
Sur le volet des « Opportunités économiques », qui englobe l’administration publique, l’environnement des affaires, les infrastructures et le secteur rural, la Côte d’Ivoire conserve la 11e place depuis 2020. Cette position, bien qu’en dehors du top 10, illustre la résilience de l’économie ivoirienne. Avec des réformes continues dans l’administration publique et une amélioration des infrastructures, la Côte d’Ivoire dispose d’un potentiel économique qui pourrait attirer davantage d’investissements et soutenir une croissance inclusive dans les années à venir.
 En matière de « Développement humain », le pays affiche une performance record, se hissant à la 22e place avec un score de 53,2. Ce progrès, dans un domaine incluant la santé, l'éducation, la protection sociale et l'environnement, marque un tournant positif pour la Côte d’Ivoire qui n’avait jamais atteint ce rang depuis 2014. Ce résultat témoigne des efforts entrepris pour améliorer les conditions de vie des citoyens et promouvoir un développement durable. Grâce à une amélioration continue mais mesurée, la Côte d'Ivoire conserve sa position dans le classement de la bonne gouvernance africaine. À travers des initiatives ciblées et une gouvernance renforcée, le pays peut aspirer à rejoindre le top 10 en matière de gouvernance en Afrique dans les années à venir. 
Notons que pour établir son classement, cet indice est calculé à partir des données reposant sur 322 variables regroupées en 96 indicateurs, eux-mêmes réparties en 16 sous-catégories et quatre catégories principales : Sécurité et Etat de droit (sécurité et sûreté, responsabilité et transparence, anti-corruption, état de droit et justice); Participation, Droit et inclusion (participations, droits, inclusion et égalité, égalité des femmes); Fondement des opportunités économiques (administration publique, environnement des affaires et du travail, infrastructures, économie rurale) ; Développement humain (santé, éducation, protection sociale et bien-être, environnement durable).

Rahoul Sainfort