Réclamé un peu partout dans le pays : Pourquoi Alassane Ouattara doit rester aux commandes du pays

Réclamé un peu partout dans le pays : Pourquoi Alassane Ouattara doit rester aux commandes du pays

En politique, même si tous les coups sont permis, il y a aussi des gestes qui relèvent du bon sens. L'appel incessant lancé par les populations de Côte d'Ivoire au chef de l'Etat, depuis quelques semaines, en fait grandement partie.
En effet, du nord au sud et de l’est à l'ouest, en passant par le centre, les hommages au président de la République, Alassane Ouattara, se multiplient. Et au-delà de l’expression de leur gratitude à l’artisan de la formidable reconstruction du pays, les Ivoiriens, dans leur écrasante majorité, demandent qu'il brigue un nouveau mandat à l'élection présidentielle d'octobre 2025. Alors que la Constitution, loi fondamentale du pays, l'y autorise, Alassane Ouattara n'a encore pas annoncé publiquement sa décision. Mais, pourra-t-il vraiment dire non à cette aspiration profonde de ses compatriotes, du reste, justifiée, au regard de son bilan très probant ? C'est la grande question, et les Ivoiriens sont suspendus à ses lèvres avec le secret espoir qu'il dira "oui". D'ailleurs dans leur for intérieur, ils n'imaginent pas un seul instant qu'Alassane Ouattara puisse leur dire "non". Dans l'esprit de nombre d’entre eux, pas seulement les militants du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), sa formation politique, Alassane Ouattara n'a d'autre choix que de répondre à leur requête.
Disons-le tout net, ce désir profond de voir Alassane Ouattara continuer de présider aux destinées de la Côte d'Ivoire relève plus que tout d'une saine appréciation des réalités du moment, notamment du parcours de la Côte d'Ivoire de 2011 à aujourd'hui. Avec une profonde lucidité. Et, sans propagande, il y a effectivement deux raisons objectives de solliciter, fièrement, d'Alassane Ouattara qu'il reste pour parachever son œuvre dantesque de développement du pays. 


Justement, durant ces treize dernières années, le pays a fait des progrès substantiels dans tous les domaines, si bien que d’aucuns oublient qu'au moment de la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, la Côte d'Ivoire était engluée dans les profondeurs abyssales de l'abîme : économie en jachère, administration déglinguée, sécurité inexistante, tissu social totalement en lambeaux etc.
Alassane Ouattara a donc hérité d’un pays où tout était à reconstruire, y compris les cœurs meurtris par plus d'une décennie de tourments politiques ; et les consciences traumatisées par l'horreur des massacres, des exécutions sommaires... En somme une ère de violence gratuite et insensée, tristement couronnée par une crise postélectorale ayant fait, selon les chiffres officiels, 3000 morts. Sans beaucoup plus de pertes en vie humaine, officieusement. 
Point donc de faire l’Université Harvard à Boston, dans le Massachussetts aux Etats-Unis d’Amérique, ou l’Ecole Polytechnique à Paris, en France, pour comprendre que la tâche d'Alassane Ouattara était ardue. Lorsqu’il est investi dans ses fonctions de président de la République, en mai 2011, l’ancien Directeur général adjoint du FMI ( Fonds monétaire international) a déjà pris la peine mesure de l'immensité du travail qui l'attend.  Et très vite, mû par une vision claire pour son pays, il lance un programme présidentiel d'urgence. Objectif : remettre à flots les infrastructures de base essentielles : école, centre de santé, écoles, accès à l'eau potable, électrification... Puis, il lance les grands chantiers notamment la construction d'infrastructures routières (ponts, autoroutes, échangeurs) et aussi d'ouvrages sanitaires et éducatives (centres hospitaliers universitaires et régionaux, collèges, lycées et universités...). Pas moins de 45 ponts ont été bâtis, dont trois à Abidjan (Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et le 4ème pont) et le taux l’électrification, qui culmine à plus de 94%, devrait atteindre les 100% en 2025.  L’eau potable n’est désormais plus une denrée rare, plusieurs localités jouissent de « l’or bleu ».
À cela s'ajoutent des réformes pertinentes pour booster l'économie ivoirienne avec notamment un code d'investissement très attractif. Résultat : le pays connaît une croissance soutenue avec un taux moyen de 7 à 8% entre 2011 et 2019. Après un recul à 2% en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, mais appréciable car beaucoup de pays étaient en-dessous de zéro, le taux de croissance a repris de la couleur en 2021 avec un taux de 7% avant de se stabiliser à 6,7 % en 2022. Et d’ici 2026, il devrait tourner autour un de 6,5%.  Effet domino, la ruée des investisseurs en Côte d’Ivoire ; ce qui contribue à redynamiser l’activité économique. Avec un PIB de 86,9 milliards de dollars en 2024, la Côte d’Ivoire est, actuellement, la 2ème économie de l’Afrique de l’ouest, derrière le mastodonte Nigéria. Et l’une des plus performantes de l’Afrique francophone. Sur le plan social, le chef de l’Etat a également enchaîné des mesures importantes. Il s’agit entre autres du déblocage des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat en 2015 (ce qui n’était plus arrivé depuis 1988), du relèvement du Smig par deux fois (de 36 607 FCFA à 60 000 FCFA puis de 60 000 FCFA à 75 000 FCFA), le paiement du stock des arriérés (avancements indiciaires et glissements catégoriels), la mise en place des filets sociaux productifs qui ont sorti de la précarité des centaines de milliers de personnes. Que dire de l’augmentation de l’indemnité contributive au logement de 20 000 FCFA pour tous les fonctionnaires et agents de l’Etat, la hausse de l’allocation familiale mensuelle par enfant de 2500 à 7500 FCFA, la prime exceptionnelle de fin d’année dite « ADO » versée aux fonctionnaires ou encore celle destinée aux retraités (un tiers de leur pension) qui sera en vigueur dès le 1er septembre 2024. 


En plus d’améliorer les conditions de vie de ses populations, Alassane Ouattara s’attèle également à renforcer la paix et la stabilité retrouvées. Déjà en 2011, il avait mis en place la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR) pour recenser et écouter les victimes ; puis la Conariv, pour leur indemnisation. Sans oublier le PNCS (Programme national de cohésion sociale) qui a, à son niveau, apporté sa pierre à l’édification du vivre ensemble. Pour autant, le chef de l’Etat ne s’arrête pas là. D’anciens pontes du régime FPI comme Pascal Affi N’guessan, Aboudrahamane Sangaré, Michel Gbagbo… sont relaxés. Des exilés, pour la plupart de farouches partisans de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, rentrent au bercail. Et le 6 août 2018, Alassane Ouattara signe une ordonnance d’amnistie, qui se muera plus tard en une loi, en faveur de 800 ex-prisonniers poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010-2011, dont l’ex-Première Dame, Simone Gbagbo. Un grand geste d’apaisement du climat sociopolitique qui sera suivi du retour de Laurent Gbagbo, en juin 2021, et de Blé Goudé en novembre 2022 ; de l’amnistie accordée à l’ancien président frontiste et de bien d’autres actions pour la paix et la réconciliation.
Si le pays a tourné la page des tumultes, il a aussi ouvert, grâce aux bonnes dispositions du Président Ouattara, celle de l’enracinement de la démocratie en Côte d’Ivoire. Avec en prime un dialogue politique constructif qui a favorisé la tenue des élections (générales et locales) apaisées. De même, sur le plan sécuritaire, le pays a fait un bond qualitatif avec une armée, une gendarmerie et une police plus structurées et plus modernes. L’indice de sécurité en Côte d’Ivoire est passé de 6,8 en 2012 à 1,2 en janvier 2024. Soit le niveau de toutes les grandes villes mondiales. Ce qui en fait un pays sûr. Et, c’est sans doute, la seconde raison fondamentale pour laquelle les Ivoiriens souhaitent qu’Alassane Ouattara demeure encore aux commandes du pays, pour quelques années. Face à la nébuleuse djihadiste qui menace toute l’Afrique de l’ouest et avec des pays voisins- le Mali et le Burkina Faso -  en très grande difficulté, la Côte d’Ivoire a besoin d’un président fort et au leadership affirmé, pour assurer la sécurité à ses frontières, et, à tout le moins, apporter la riposte idoine en cas d’agression.


On le voit, les appels des Ivoiriens à une candidature d’Alassane Ouattara en 2025 sont totalement légitimes. C’est à la fois un choix du cœur, pour quelqu’un qui a tant fait pour le pays, et aussi de raison, car il apporte la sérénité et la quiétude.  Après tout, comme l’enseigne bien un célèbre proverbe français, « on ne change pas une équipe qui gagne ». 

Y. Sangaré