Santé humaine : 72% des 60 maladies infectieuses émergentes ont leur origine dans la faune sauvage
« Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire à l’instar de tous les pays du monde, fait face au défi de la lutte contre les maladies émergentes liées directement ou non à la faune sauvage ». Ces mots sont de Mme Fadiga Haïda Kaly née Diarrassouba, conseiller technique du ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH). Elle les a prononcés, hier, lundi 2 septembre 2024, à l’ouverture de la formation pour les activités de surveillance active dans l’avifaune de deux réserves naturelles et cinq aires de repos d’oiseaux migrateurs.
Et la représentante du ministre des Ressources animales et halieutiques de faire observer que ces dernières années, un nombre croissant de maladies émergentes ont été associées à la faune sauvage voire directement imputées à celle-ci. L’émergence des maladies peut être aussi favorisée, selon elle, par d’autres facteurs importants dont l’activité humaine ainsi que les facteurs liés au changement climatique, au commerce d’animaux sauvages, à la déforestation et à certaines pratiques agricoles.
L’émissaire du MIRAH a partagé avec l’assistance quelques données relevant la nécessité d’accroitre la vigilance en matière de lutte contre les menaces sanitaires issues de la faune sauvage. S’appuyant sur des données de l’Organisation mondiale de la santé animale(OMSA), elle a relevé que 72% des 60 maladies infectieuses émergentes dont la source est une espèce animale ont leur origine dans la faune sauvage. Et 144 maladies humaines provenant d’agents pathogènes chez les animaux sauvages sont devenues importantes pour la santé humaine au cours des 60 dernières années. Elle a évoqué le bilan épidémiologique. La maladie à virus Ebola a causé en Afrique de l’Ouest, la mort de 11 322 personnes entre 2014 et 2016. Quant à la COVID-19, plus de 7 millions de décès dans le monde ont été enregistrés depuis le début de la crise. Aujourd’hui, la Mpox a provoqué déjà en quelques semaines, 42 cas confirmés en Côte d’Ivoire avec un décès. Après avoir donné ces précisions et évoqué d’autres maladies, Mme Fadiga Haïda Kaly née Diarrassouba a relevé l’urgence du contrôle des menaces sanitaires et de la détection précoce de la circulation des pathogènes responsables en vue d’assurer la protection de la santé animale et humaine ainsi que pour la sauvegarde de la biodiversité et le développement durable de la planète. Et l’émissaire du MIRAH d’indiquer que c’est dans ce cadre que son département ministériel a mis en place un projet pilote pour la surveillance sanitaire des syndromes respiratoires aigües à influenzavirus et à coronavirus au niveau de la faune sauvage avec l’appui financier des centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) sur une période de trois ans de 2022 à 2024 en collaboration avec les secteurs de la santé humaine et environnementale.
A l’occasion, Dr Philip Ricks, représentant de la directrice du programme CDC – GHSA, a fait observer qu’on ne peut pas sous-estimer l’impact des animaux sur la santé humaine. Il s’est réjoui de ce que la Côte d’Ivoire fasse partie des deux pays retenus au monde dans le cadre de ce projet de recherche. Le ton du démarrage de cette activité a donné par la secrétaire générale 2 de préfecture, Sylvie Bah, représentant le préfet de Grand- Bassam. L’objectif de cette formation qui va durer cinq jours, est de renforcer les capacités des acteurs de la surveillance sanitaire de la faune sauvage à la capture d’oiseaux et à la collecte d’échantillons animal et environnemental.
A C