Sécurisation foncière rurale : Près de 2000 jeunes du Tonkpi intégreront le monde du travail grâce au PRESFOR

La sécurisation foncière rurale, en plus de renforcer la cohésion sociale et d’instaurer une paix durable, se présente comme un puissant pourvoyeur d’emplois et surtout d’insertion socio-professionnelle pour les jeunes. Le lancement des opérations terrain du Programme de renforcement de la sécurisation foncière rurale (PRESFOR) le démontre à chacune de ses étapes. L’étape du Tonkpi dont le lancement a eu lieu, le lundi 14 avril, à la préfecture de Man, est plus édifiante avec 1 884 jeunes à insérer dans le tissu socio-professionnel grâce à cette initiative de l’AFOR (Agence foncière rurale). L’information a été donnée par Ben Hiba Younes, directeur général de Topo Benhiba Côte d’Ivoire, l’opérateur foncier retenu pour cette région du pays.
Il a, en sus, précisé que 628 points focaux chargés de la collecte de données et de la liaison avec les autorités locales seront affectés à chaque village. Parmi eux, 100 jeunes, enrôlés pour le département de Man, ont été présentés officiellement en présence du préfet, du ministre Bamba Cheick Daniel, directeur général de l’AFOR, et des élus locaux. Un groupe de 628 jeunes, soit un par village, serviront comme topographes pour les levées, le traitement et la mise à jour des plans. Enfin, 628 jeunes autres seront utilisés comme agents d’appui au bornage, assurant l’identification des parcelles, la communication avec les communautés, le suivi de la pose des bornes et la prévention des conflits.
Le PRESFOR va permettre de certifier 499 180 hectares, de délimiter les territoires de 123 villages et de formaliser 49 918 contrats agraires dans le Tonkpi (Ph DR)
Fort de ses 40 ans d’expérience, Topo Benhiba misera sur ce personnel pour atteindre ses objectifs en 42 mois, à compter du 21 mars 2025 : certifier 499 180 hectares, délimiter les territoires de 123 villages et formaliser 49 918 contrats agraires.
Le ministre Bamba Cheick Daniel a rappelé l’autorité du corps préfectoral sur les opérations, appelant notamment les sous-préfets à suivre attentivement le processus pour éviter tout blocage. Le directeur général de l’AFOR a souligné l’importance d’un PRESFOR inclusif, insistant auprès des comités villageois sur la nécessité de prendre en compte les intérêts de toutes les parties, dans un contexte ivoirien de forte immigration. Car, comme rappelé, "la loi rend éligible au certificat foncier, tout exploitant de la terre, qu’il soit autochtone, allochtone ou allogène."
Les communautés (Dan, Malinké, Baoulé) ont favorablement accueilli ce message, exprimant par leurs représentants un engagement envers la cohésion sociale et le vivre-ensemble autour du PRESFOR.
Le préfet Soro Fatogoma a insisté auprès des élus pour qu’ils soutiennent la mise en œuvre de la loi : « C’est un projet du gouvernement et comme tel, encadré et soutenu par des textes de loi... il nous appartient de l’exécuter intelligemment et non de faire des interprétations. »
Dans le Tonkpi, le PRESFOR couvre 5 départements, 33 sous-préfectures et 628 villages. Après le Poro, le Tchologo et le Tonkpi, la campagne de lancement du PRESFOR s’est poursuivie, le 15 avril, dans le Cavally.
OUATTARA Gaoussou