Tchin Dan Festival 2025 : Le pari de la maturité gagné

Tchin Dan Festival 2025 : Le pari de la maturité gagné
De hautes autorités de la Côte d’Ivoire et du pays baoulé ont rehaussé le festival de leur distinguée présence

Anoblir le métier à tisser le pagne Baoulé ! C’est l’une des visées du Tchin Dan Festival dont la 9ème édition s’est déroulée du 07 au 11 août 2025, à Bouaké, au cœur du "V" Baoulé, dans la région du Gbêkê au centre de la Côte d’Ivoire. 

Avec pour thème : "Deuils et tenues traditionnelles en Afrique", cette édition du Tchin Dan Festival s’est tenue dans une atmosphère festive inoubliable pour les festivaliers, dénotant ainsi de ce que sera la 10ème édition du Tchin Dan Festival. 

Ouvert, le 07 août 2025, en pleine cérémonie des 65 ans de l’indépendance de la Côte d’Ivoire dont les festivités officielles se tenaient à Bouaké, Tchin Dan festival avait, en toile de fond, et ce depuis la première édition : comment préserver la pratique du métier à tisser traditionnel, l’anoblir pour le transformer en une alternative crédible et moderne de développement et de préservation d’un héritage culturel et traditionnel dans le département de Tiébissou. Notamment dans les villages de Gbomizambo et Gbomikondeyaokro.  In fine, comment faire du pagne traditionnel Baoulé un élément du vécu quotidien du peuple Baoulé, de l’Ivoirien, voire de l’africain. 

Le corps préfectoral, les chefs traditionnels, les personnalités politiques du Bélier et du "V" Baoulé, et le vice-gouverneur du district D’Abidjan, Claude Paulin Danho, ont pris une part active à la cérémonie officielle d’ouverture intervenue le samedi 9 août.

Selon l’ex-Premier ministre, actuel ministre d’Etat et conseiller du Président de la République, Jeannot Ahoussou Kouadio, patron du Tchin Dan Festival, face à la métamorphose positive et qualitative du festival, dont il est un habitué, s’est dit  « Heureux de voir qu’avec persévérance, abnégation et sens du sacrifice, le Tchin Dan est devenu « un festival de référence. Et ce, pour une bien meilleure vulgarisation du tissage traditionnel et du port du pagne Baoulé, outil de prestige, de communication, de communion et d’union », a-t-il ajouté en adressant ses à Ousmane Gbané, Commissaire général du Tchin Dan Festival et son équipe. « Tu as été constant en tout. Surtout dans tes relations humaines avec ton sens du cosmopolitisme. Merci aux chefs, vous qui  soutenez vos enfants. Merci de nous soutenir parce que vous êtes  le berceau de l’’humanité. Merci de veiller au Tchin Dan, à la tradition du tisserand qui est enseigné ici dans le Gbomi », a asséné Jeannot Ahoussou.

 

La célébration d’un important pan du savoir-faire ancestral

Rythmé par des panels thématiques ; une exposition de la chaîne des valeurs de la production du pagne tissé ; des expositions commerciales du pagne tissé traditionnel avec le Burkina Faso et le Ghana comme pays invités,  le Tchin Dan Festival a également été l’occasion d’animations culturelles et touristiques. Une fresque artistique du deuil et tenues traditionnelles en Afrique de  Bomou Mamadou, prix d’excellence 2025 ; l’exposition des tambours de la reine Abla Pokou, le concours Miss Tchin Dan) ; le concours de gastronomie ; le tournoi d’Awalé et des concerts "Lives" avec Roseline Layo , Adeban Konan et l’orchestre "Star family" ont été au menu de la célébration.

Et, surtout, le concours du meilleur pagne tissé auréolé par des prix conséquents salués par tous à cette neuvième édition.

En effet, le prix du meilleur pagne tissé, le pagne dénommé « destin » (Otobé ôtobé) a été attribué à Anderson Kouassi qui est reparti avec un trophée et une enveloppe de cinq cent mille francs CFA (500 000 f).  La Miss Tchin dan 2025, Audrée Leslie Yao et ses dauphines sont reparties avec une enveloppe totale de 325 000 F CFA dont cent cinquante mille francs pour la Miss.

 

Plusieurs lots décernés aux gagnants des jeux et concours

Le Commissaire général du Tchin Dan Festival, Ousmane Gbané, a Justifié son combat pour la valorisation du métier à tisser le pagne traditionnel Baoulé à travers le concept "Tchin Dan Festival" : « les tenues traditionnelles africaines obéissent à une liturgie et à un rituel, propres aux événements qui les enrobent. Ainsi, le choix des couleurs, la qualité des tissus et les coupes des vêtements sont modulés selon les cultures et les circonstances convoquées. De cette façon,  chaque tenue revêtue, à l’occasion d’un deuil, relate une fresque, dit une histoire, symbolise un attachement, charrie une douleur, marque un lien et rend un hommage».

Il a aussi salué l’apport plus qu’indispensable des autorités politiques  nationales et de groupe de communication évènementiel "Groupe stratégie communication".

Jean Antoine Doudou