Lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture : Dominique Ouattara appelle à agir avec détermination et fermeté

Lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture : Dominique Ouattara appelle à agir avec détermination et fermeté
Les différentes parties ont paraphé le nouveau cadre d’actions 2024.

Ils sont les deux poids lourds mondiaux de la production cacaoyère. Représentant à eux seuls 60% des fèves commercialisées, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont signé hier avec les États-Unis, l'Organisation Internationale du Travail (OIT), la Fondation Mondiale du Cacao (WCF) et la Fondation Internationale de l'initiative Cacao (lCC), le nouveau cadre d'actions 2024-2029 pour l'élimination progressive du travail des enfants dans les communautés productrices de cacao.
La cérémonie qui a enregistré l'intervention de la sous-secrétaire adjointe du département de travail des États-Unis par vidéo, Mme Thea Lee, a eu pour cadre le cabinet de la Première Dame de Côte d’Ivoire, Mme Dominique Ouattara, à Cocody. Ce fut l’occasion pour l’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Mme Jessica Davis Ba, d’annoncer l’octroi d’un million de dollars par son pays à plusieurs programmes de lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture en Côte d’Ivoire et au Ghana.
 


Présidente du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l'exploitation et le travail des enfants (CNS), Mme Ouattara a salué la signature du nouveau cadre d’actions. Lequel, a-t-elle signifié, a le mérite de clarifier le contexte et de définir les perspectives dans la collaboration entre les différentes parties. Ce nouveau cadre d’actions, selon la Première Dame, permettra également de répondre plus efficacement au défi persistant de l'élimination du travail des enfants dans la chaîne d'approvisionnement du cacao dans les deux pays. 

Les défis, a cité la présidente du CNS, sont liés à la forte migration en Côte d’Ivoire et au Ghana des populations vulnérables en majorité constituées de femmes et d’enfants, qui fuient la menace terroriste dans leur pays d’origine.  « Ce mouvement massif de population comporte le risque d’accroitre le nombre d’enfants exposés au travail des enfants dans la production du cacao.  C’est pourquoi, nous devons agir en urgence et avec plus de détermination et de fermeté, pour contrer l’expansion et la propagation du travail des enfants dans les zones de production du cacao », a-t-elle lancé. 

Le cadre d'actions 2024-2029 reconnaît que la lutte contre les causes profondes du travail des enfants requiert une action multipartite holistique et immédiate de la part de toutes les parties prenantes, ainsi qu'une coordination efficace. 
Les signataires ont à cet effet réaffirmé leur engagement à travailler ensemble pour contribuer à la prévention et à l'élimination progressive du travail des enfants dans les communautés productrices de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. Ce, en travaillant pour  améliorer le bien-être et le développement des enfants et de leurs familles dans les communautés productrices de cacao ; la couverture des systèmes privés de suivi et de remédiation du travail des enfants (SSRTE) efficaces, qui sont alignés et interopérables au système d’observation et de suivi du travail des enfants en Côte d’Ivoire et au Ghana national child labor monitoring système (GCLMS), ainsi qu’aux systèmes nationaux de traçabilité  du cacao et aux systèmes de gestion des cas de protection de l’enfance et à améliorer l’accès à une éducation de qualité ainsi qu’à la formation technique et professionnelle (…). 

Me Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, président du comité interministériel de lutte contre le travail, la traite, l’exploitation et le travail des enfants, a rassuré sur l’engagement du gouvernement ivoirien pour la mise en œuvre du plan d’actions. « En paraphant ce document, nous réaffirmons notre engagement envers chaque enfant du Ghana et de la Côte d’Ivoire et plus généralement envers des milliers d’enfants », a-t-il indiqué.

L’ambassadeur du Ghana en Côte d’Ivoire, Frederick Daniel Laryea, au nom du ministère de l’Emploi et des Relation du Travail de son pays, a également rassuré sur l’engagement du Ghana à exécuter le nouveau cadre d’actions.
Les représentants de l’industrie du cacao et du chocolat, M. Mathias Lance directeur exécutif d’ICC et M. Christ Vincent, président de la WCF ont tous salué la signature de ce nouveau et ont promis jouer leur partition.
Cela, pour le grand bonheur de l’OIT dont la directrice du bureau pays, Mme Ndeye Coumba Diop, a rappelé que 160 millions d’enfants sont astreints au travail dans le monde dont 79% sont des travaux dangereux.

DM