Ouattara travaille pour vous : CMU, ce sésame qui soulage des milliers de familles
Dans sa quête perpétuelle du bonheur des Ivoiriens et des populations vivant en Côte d’Ivoire, le Président de la République, Alassane Ouattara, a lancé la Couverture maladie universelle (CMU) en 2014 qui est entrée dans sa phase active avec le début des prélèvements le 1er juillet 2019 et celui des prestations le 1er octobre 2019. Méconnue et décriée au départ, avec la correction des différentes imperfections, aujourd'hui elle est saluée par les populations dans le Gbêkê, le Hambol et l'Iffou qui traduisent leur reconnaissance à son initiateur. D'Arikokaha à Prikro en passant par Niakara, Katiola, Bouaké, Daoukro et Ouellé, ils sont nombreux les détenteurs de la carte CMU qui saluent les prestations qu'elle leur offre.
Samedi 24 août 2024, sous un temps clément, nous sommes accueillis avec allégresse à Nangoniékaha, un village de la sous-préfecture d’Arikokaha dans le département de Niakara. Ouattara Roger, le chef de village, ne pouvait sous aucun prétexte manquer l'inauguration du centre de santé de Badiokaha, un autre village de la sous-préfecture d'Arikokaha, niché au pied du mont Niangbo. Bien sûr, ce garant des us et coutumes Tagbana avec qui nous avons échangé, loin des tintamarres de la fête, a salué l'événement qui va contribuer à améliorer la santé de ses parents. Justement interrogé sur la Couverture maladie universelle (CMU), il dit avoir déjà bénéficié des bienfaits de la carte CMU. Il a exprimé à cet effet, toute sa reconnaissance au numéro un ivoirien. « Dîtes au Président Alassane Ouattara, que les populations de Nangoniékaha et de la sous-préfecture d’Arikokaha, lui disent merci. La santé, c’est le meilleur capital à protéger. Aider nos populations à se faire soigner, c’est un véritable cadeau. Moi qui m’adresse à vous aujourd’hui, je ne serais certainement pas là si je n’étais pas enrôlé à la CMU ». Nous montrant fièrement sa carte, il ajoute : « J’ai été sauvé grâce à cette carte qui m’a permis d’acheter tous mes médicaments quand j’étais malade, il y a quelques mois. Personne ne devrait encore traîner les pieds pour se faire enrôler. La Côte d'Ivoire peut être fière d’avoir à sa tête un chef d’Etat qui pense à la santé de ses populations”, a-t-il déclaré.
Après Nangoniékaha, nous mettons le cap, le mardi 27 août 2024, sur l'hôpital général de Niakara sous une fine pluie. Il est un peu plus de 8 heures lorsque nous croisons Dame Lôtcho Koné à la sortie de la pharmacie de l’hôpital tenant en main un sachet de médicaments. Derrière elle, au moins une dizaine de personnes sont en rang devant le guichet de la pharmacie. “Ma fille à fait une fausse couche à la maison dans la nuit du jeudi. À l’hôpital, elle a été internée. Grâce à sa carte CMU, j’ai pu faire face à la première ordonnance qui comportait des gants et deux autres médicaments. J'ai été servie à la pharmacie de l'hôpital. Cela a été de même le lendemain avec la deuxième ordonnance. Je n'ai donc pas eu besoin d'aller acheter d'autres médicaments en ville. C'est vraiment merveilleux et je voudrais dire merci aux initiateurs de ce projet”, dit-elle le visage rayonnant de joie.
À Katiola, Koné Kalpi Denis, enseignant bénévole, dit tirer beaucoup de bénéfices de sa carte CMU. «Il est vrai que la CMU nous permet de nous soigner à moindre coût, mais il ne faut pas ignorer les autres avantages qu'elle offre. Aujourd'hui, on en a besoin pour les concours et l'inscription en ligne des élèves âgés de plus de 16 ans. Il vaut mieux l'avoir avec soi». Quelques-unes jours après, de passage dans la région de l'Iffou, à Prikro, puis ensuite dans la sympathique ville de Ouellé, nous avons entrepris de nous rendre compte de l’effectivité de la poursuite de l'opération de l’enrôlement à la CMU d'abord, avant d'entreprendre des visites dans les hôpitaux. À Ouellé, elle se déroule à la sous-préfecture. Avec cette période de rentrée des classes où l’inscription en ligne est soumise à l’obligation des élèves âgés de plus de 16 ans d’être enrôlés à la CMU, il y a une affluence remarquable. Il nous faut fouiller dans les rangs des pétitionnaires, des personnes à même de s'ouvrir à nous dans la langue de Molière. Ce qui est vite fait avec l'un d'entre eux en tenue kaki. Sous le regard des autres, il accepte notre requête de dire ce qu'il pense de la CMU. « Je suis venu me faire enrôler pour pouvoir faire mon inscription en ligne. Je passe en classe de cinquième et j’ai seize ans. Il y a aussi le fait que je peux me faire soigner gratuitement avec ma carte CMU. Ma grande sœur qui est en classe de seconde, a bénéficié de soins gratuits l’année dernière lorsqu'elle est tombée malade. On lui avait prescrit une ordonnance de quatre médicaments pour un palu et la carte CMU l’a sauvée. Je pense que c’est une très bonne chose. J'ai décidé de me faire enrôler comme elle, pour être protégé», a assuré Yah Kouamé Ivan qui passe en classe de cinquième pour cette rentrée 2024-2025. Diabaté Ousmane, cultivateur, est autre candidat à l’enrôlement en rang. “Ayant entendu plusieurs témoignages de personnes qui ont bénéficié de soins gratuits grâce à leurs cartes CMU, j’ai décidé de venir me faire enrôler. Le rang est long, mais je suis patient. Je ne repartirai pas sans ma carte aujourd'hui “, dira-t-il. Toujours à Ouellé, nous nous rendons par la suite à l’hôpital général autour de 10h. Direction, un bureau sur lequel il est écrit au frontispice "Consultations générales". Dame Koffi Amoin Rebecca, enseignante, sort de la consultation avec une ordonnance en main. Nous décidons de faire chemin avec elle pour voir où elle ira se procurer ses médicaments. Ce qui n'empêche pas des échanges cordiaux avec elle. «J’ai ma carte CMU. C’est ici à la pharmacie de l’hôpital que je vais me faire servir. Parfois il y a quelques produits qui font défaut, mais nous les obtenons à moindre coût en pharmacie en ville, avec la carte. Je suis souffrante depuis deux jours. Comme j’ai vu que c’est un peu sérieux, je suis venue à l’hôpital aujourd'hui. J'avoue que la carte CMU est bénéfique. Il y a encore des personnes qui n'y croient pas. J’étais pessimiste comme eux au point où je ne sortais pas avec ma carte. Je n'y croyais pas du tout. C'est sur insistance de ma fille que j’ai vu son importance pour la première fois et depuis lors je ne m’en sépare plus. Je suis restée longtemps dans l'erreur et les préjugés. Je voudrais donc demander aux “Saint Thomas” d'essayer simplement comme moi», suggère-t-elle aux incrédules.
Nous bouclons notre tournée à l'hôpital général de Daoukro. Normal, car c'est la capitale de l'Iffou. Serge Kouakou Nanan, commerçant dans un village périphérique, est venu pour des soins. Il a obtenu tous ses médicaments avec sa carte CMU au sein de l'hôpital. "J'ai eu tous mes médicaments sur place. C'est du temps que je gagne. Comme ce n'est pas la grande forme, je vais rentrer immédiatement au village et commencer mon traitement. Se soigner est devenu comme un jeu avec la CMU. Je remercie les autorités de mon pays, à commencer par le chef de l'Etat", nous a-t-il dit avant de prendre congé de nous.
De retour à notre base, Bouaké, nous mettons, le mardi 02 septembre, le cap sur le CHU où le constat que nous avons fait à la vue de l'affluence aux guichets pour les tickets donnant droit aux bons de la CMU, nous permet de dire que beaucoup de patients utilisent également leur carte CMU. Mais comment cela se passe-t-il concrètement ? Selon un des guichetiers, "il suffit pour le patient de se munir d'un ticket sur présentation de sa carte à la réception. Ce ticket vous ouvre les portes de la consultation. Après cela, si vous avez une ordonnance, il vous suffit de vous rendre à la pharmacie du CHU avec votre carte. Les médicaments vous sont gracieusement offerts et si vous ne les avez pas tous, le reste pourra vous être servi à prix réduits dans une pharmacie privée en ville". Justement, Monsieur Mambo Judicaël, opérateur économique, vient de suivre toute cette procédure. Chanceux, il a obtenu tous ses médicaments sur place. “Il faut l'avouer, aujourd'hui ça va nettement mieux. Ce qui n'était pas le cas il y a un ou deux ans où vous pouviez faire la navette entre le CHU et les pharmacies en ville. La carte était systématiquement refusée par la quasi-totalité des pharmaciens. Mais aujourd'hui, on a même le choix entre nous faire livrer les médicaments à la pharmacie du CHU ou en ville. Il faut tirer le chapeau au ministère de la santé. Dans quelques années, il est à parier que ce sera parfait”, confie-t-il optimiste.
Les nombreux avantages reconnus par les populations des trois régions
Plusieurs actes sont garantis par la CMU. Ce sont les consultations (médecins généralistes et spécialistes, infirmiers, sages-femmes), les médicaments, les actes de chirurgie, les examens de laboratoire, les examens d'imagerie, les soins bucco-dentaires et l'hospitalisation. La quasi totalité des bénéficiaires relèvent surtout la disponibilité des médicaments dans les pharmacies des hôpitaux, ce qui leur évite des va-et-vient incessants entre les pharmacies privées et les hôpitaux. Mais des difficultés qui restent loin derrière ont été également soulignées. De l’avis de nombreux pétitionnaires, au départ de l’opération, l’insuffisance des centres d’enrôlement entraînait de longues files d’attentes. Ainsi pour parvenir à se faire enrôler, l’on pouvait facilement passer plusieurs jours. Une fois à l’intérieur de la salle, il fallait aussi passer par plusieurs étapes jugées harassantes : le remplissage des fiches, la prise de photo et d’empreintes…Une fois l’enrôlement terminé, l’on devait encore attendre plusieurs semaines, voire des mois pour entrer en possession de sa carte. Toutes ces difficultés ont dissuadé plusieurs candidats à l’enrôlement. "J'étais parmi les toutes premières personnes à me faire enrôler à Bouaké. Mais j'ai dû attendre plus d'un an pour avoir ma carte. A chaque fois que je passais pour la retirer, on me demandait de revenir la prochaine fois. Je me suis interrogé si l'adage qui voulait que les premiers soient les derniers, ne s'appliquait pas finalement à moi. Quand je l'ai finalement obtenu, c'était un véritable ouf de soulagement pour moi. Aujourd'hui, c'est un lointain souvenir pour moi, car cela fait plusieurs fois que je l'utilise pour me soigner. Je remercie sincèrement le Président de la République qui a pensé à nous les pauvres avec cette réforme sociale", explique Barro Abdoulaye, maçon résidant au quartier Tolakro de Bouaké.
Au total, si au départ une partie des Ivoiriens ne voyaient pas d'un bon œil cette obligation qui était même décriée depuis son lancement, en 2019 à cause des lenteurs administratives, aujourd’hui les choses ont nettement évolué parce que beaucoup de failles ont été corrigées. Et face à la forte demande, le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Adama Kamara, sollicitait la Banque mondiale pour fournir davantage de camions d’enrôlement mettant en lumière la portée de l’opération. «Je lance un appel à la Banque mondiale pour les équipements… La CMU est la chose la plus formidable que le Président de la République Alassane Ouattara a offert aux populations, c’est un système solidaire (…) La maladie ne connaît ni riche ni pauvre. On tombe tous malades. Mais est-ce qu’on a les moyens pour se soigner ? C’est la grande question et la CMU dit oui. Avec la CMU, tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire peuvent se soigner à moindre coût », a-t-il assuré.
Caractéristiques générales de la CMU
La Couverture maladie universelle (CMU) est un système obligatoire de prise en charge du risque maladie institué par la loi n° 2014-131 du 24 mars 2014 au profit de l’ensemble des résidents ivoiriens. Elle comprend deux régimes : un régime contributif, le régime général de base ; et un régime non contributif, le régime d’assistance médicale. Les cotisations des bénéficiaires du régime d’assistance médicale, sélectionnés sur critères sociaux, sont prises en charge par le budget de l’État. En revanche, les assurés du régime général de base sont soumis à une cotisation individuelle mensuelle de 1000 francs CFA et un délai de carence de trois mois pour les Ivoiriens et de six mois pour les étrangers. A l’instar de toutes les régions du pays, à Bouaké, Daoukro et Niakara, la CMU est entrée dans sa phase pratique de mise en œuvre à partir du 1er octobre 2019. Depuis l’entrée en vigueur de la loi instituant la CMU, plusieurs décrets d’application ont été pris pour expliciter et faciliter sa mise en œuvre. C’est notamment le cas du décret du 25 janvier 2017 définissant les conditions et les modalités de l’assujettissement, de l’affiliation et de l’immatriculation au régime général de base de la CMU. L’une des dernières dispositions règlementaires en date est le décret n° 2022-753 du 28 septembre 2022 relatif à la mise en œuvre de l’obligation d’enrôlement à la CMU. Il précise en particulier, que la preuve de l’adhésion à la CMU est obligatoire dans certaines démarches administratives, sociales et académiques. Pour les autorités publiques, ce décret constitue un moyen d’accélérer la mise en œuvre du droit à l’accès aux soins de santé pour tous, garanti par l’article 9 de la Constitution ivoirienne du 8 novembre 2016. Le taux de couverture de cette réforme sociale est de 70 %. L’enrôlement se fait gratuitement. Ensuite, le requérant devra s’acquitter d’une cotisation mensuelle de 1 000 francs CFA (1,50 euro) pour obtenir 70 % de réduction sur certaines consultations et une large liste de médicaments – et jusqu’à 100 % pour les plus démunis.
Les difficultés levées
Les difficultés rencontrées sont progressivement corrigées avec la multiplication des centres d’enrôlement et surtout la création d’équipes d’enrôlement mobiles. Une évolution majeure au niveau du dispositif d’enrôlement est aussi à noter. Notamment la possibilité d’enrôler, de produire et de remettre la carte CMU sur place au requérant. A cet effet, 11 sites d’enrôlement et de production in situ des cartes sont opérationnels à ce jour dont 5 à Abidjan et 6 à l’intérieur du pays. La généralisation de ce dispositif est en cours afin que chaque région du territoire national en soit dotée dans les prochains mois. Ahmed Tidiane Diomandé est conseiller technique du directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Au titre de l’accès aux prestations de la CMU, il note l’étendue du réseau national de la CMU qui se compose aujourd’hui de 1 638 établissements sanitaires répartis dans 495 sous-préfectures sur 510 que compte le pays et couvre toutes les 31 régions. Aussi à ce jour, 377 698 assurés ont bénéficié des prestations de la CMU, plus de 1,4 million d’actes de soins ont été également réalisés pour un montant de plus 2,4 milliards FCFA à la charge de la CNAM. Il est à noter une montée en puissance des prestations de la CMU au bénéfice des assurés. Le montant des prestations à la charge de la CNAM est passé de 266 millions FCFA en 2022 à plus de 1,2 milliard FCFA sur les trois premiers trimestres de l’année 2023. Une nouvelle politique du médicament initiée par la CNAM permet, depuis octobre 2022, aux assurés de la CMU d’avoir accès à une liste de 741 médicaments déjà disponibles et habituellement vendus dans les officines de pharmacie (pharmacies privées). En plus de cette nouvelle politique qui règle la question de la disponibilité des médicaments, un décret vient d’être pris en vue d’intégrer l’hypertension artérielle et le diabète, dans leur forme non compliquée, au panier de soins de la CMU. Il est désormais possible de vérifier la disponibilité de sa carte CMU et se rendre dans le centre de retrait pour la récupérer. Pour le Hambol et le Gbêkê, deux sites In situ seront ouverts à Tafiré et à Bouaké.
Le nombre d'enrôlés en constante progression
De 5 120 000 personnes enrôlées, soit 18,47% de la population estimée de la Côte d'Ivoire en 2022, on est passé à 6 560 000 personnes enrôlées, soit 23,13% de la population en 2023. Les chiffres sont ensuite passés à 8 000 000 de personnes enrôlées, soit 27,58% de la population, en 2024. Cela démontre clairement que la CMU s'enracine au fil des ans. Avec 15 millions de personnes enrôlées à ce jour, sur l'ensemble du territoire ivoirien, la CMU est aujourd’hui une réalité dans les régions du Hambol, de Gbêkê et de l’Iffou au point où plusieurs bénéficiaires saluent cette autre vision du Président de la République. A Bouaké, la CMU est entrée dans sa phase pratique à l’Université Alassane Ouattara, aux campus 1 et 2 ainsi qu’à la cité forestière, suite à l’inauguration officielle des centres de santé de ces cités universitaires réhabilitées et équipées à cet effet par le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale d'alors, Jean-Claude Kouassi. C'était en réalité une phase expérimentale qui a concerné 22.000 étudiants de Bouaké sur une population cible de 150.000 personnes des universités et établissements d’enseignement supérieur publics et privés choisis. Cette étape a permis d’éprouver l’ensemble du dispositif à savoir, l’immatriculation des adhérents, l’accès aux soins, le remboursement des prestations et l’arrimage avec les assurances complémentaires. Elle a aussi servi à tester les outils de gestion de la CMU tels que le contrôle biométrique, l’édition des feuilles de soins, les échanges de données entre les différents acteurs du système afin d’identifier ce qu’il y a à améliorer. Durant cette phase, les étudiants y ont bénéficié de soins gratuits sans payer la cotisation mensuelle individuelle de 1000F pendant les six premiers mois, l’Etat prenant en charge leur contribution personnelle.
AGNES KOUAHO, CORRESPONDANT