Promotion des potentialités minières, pétrolières et énergétiques : Le SIREXE 2024 répond à toutes les attentes
Débuté le 27 novembre 2024 au Parc des Expositions d’Abidjan, sous le thème « Développement durable des industriels extractives et énergétiques : quelle politique et stratégie ? », le Salon international des ressources extractives et énergétiques (SIREXE 2024) a refermé ses portes le 2 décembre. De l’avis des participants professionnels, des exposants, des visiteurs et des invités, ce 1er salon qui a réuni les trois secteurs a été un succès éclatant, tant au plan organisationnel qu’au niveau de la pertinence des thématiques abordées. La qualité des intervenants et des panélistes ainsi que les intentions d’investissements enregistrées ont fini par convaincre sur la nécessité d’organiser cet évènement d’envergure pour tous les acteurs engagés dans le développement durable et responsable des ressources extractives et énergétiques en Côte d’Ivoire et dans la sous-région.
Bilan chiffré
En effet, le SIREXE 2024, c’est 2 200 participants professionnels ; 320 exposants ; 25 000 visiteurs ; et 134 médias nationaux et internationaux, et surtout, près de 4 000 milliards de FCFA de contrats d'investissement signés. Au cours de ces cinq jours intenses d’échanges, de travaux et d’ateliers pratiques, les sujets en rapport avec le développement et la promotion du secteur des ressources énergétiques et extractives ont été abordés : le renforcement des partenariats, la question de la mobilisation des financements, la promotion du contenu local, la sensibilisation des jeunes aux métiers de la chaine de valeur du secteur, etc. Sur le sujet de la transition énergétique, les discussions ont révélé que les pays africains doivent établir des stratégies nationales pour classifier leurs minéraux critiques et que la promotion d'une bonne gouvernance, le renforcement des infrastructures énergétiques, et la transformation locale des minéraux critiques pour augmenter leur valeur ajoutée sont les clés pour maximiser les bénéfices économiques. S’agissant de la promotion du contenu local, il ressort qu’il doit déboucher sur un système gagnant-gagnant pour l'opérateur international, les sociétés locales, le citoyen et l'administration.
Pour ce 1er salon, les objectifs visés, à savoir, stimuler les investissements privés, favoriser les partenariats régionaux et internationaux en vue d’assurer une meilleure répartition des richesses générées, ont été, bel et bien, atteints. D’une part, les institutions financières se sont engagées à accompagner les compagnies locales dans la réalisation de leurs projets. Et d’autre part, plusieurs contrats visant à identifier des solutions aux défis de développement des secteurs des mines, du pétrole et de l'énergie, et de promouvoir des accords de partenariat Sud-Sud et Nord-Sud, ainsi que des retombées touristiques pour la Côte d'Ivoire, ont également été enregistrés.
De nombreux accords et conventions signés
La signature d’un accord stratégique entre la société ivoirienne d’exploitation d’hydrocarbures (Petroci) et le géant pétrolier angolais Sonangol, en est la parfaite illustration. Il s’agit d’un partenariat pour le financement, la construction et l’exploitation d’une base intégrée de services logistique à Abidjan. Cette future plateforme devrait inclure des installations de stockage et de transport des ressources, un centre de maintenance et de réparation ainsi que des espaces dédiés à la formation. Des annonces ont, également, été faites. Notamment sur des découvertes additionnelles de réserves d’or en Côte d’Ivoire ; sur la signature de nouveaux contrats de partage et de production ou encore des contrats de vente de gaz naturel entre l’Etat de Côte d’Ivoire et des opérateurs.
L’Union européenne et la Côte d’Ivoire ont signé un protocole d’accord de près de 3,2 milliards de FCFA, sur la mise en œuvre du projet sur la valorisation de la biomasse énergie et de la cuisson propre en Côte d'Ivoire, dans le cadre de l’initiative Transition Bas carbone. Ce projet a pour objectif principal de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en Côte d’Ivoire. Dans le même ton, une convention pour la mise en œuvre du projet d’aménagement de 14 forêts classées en vue de la compensation des émissions de gaz à effet de serre issues du développement du gisement Baleine a été signée entre la société Eni Côte d’Ivoire et le ministère des Eaux et Forêts. Il vise à mobiliser 65 milliards de FCFA pour la restauration du couvert forestier, mais également de réduire les émissions de CO2 résultant de la conversion d'écosystèmes naturels en d'autres utilisations des terres, promouvoir et soutenir le développement des communautés locales et améliorer la qualité de vie dans la zone du projet. L’on enregistre, aussi, la mise en place d’une coopération entre le gouvernement ivoirien et l'Association des Sociétés d'Électricité d'Afrique pour soutenir la formation et renforcer les capacités humaines dans le cadre de la promotion du contenu local et la recherche de l’innovation en Afrique.
En outre, un centre de ressources pour les applications de la technologie solaire en Côte d’Ivoire, dénommé STAR C a été inauguré à Bingerville. Logé au Centre des Métiers de l’Electricité, ce centre formera des experts dans les technologies solaires et servira de guichet unique pour le renforcement des capacités des formateurs et des apprenants.
Dans le domaine des mines, le SIREXE a été le lieu pour le Groupement des professionnels des mines de Côte d’Ivoire (GPMCI) de lancer le fonds d’investissements minier. Ce fonds devrait mobiliser 14 milliards de F CFA pour financer les sous-traitants et fournisseurs de services du secteur, promouvoir l’épargne des salariés afin de leur assurer une retraite rentable, et soutenir la formation, la recherche et l’innovation.
Si le SIREXE a répondu aux attentes, c’est bien parce que le secteur des ressources extractives et énergétiques en Côte d’Ivoire connait un essor fulgurant, ces dernières années. De ce fait, il peut, effectivement, incarner la vision du président de la République, SEM Alassane Ouattara de « faire des ressources minérales et de l'énergie, le levier d'une nouvelle phase de croissance soutenue et durable du pays », en faisant de la Côte d’Ivoire le plus grand marché des mines et de l’énergie de l’Afrique sub-saharienne pour les vingt prochaines années. Aussi, en attendant le SIREXE 2026, il appartient au ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie, sous la conduite de son premier responsable, Mamadou Sangafowa Coulibaly, de rentabiliser ces acquis et veiller à la mise en œuvre des stratégies et politiques de développement et de renforcement pour un meilleur positionnement du secteur extractif et énergétique dans la sous-région et en Afrique.
Sogona Sidibé