SILA 2025-Ally Coulibaly (parrain) aux jeunes : « N’ayez pas peur d’aimer ce continent, avec ses forces, ses failles, ses possibles»  

Parrain de la 15ème édition du Salon international du livre d’Abidjan (SILA), Ally Coulibaly, Grand Chancelier de l’Ordre national, a adressé, lors de l’hommage au célèbre journaliste tunisien, Béchir Ben Yahmed, fondateur de Jeune Afrique, le 9 mai dernier, un message fort aux jeunes. Nous vous proposons son discours.  

SILA 2025-Ally Coulibaly (parrain) aux jeunes : « N’ayez pas peur d’aimer ce continent, avec ses forces, ses failles, ses possibles»   

Chères étudiantes, chers étudiants, chers élèves, chers amis,

 

Il y a un an, ici même, au Palais des Expositions, nous rendions hommage à une figure exceptionnelle de notre continent : Béchir Ben Yahmed, fondateur de Jeune Afrique. Un homme qui aurait pu choisir la facilité, la richesse, le confort… Mais qui a préféré servir l’Afrique, éveiller les consciences, et mettre sa plume au service de l’émancipation.

 

Diplômé de HEC, école de Hautes études commerciales, une institution de formation de rang mondial, réputée pour incarner le symbole achevé d’élitisme et de réussite sociale, Béchir Ben Yahmed, BBY, aurait pu faire partie du gotha de la haute finance internationale. Mais non. Il a fait un autre choix. Celui de s’engager. Celui d’informer. Celui de réveiller un continent encore marqué par les séquelles du colonialisme et de l’archaïsme. Il a choisi le journalisme. Un métier difficile. Parfois ingrat. Mais essentiel. Parce qu’une jeunesse bien informée, c’est une jeunesse puissante. Une jeunesse qui pense. Une jeunesse qui agit.

 

Chers jeunes, 

 

Le combat pour la liberté, pour le progrès, pour la justice, ce n’est pas une affaire du passé. Ce n’est pas réservé aux générations de l’indépendance. Ce combat, aujourd’hui, c’est le vôtre. Vous êtes à l’aube de vos vies. Mais aussi à l’aube d’une Afrique nouvelle. Une Afrique en marche. Une Afrique en devenir. Et cette Afrique-là, elle a besoin de vous.

 

Alors, n’attendez pas. N’attendez pas qu’on vous donne la parole. N’attendez pas qu’on vous ouvre les portes. Prenez-les, vos responsabilités. Prenez-les, vos rêves. Prenez-les, vos outils, vos idées, vos passions. Et avancez !

 

Comme le disait un grand homme d’Église : « N’ayez pas peur».  N’ayez pas peur de rater. N’ayez pas peur de viser haut. N’ayez pas peur d’aimer ce continent, avec ses forces, ses failles, ses possibles.

 

Un musicien américain, Jonathan Richman, connu pour le rôle éminent qu’il a joué dans le développement du genre musical, le « punk rock américain » a proclamé : « Our time is now, in the mornings of our lives » qu’on pourrait traduire par : « C’est maintenant, au matin de nos vies, que notre temps commence». Ou encore « Notre heure est venue, à l’aube de nos existences ». C’est maintenant. Oui, c’est maintenant, au matin de vos vies, que votre heure commence.

 

Alors, soyez curieux. Apprenez. Formez-vous. Remettez-vous en question. Cherchez la vérité. Soyez passionnés, engagés, exigeants. Pas pour vous seuls. Mais pour vos familles. Pour vos communautés. Pour votre pays. Pour l’Afrique.

 

Une jeune militante pakistanaise, Malala Yousafzai, disait : « Il n’y a pas de plus grand pouvoir que celui d’une jeunesse déterminée à se lever». Levez-vous donc. Dressez-vous. Mobilisez-vous. L’Afrique n’attend pas. Elle vous appelle.

 

Et pour répondre à cet appel, il faut travailler. Encore. Toujours. Sans relâche. Comme le disait un responsable politique africain : « Il faut travailler, encore travailler, toujours travailler».

 

Oui, c’est dans l’effort que se construit la dignité. C’est dans la persévérance que se bâtit le progrès.

 

Nous, vos aînés, avons fait notre part. Parfois avec succès. Parfois avec des erreurs. Mais aujourd’hui, notre rôle, c’est de vous passer le flambeau. Ce moment que nous partageons aujourd’hui n’est pas un simple discours. C’est un appel. Un appel à la responsabilité. Un appel à l’audace. Un appel à l’action.

 

Je vous invite, chères jeunes Africaines, chers jeunes Africains, à répondre à cet appel. À faire en sorte que votre engagement ne soit pas un feu de paille, mais une flamme durable. Une flamme qui brûle en vous, et que vous transmettrez aux enfants de vos enfants.

 

Ne laissez personne écrire l’histoire de l’Afrique à votre place. Soyez les auteurs de vos propres récits. Soyez les bâtisseurs d’un continent fort, solidaire et digne.

 

L’Afrique ne vous demande pas d’être parfaits. Elle vous demande d’être présents. Elle vous demande d’y croire.

 

Merci.