Interview-Malick Tohé (PCA du COK) : « Notre plus grande ambition, c’est que tous les habitants de Korhogo soient fiers de leur club »

De la lutte pour le maintien à l’ambition de la grandeur. A l’orée d’une nouvelle saison, Malick Tohé, président du conseil d’administration du Club Omnisports de Korhogo (COK), ne cache pas ses intentions à l'approche de la nouvelle saison. Finie l'époque où le club se contentait de viser le maintien. Aujourd'hui, l'objectif est clair : bousculer la hiérarchie de la Ligue 1. Plongez au cœur des ambitions du COK, des réformes internes au lien indéfectible avec ses supporters, dans cet entretien captivant, réalisé le 1er juillet 2025, lors de la reprise des entraînements au Lycée moderne de Cocody.

Interview-Malick Tohé (PCA du COK) : « Notre plus grande ambition, c’est que tous les habitants de Korhogo soient fiers de leur club »
Malick Tohé : « Ensemble, nous voulons faire du COK une institution forte du football ivoirien, l'un des plus grands de Côte d’Ivoire » (Ph DR)

Le Patriote : Sous quel signe placez-vous cette nouvelle saison de Ligue 1 LONACI avec le CO Korhogo ?
Malick Tohé : C’est une véritable rentrée sportive, comparable à l’ouverture d’une nouvelle année scolaire. En tant que président, il était important que je sois présent dès le premier jour. C’est un peu comme ouvrir les portes d’une nouvelle classe pour nos joueurs, qu’ils soient anciens ou nouveaux. Nous posons les bases d’une saison ambitieuse. Après cette reprise symbolique, viendra l’assemblée générale, puis le temps de l’action sur le terrain.

 

LP : Après l’Ecole de police, vous vous retrouvez au Lycée moderne de Cocody. Est-ce le nouveau centre d’entraînement du COK ?

MT : Actuellement, des travaux sont en cours pour améliorer les installations. A ce niveau, je tiens à saluer l’ONS (Office national des sports), le gouvernement, le président de la République, le ministre des Sports et tous les acteurs engagés dans la modernisation des infrastructures sportives. C'est un travail remarquable.

 

LP : Quels objectifs vous vous fixez après la 10e place de l’exercice écoulé ?

MT : Notre discours change. Pendant deux saisons, notre combat était la survie en Ligue 1. Désormais, nous visons le milieu, voire le haut du tableau. C’est le message que j’ai transmis à l’encadrement et aux joueurs. Notre ambition est claire : nous battre pour une place d’honneur. Avec le nouvel encadrement technique, j’espère que nous ferons mieux que la saison dernière.

 

LP : Les changements fréquents d’entraîneur ne nuisent-ils pas à la stabilité ?

MT : Je ne parlerai pas d’instabilité, mais une volonté d’évolution. Nous avons collaboré avec Gnakala Yaci jusqu’à la mi-saison. Nous sommes séparés à l’amiable au vu des résultats qui étaient en-deçà de nos espérances. Ensuite, nous avons fait appel à un ancien du club, Soro Jean, qui connaissait bien le groupe. Lorsqu'il a pris les rênes, nous étions derniers. Il a réussi à nous hisser à la 10e place. C'est une performance remarquable et il mérite notre reconnaissance. Cependant, avec nos ambitions revues à la hausse, nous avons opté pour un nouveau profil plus en phase avec cette vision.

 

 

LP : Après un coup d’essai, la saison dernière, le club va-t-il se réinstaller définitivement à Korhogo ?

MT : Korhogo reste notre boussole et nous y avons déjà un pied. Le retour définitif est en cours. Nous avons échangé avec les dirigeants, car déplacer l’ensemble du groupe (joueurs, staff, logistique) constitue un véritable défi. Les infrastructures sont prêtes, et l’attente populaire est forte. L'an dernier, nous avons bénéficié d'un soutien considérable à chaque déplacement de la part des autorités politiques, municipales, des élus, et surtout de la population locale.

Il est clair que nous n’avons pas arrêté de date, mais nous avons une certitude : le retour se fera. D'ailleurs, durant la préparation, nous passerons une à deux semaines à Korhogo, afin de nous rapprocher davantage de notre public.

 

LP : Avec vos nouvelles ambitions, vous l’affirmez tantôt, vous avez opté pour un nouvel encadrement technique. Qui est ce technicien qui va conduire le CO Korhogo cette saison ?

MT : Déjà, il y a Comara Yacouba qui est le nouvel adjoint. C’est lui qui conduit pour le moment la reprise. Nous sommes en phase de finalisation du contrat avec le coach principal dont l’arrivée se fera sous peu. Il sera présent la semaine prochaine pour mieux préparer la saison. Aujourd’hui, au niveau des joueurs, quatre recrues nous ont déjà rejoints. Le mercato reste ouvert, et nous ajusterons en fonction des besoins que le staff technique exprimera.

 

LP : Le président de la Ligue professionnelle a annoncé la fin des matchs de Ligue 1 au stade Robert Champroux et au Parc des Sports. Qu’en pensez-vous ?

MT : C’est une décision qui relève du président de la Ligue professionnelle. Je n’ai donc pas à la commenter. S’il a pris cette décision, elle doit être actée. Nous, nous nous adapterons.

 

LP : Vous êtes le PCA depuis la saison dernière après Bakary Ouattara dont la vie est presque confondue à celle du club. Quel est l’état des lieux actuel du CO Korhogo ?

MT : Je rends hommage à mon aîné, Bakary Ouattara, le fondateur du club. Il l'a bâti patiemment, en le hissant des divisions inférieures jusqu’à la Ligue 1. Je prends aujourd’hui les rênes d’un club déjà en première division, et je lui dis merci pour son immense travail, souvent mené seul, avec passion et détermination. J'arrive avec une vision renouvelée et une approche différente.

Aujourd’hui, je prends le relais avec une approche nouvelle. Bakary Ouattara incarne l’expérience, moi j’apporte la stratégie. Ensemble, nous voulons faire du COK une institution forte du football ivoirien, l'un des plus grands de Côte d’Ivoire.

 

LP : Vous l’avez dit, le public de Korhogo a été avec vous, l’an dernier. Qu’attendez-vous de ce public cette saison ?

MT : A Korhogo, le public est notre 12e homme. Nous jouons pour lui. Chaque match à domicile est une fête populaire. Nous avons démarré la mise en place de comités de base, avec le soutien actif de responsables locaux comme Coulibaly Moussa. Notre ambition ultime, c’est de faire vibrer tout Korhogo, de fédérer élus, autorités et jeunes autour d’un seul maillot. Korhogo a cette chance : elle compte trois ministres, sans oublier le Haut représentant du chef de l’Etat, Gilbert Kafana Koné. Tous nous apportent leur soutien, certains sur le terrain, d’autres à distance. Notre plus grande ambition, c’est que tous les habitants de Korhogo soient fiers de leur club.

Par OUATTARA Gaoussou