Menaces de violences : Le PPA-CI n’est pas au-dessus de la loi

Menaces de violences : Le PPA-CI n’est pas au-dessus de la loi
Koné Katinan Justin a été très virulent face à la presse

Le PPA-CI veut-il conduire la Côte d’Ivoire vers de nouvelles violences électorales ? La question mérite d’être posée au regard des propos tenus, mardi 2 septembre, par son président du Conseil stratégique et politique (CSP), Koné Katinan Justin, lors d’une conférence de presse. Interpellé sur l’actualité politique, notamment l’inéligibilité de son champion Laurent Gbagbo, l’ancien ministre n’a pas caché la ligne que son parti entend adopter si le Conseil constitutionnel ne validait pas la candidature de l’ex-chef d’État. 

« Le RHDP ne nous laisse aucun autre choix que d’aller à l’affrontement politique, sauf si le Conseil constitutionnel en décide autrement dans l’intérêt primordial de la nation. Nous avons tout fait pour éviter la confrontation, mais puisqu’elle s’impose à nous, alors menons-la au nom de la justice, de la République et de la démocratie. La direction du PPA-CI donnera dans les plus brefs délais les mots d’ordre précis à cet effet », a-t-il déclaré.

Autrement dit, pour Koné Katinan, le droit ne sera respecté que si le Conseil constitutionnel statue conformément au souhait du PPA-CI : la validation du dossier de Laurent Gbagbo. Or, cette hypothèse est légalement impossible, l’ancien président étant absent de la liste électorale, condition sine qua non pour être candidat. Dans la logique du CSP du PPA-CI, toute décision contraire serait une injustice que ses partisans ne sauraient accepter.

La question se pose donc : par quels moyens entendent-ils s’opposer à une décision souveraine des institutions de la République ? Sachant que la décision du Conseil constitutionnel n’est susceptible d’aucun recours, il ne reste, à écouter Koné Katinan, que la voie de la violence. Il ne s'en cache presque pas. Puisque qu'il annonce des mots d'ordre à venir. Certainement dans le prolongement de la publication de la liste définitive des candidats à la présidentielle.  Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que le parti de Laurent Gbagbo prépare la chienlit.

 Ce que feint d’ignorer Koné Katinan, c’est que dans une République, nul n’est au-dessus de la loi. Être leader ou militant d’un parti politique ne confère aucunement l'immunité. Tous les citoyens sont égaux devant la loi et devront répondre de leurs actes devant la justice.

 

Rahoul Sainfort