Tiébissou : Adjoumani recadre l’opposition à propos de l’endettement du pays 

Des réponses claires et précises.  Hier à Tiébissou où il présidait la cérémonie de remise de deux centres de collecte et de groupage des produits vivriers aux populations, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural a donné une leçon de gouvernance à l’opposition ivoirienne. En réponse aux accusations visant à présenter la Côte d’Ivoire comme un pays surendetté, Kobenan Kouassi Adjoumani a tenu à faire des précisions en présence des représentants de la Banque africaine de Développement (BAD), des élus et cadres du Bélier.

D’entrée, il a indiqué à l’assistance que ces réalisations sont le fruit des appuis financiers que la Côte d’Ivoire obtient de ses partenaires financiers à travers le monde. Les infrastructures agricoles construites à Tiébissou et à Toumodi, a-t-il souligné, visent à faciliter la collecte, la mise en marché des produits vivriers et à offrir aux producteurs locaux des débouchés stables. Elles s’inscrivent dans le cadre du Projet pole agro-industriel ( 2PAI-Bélier), un programme de développement financé par la BAD et l’État ivoirien, qui a pour objectif de transformer durablement l'agriculture dans la région.

 « D’énormes sommes d’argent ont été mobilisées pour bâtir toutes ces infrastructures.  Je voudrais dire à mes parents que les réalisations que vous voyez sont le fruit de l’endettement utiles  de la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré. Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani a demandé à l’assistance de se méfier des hommes politiques qui base tout leur argumentaire sur le supposé surendettement du pays parce que la campagne présidentielle approche. « Quand ils viendront le dire, posez-leur une seule question. La BAD nous a fait un prêt. Mais s’il n’y avait pas eu cet appui financier, est-ce qu’il peut y avoir du développement ? », a-t-il interrogé. 

Les fruits de l’endettement que les gens décrient, a soutenu le ministre d’Etat, ont permis de réaliser de nombreux ouvrages à travers le pays. «  Nous voyons  que le développement est  partout. Et cela est reparti sur tout l’ensemble du territoire national (…) » a fait savoir Kobenan Kouassi Adjoumani. Il a souligné que le développement de l’agriculture ivoirienne est une priorité nationale, appuyée par des financements internationaux.

Notons que le Projet de Pôle Agro-Industriel du Bélier (2PAI-Bélier) fait partie intégrante de la stratégie du gouvernement pour moderniser l'agriculture et améliorer la compétitivité des produits agricoles ivoiriens sur le marché national et international. Ces centres de collecte et de groupage visent à structurer et professionnaliser la chaîne de production en offrant une plateforme logistique adaptée aux besoins des agriculteurs de la région.

Grâce à cette nouvelle infrastructure, les producteurs disposeront désormais d’un espace moderne pour regrouper leurs produits, facilitant ainsi la commercialisation et garantissant des débouchés stables.  La remise officielle des centres de Tiébissou et Toumodi marque une nouvelle étape dans la transformation agricole ivoirienne, avec pour ambition de renforcer l'autosuffisance alimentaire, d'améliorer les revenus des producteurs et de structurer davantage les filières agricoles dans la région du Bélier.

Il est le premier projet de la zone de transformation agro-industrielle, dénommée Agropole, financé par la BAD, dans le cadre de sa stratégie : « nourrir l'Africain 2016- 2025 » visant à mobiliser l'investissement public et privé , à  diminuer  sensiblement les importations et à croître les exportations des produits où les pays africains ont un avantage très compétitif. 

Selon le DGA de la BAD, ce projet pilote a été approuvé par sa structure en 2017, pour un montant total d'environ 66 milliards de FCFA, auquel il faut ajouter près de 14 milliards de francs CFA mobilisés par le gouvernement ivoirien. C’est un projet pilote qui contribue à la transformation structurelle de l'économie ivoirienne dans le contexte des attentes d'investissement du secteur privé de l'ordre de 30% du PIB d'ici 2030, avec l'augmentation sensible du volume d'eau stocké pour l'agriculture à travers la réalisation de quatre barrages hydro-agricoles, de plusieurs barrages pastoraux et aménagements connexes. On note également l'aménagement de plus 1200 hectares de périmètres rizicoles, notamment en aval des barrages près de 110 de petits périmètres maraîchère avec système d'irrigation localisé et compagne solaire, pour les femmes et les jeunes… Ce projet permettra la création de 120 emplois directs et 420 emplois indirects.

Kouamé Wa (Correspondant)