Yamoussoukro - Lutte contre la pauvreté : Comment les filets sociaux changent la vie des ménages

De l’extrême pauvreté à une vie reluisante. A Yamoussoukro, dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire, de nombreuses familles marchent désormais la tête haute. Elles ne sont plus la risée de leurs voisins et ce, grâce au Programme Filets Sociaux Productifs (PFSP) lancé en 2015. Incursion dans les foyers que ce projet a permis de voir la vie autrement.

Yamoussoukro - Lutte contre la pauvreté : Comment les filets sociaux changent la vie des ménages
Dame Koffi Amoin en pleine activité lors de notre passage

Dame Koffi Amoin, mariée et mère de huit enfants, est une bénéficiaire du Programme Filets Sociaux Productifs. Elle vit avec son mari au quartier 220 Logements de Yamoussoukro. Ce 20 juin 2025 quand elle nous reçoit à son domicile, elle est occupée à fabriquer de l’attiéké avec des membres de sa famille.

Une activité qui lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Pourtant en 2022, elle broyait du noir. Lorsqu’ un matin, par un heureux hasard lors de ses promenades à la recherche de sa quittance quotidienne, elle rencontre une équipe du ministère de la Solidarité. « Ils étaient à la recherche des ‘’foyers funérailles’’. Je me suis présentée à eux. Je leur ai laissé quelques renseignements avant de les quitter », se rappelle-t-elle. Une fois à la maison, elle dit avoir faire part à son mari de la situation. « Tous deux, nous étions sceptiques », poursuit notre interlocutrice.

Quelques jours après, l’équipe est arrivée à leur domicile. « Ils nous ont posé quelques questions. Puis ils ont dit que j’étais éligible au projet et que je devrais recevoir dans les jours qui venaient 36 000 FCFA trimestriellement. J’étais partagée entre la joie de cette nouvelle et l’inquiétude que cet argent n’arriverait jamais. J’ai commencé à me rassurer lorsque les deux agents sont revenus pour me remettre un portable sur lequel, ils devraient me faire les dépôts. C’était la joie à la maison. Mais, nous étions toujours hésitants », raconte Dame Koffi Amoin.

Elle se souvient de son premier dépôt. « Un après midi, j’étais à la maison toute soucieuse quand mon téléphoné a sonné. Ne sachant ni lire ni écrire, j’ai remis mon portable à ma fille qui m’a dit qu’il s’agissait d’un dépôt. Dans les minutes qui ont suivi, un agent du ministère m’a appelé pour me dire que je venais de recevoir mon premier dépôt. C’était la joie dans la maison », se souvient-elle.

Avec cet argent, elle s’est lancée dans la fabrication et la vente de l’attiéké. « Aujourd’hui, soit 3 ans plus tard, j'emploie des jeunes filles. Je peux dire qu'aujourd'hui, mon mari et moi sommes heureux » relève-t-elle.

Octogénaire, Dame Yao Ahou habite Kami, un village de la commune. Elle est une autre bénéficiaire des filets sociaux. « A l’époque, personne ne croyait à ce projet. Pour nous, c’était des promesses de campagnes des hommes politiques. Aujourd’hui, je suis un témoin vivant des bienfaits de ce projet.   Mon âge ne me permet plus de faire les travaux champêtres. Les filets sociaux m'ont permis de faire de l'élevage. J'ai plus de vingt têtes de moutons et des poulets africains. Je ne demande plus l'argent à mes enfants », confie-t-elle heureuse.

Yéo Adama fait également partie des personnes qui ont vu leur vie se transformer positivement grâce aux filets sociaux. Il tient une quincaillerie au quartier Kokrénou Samaké. « Avant,  je faisais du maïs.  Mais aujourd'hui nous n'avons plus de parcelle. Je ne savais  pas où mettre la tête. Dieu merci et grâce au Président Alassane Ouattara, je peux m'occuper de ma petite famille. Mes enfants vont à l'école. Ma femme vend du poisson frais au marché. Les filets sociaux sont vraiment la bienvenue. Merci beaucoup au gouvernement », s’est réjoui Yéo Adama.

Konan Aya Odile, jeune dame du village de Nanan, situé dans la commune, vend des friperies au marché de la fondation. « Je vais prendre les habits d'enfants chaque matin pour venir me promener dans le marché, sous le soleil. Aujourd’hui j'ai eu la chance de bénéficier des filets sociaux. Et depuis 2023, je casse des balles. Je suis installée dans le marché, plus de promenade. Je ne sais pas ce que je peux dire au Président Ouattara. Dieu seul peut le remercier. Maintenant, je me lève quand je veux », témoigne-t-elle avec joie.

Il est bon de rappeler que les filets sociaux ciblent les ménages identifiés comme extrêmement pauvres, souvent dans les zones rurales, et leur offre un soutien pour des activités productives. Plusieurs étapes ont jalonné sa mise en œuvre, notamment l'enquête-terrain pour identifier les ménages éligibles et la mise en œuvre de transferts monétaires dans les zones ciblées. En 2024, plusieurs ménages ont été touchés par ce programme, répartis sur les 31 régions du pays. Ce programme s'inscrit dans le cadre de la Stratégie Nationale de Protection Sociale (SNPS) et vise à améliorer le niveau de vie des populations les plus pauvres.

 

Kouamé Wa